Par Fairouz El Mouden Les prix des carburants ont été révisés à la hausse depuis quelques jours. Une augmentation de près de 50 centimes sur le prix du litre du gasoil et plus de 0,80 centimes le litre d'essence. Certes la flambée des cours de pétrole sur le marché international justifie cette augmentation des prix à la pompe, mais le processus semble fonctionner à sens unique et seulement lorsque les cours augmentent. La baisse des cours du baril est faiblement répercutée sur les prix à la pompe et donc sur le consommateur. L'histoire des gains excessifs encaissés par les sociétés de distribution des produits pétroliers durant les deux dernières années témoigne des jeux entièrement faussés du libre jeu de la concurrence et de la vérité des prix. La tendance haussière se poursuit et ne semble pas prête de s'estomper de sitôt. La folie des prix touche une grande liste de produits de grande consommation. Certes les cours mondiaux des produits de base alimentaires et non alimentaires ont été revus à la hausse depuis des mois et les répercussions ne se sont pas fait tarder sur les marchés locaux. Ainsi, après les révisions à la hausse des prix de ventes de plusieurs produits de base (farine, sucre, riz, ...) Les pétroliers n'ont pas hésité à revoir les tarifs à la pompe. Le prix d'un litre de gasoil s'élève actuellement à 9.92 dirhams contre près de 12 dirhams le litre d'essence. Soit une hausse de 0.50 centimes pour le gasoil à près d'un dirham pour l'essence. Selon les analystes du secteur, la critique faite aujourd'hui par rapport aux distributeurs de produits pétroliers concerne leurs répercussions rapides des hausses des cours du baril sur les tarifs des produits du carburant au niveau national. La variation à la hausse se fait instantanément. Contrairement les baisses des prix du baril à l'international sont faiblement répercuter sur le prix dans les stations de service et parfois les prix ne s'ajustent même pas. Ce qui laisse présager une situation de quasi monopole des sociétés de distribution. L'on se rappellera toujours du dernier rapport du conseil de la concurrence qui avait pointé du doigt les marges bénéficiaires excessives réalisées par les sociétés de distribution des carburants au Maroc pendant que les cours mondiaux étaient au plus bas. La libéralisation du secteur n'a donc profité qu'a certains opérateurs au détriment du consommateur dont le niveau de vie se dégrade et subit pleinement les tensions inflationnistes parfois exagérées. Normalement les distributeurs doivent user des stocks de sécurité quelques mois avant d'engager une nouvelle hausse qui touche de plein fouet le pouvoir d'achat du consommateur déjà malmené par les différentes hausses de produits alimentaires! Le baril du Brent à 85 dollar Les cours du Brent au niveau international frôlent actuellement les 85 dollar le baril. Des niveaux jugés très haut par rapport à la moyenne des 7 dernières années. En fait, la reprise de depuis le déclenchement du Covid-19 explique en partie cette flambée des cours à l'international. C'est pratiquement la neuvième semaine de hausse successive des cours du baril de pétrole sur le marché mondiale. Une variation à la hausse attribuée à un environnement de forte demande et offre insuffisante favorisant l'augmentation des prix. Les analystes renvoient le niveau actuel des prix du Brent à la baisse des restrictions sur le voyage après plus de 18 mois d'interdiction, d'où la croissance du nombre de vols et du besoin de carburant. Aussi, la faible offre contribue également à «la hausse des prix du pétrole, au moment où l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) continue de maintenir la production à des niveaux relativement bas, ce qui tire encore les prix vers le haut selon la loi de l'offre et de la demande». Sur les 9 premiers mois de 2021, les cours du pétrole (Brent) se sont établis à 67 dollars le baril en moyenne, en accroissement de 62% en rythme annuel. Ils ont atteint 75 dollars en moyenne en septembre, leur plus haut niveau depuis octobre 2018. Une évolution qui reflète une gestion prudente de l'offre de l'OPEP+ et une forte reprise de la demande mondiale, en lien notamment avec la réouverture de l'économie et les progrès enregistrés en matière de vaccination à travers le monde. Hausse des prix du gaz Les produits finaciers dérivés à la rescouse Le projet de loi de finances (PLF) au titre de l'exercice 2022 est fondé sur des hypothèses «objectives» et «réalistes», a indiqué, vendredi à Rabat, la ministre de l'Economie et des Finances, Nadia Fettah Alaoui. Ces hypothèses relatives au taux de croissance, à la récolte céréalière et au prix du gaz butane, tiennent compte du contexte international et des dernières prévisions des institutions internationales tels que le Fonds monétaire international, la Banque mondiale et les agences de notation portant sur la croissance économique en 2022, a précisé Mme Fettah Alaoui qui répondait aux questions des groupes et groupements parlementaires lors de la discussion générale du PLF 2022 à la Chambre des Conseillers. La ministre a également expliqué que, en cas d'une hausse exorbitante des cours du gaz butane sur le marché mondial, le gouvernement peut faire appel aux produits financiers dérivés pour se couvrir contre les risques liés aux fluctuations des prix.