La saison sportive 2020-2021 au Maroc a soufflé le chaud et le froid. Des résultats positifs et d'autres qui le sont un peu moins ont été enregistrés, ici et là, dans plusieurs disciplines notamment à l'échelon international. La Fête du Trône de cette année constitue une autre occasion pour faire le bilan sportif national qui reste positif dans l'ensemble avec plusieurs performances réalisées sous les menaces de la pandémie de Corona Virus qui sévit toujours dans le monde entier. Comme l'a été pour toujours, le sport national a assuré sa présence dans différents rendez-vous internationaux. Le drapeau du Maroc a flotté sur le toit de l'Afrique avec plusieurs succès notamment dans les compétitions de football alors que dans le rendez-vous olympique, il n'arrive toujours pas à émerger du lot. Les Jeux Olympiques qui se déroulent actuellement au Japon n'ont encore rien apporté au Maroc, en attendant de pouvoir sauver la face, si c'est possible, lors des dernières journées. Grandes déceptions des athlètes marocains aux JO de Tokyo En effet, le Maroc participe aux JO de Tokyo organisés entre le 23 juillet et le 8 août 2021 avec une délégation composée de 48 athlètes (32 hommes et 16 femmes). Les représentants du Maroc sont engagés dans 18 disciplines dont l'athlétisme, l'aviron, la boxe, le canoë-kayak, le cyclisme sur route, l'escrime, l'haltérophilie, le golf, le judo, le karaté, la lutte, la natation, l'équitation, le surf, le taekwondo, le tir, le triathlon et le beach-volley. C'est un grand honneur pour le Maroc d'être représenté dans de telles disciplines qui restent des spécialités des pays les plus développés dans le domaine du sport comme le canoë-kayak ou le surf... Ce qui montre que le Maroc fait beaucoup pour préparer des athlètes ayant le mérite de se mesurer aux grands sportifs olympiques même si les résultats nous font encore défaut. En contrepartie, le Maroc continue de briller par son absence dans le sport le plus populaire du monde à savoir le football où l'équipe nationale est absente aux JO de Tokyo pour la seconde fois consécutive après les JO de Rio en 2016. La dernière participation de l'équipe nationale olympique était aux JO 2012 de Londres mais sans résultats escomptés avec une élimination précoce dès le premier tour comme d'ailleurs lors de tous les JO ayant connu la présence du Maroc. L'absence de nos footballeurs comme d'ailleurs dans d'autres sports d'équipes dont le handball, le basketball... a directement diminué le nombre des sportifs marocains présents à ces JO de Tokyo. Sur le plan des résultats, rien à signaler depuis le commencement déjà très mal. Cela si on ne veut pas dire qu'il s'agit de grandes déceptions, car un grand nombre d'athlètes marocains, particulièrement dans les sports de combat (boxe, judo, taekwondo, karaté) ont connu une élimination précoce, tout comme d'ailleurs dans les disciplines qui se sont suivies. Rien que pour la boxe qui nous a souvent offert des médailles même de bronze à quatre reprises des précédents JO, cette fois tous les pugilistes marocains ont jeté l'éponge dès le premier tour. Il ne reste ainsi qu'un seul espoir pour que le Maroc puisse avoir une place sur le podium. L'espoir relève de l'athlétisme qui reste, comme d'habitude, le premier sport olympique ayant offert au Maroc le plus grand nombre de médailles à travers l'histoire des JO. A Tokyo, le Maroc compte beaucoup sur Soufiane El Bakkali qui garde ses chances de remporter une médaille quitte même de bronze, sur l'épreuve du 3000 M steeples, sachant bien que sa mission serait encore difficile face à une concurrence qui s'annonce des plus acharnées des athlètes kenyans, spécialistes en la matière et qui se sont bien préparés pour faire le plein sur le podium. Et, un malheur ne vient jamais seul comme dit l'adage. L'athlétisme sur lequel le sport national compte toujours vient d'être entaché par un cas de dopage en la personne de l'athlète marocain, Zouhair Talbi, qui a été interdit de prendre part à ces JO de Tokyo. Zouhair Talbi qui devrait tenter ses chances aux épreuves du demi-fond, fait partie d'une liste d'une vingtaine d'athlètes ayant été interdits de participer aux JO pour avoir échoué à satisfaire aux standards des contrôles antidopage hors compétition, selon l'Unité d'intégrité de l'athlétisme. Zouhair Talbi qui n'a pu décrocher sa qualification pour Tokyo que deux mois avant le début de la compétition, a tout simplement payé cash les frais de la gestion hasardeuse de la fédération royale marocaine d'athlétisme qui ne lui ait passé qu'un seul test antidopage et qui reste insuffisant pour satisfaire les instances olympiques responsables en la matière. Espérons que les choses s'arrêtent ici et quoi qu'il en soit pour le sport national dont l'athlétisme qui est aujourd'hui au creux de la vague, le Maroc restera un des pays ayant toujours inscrit son nom sur la liste des présents aux Olympiades à travers l'histoire même si les résultats sont souvent absents. L'essentiel est de participer avec l'espoir de réaliser quelques performances à défaut de gagner des médailles. Le bilan de la participation marocaine viendra par la suite dans l'espoir de corriger les erreurs afin de se racheter aux Olympiades des éditions à venir. Cela, mêle si une grande partie des Marocains parlent de la nécessité de faire une table rase de pratiquement toutes les fédérations et dès maintenant. Le Comité national olympique marocain reste le premier concerné par les réformes du sport national en entreprenant une analyse sérieuse mais aussi profonde et globale... en perspective de relancer les choses et repartir sur des bases solides avec l'implication des véritables compétences afin d'appliquer la définition stipulant l'homme qu'il faut à la place qu'il faut. D'autres sports toujours absents aux JO dont le basketball et le handball sont également concernés par le changement. Qualifiées cette saison aux compétitions internationales, nos équipes nationales n'ont tout simplement rien réussi de spécial. Le hand marocain était présent à la récente coupe du monde, mais comme à son accoutumée, il s'est contenté à la simple participation au premier tour. Même chose pour le basketball mais seulement au niveau africain où l'équipe nationale restait loin d'honorer sa mission au rendez-vous de l'Afrobasket. Le football marocain sauve l'honneur A l'inverse des sports olympiques dont le football qui vient de briller par son absence pour la seconde fois consécutive, à Tokyo après Rio, certaines équipes nationales ont honoré leur mission dans les rendez-vous africains. Les Lions de l'Atlas qui sont toujours en course après une qualification en Coupe d'Afrique (CAN 2021) tout en cherchant l'autre qualification en Coupe du Monde 2022, n'arrivent toujours pas à convaincre avec notamment un bilan mi-figue, mi-raisin. Entre victoires des plus difficiles, prestations insipides et système de jeu encore en rodage, nos Lions sont appelés à se ressaisir et à se manifester, droit au but, en compagnie de leur entraineur, Vahid Halilhodzic, dont l'ère reste pour le moment contrastée. Et contrairement à nos Lions qui sont toujours à leur second sacre africain en CAN et qui n'a que duré pour fort longtemps, datant de plus de 45 ans depuis le premier titre réalisé en 1976, l'autre équipe nationale des joueurs locaux a fait mieux. En moins de 3 ans, la sélection nationale a remporté deux titres du championnat d'Afrique des joueurs locaux (le CHAN 2021 au Cameroun avec l'entraineur Lhoucine Ammouta après le CHAN 2018 à Casablanca avec l'entraineur Jamal Sellami). Une autre équipe nationale a également brillé avec deux scares africains. Il s'agit de la sélection du football en salle qui venait de remporter la CAN 2020 de futsal au début de cette année à Laâyoune confirmant ainsi son premier titre réussi en 2016 en Afrique du sud, toujours en compagnie du même coach national, Hicham Dguig. L'équipe nationale participera ainsi pour la seconde fois au prochain mondial de futsal programmé en Lituanie et cherchera de représenter dignement le Maroc. Encore une autre équipe nationale de football est à saluer, celle de la sélection féminine qui se prépare pour les prochains rendez-vous internationaux. Pour ce, nos Lionnes de l'Atlas venaient de battre, doublement en amicales, deux des meilleures sélections africaines, celles du Mali (3-2, 3-0) et du Ghana (2-0, 3-1). Au niveau des clubs, un autre titre africain s'est ajouté pour enrichir le palmarès du football national dans le Continent. Il s'agit de la Coupe de la CAF remportée par le Raja de Casablanca qui venait ainsi de confirmer son statut de club marocain le plus titré à l'échelon africain. Le Raja qui compte dans son palmarès 9 titres sur les 20 coupes africaines remportés par d'autres clubs marocains, brigue un autre titre international et d'une grande importance. Le club des Verts se prépare toujours pour la finale de la Coupe arabe des clubs champions Mohammed VI, prévue le 21 août prochain à Rabat. Ce qui constitue une grande chance pour que le Raja réussisse sa prochaine mission même si l'adversaire saoudien d'Al Ittihad reste un gros morceau à maîtriser. Aussi, le Raja aura également une autre opportunité pour renforcer son parcours avec un autre titre sur le plan continental en disputant, cette année, la finale de la Super-coupe d'Afrique contre Al Ahly d'Egypte vainqueur de la Ligue des Champions. Ce qui sera de nature à inscrire davantage le nom du football marocain sur la liste des vainqueurs des trophées aussi africains qu'arabes. En attendant, le Raja qui a offert le titre africain de la CAF pour la seconde fois successive après le sacre de la RS Berkane, la saison précédente, et pour la 3e fois en 4 ans quand les Verts l'ont gagné en 2018, reste ainsi le seul club marocain ayant remporté un titre continental en cette année de 2021. Le club voisin, le Wydad, aurait pu ainsi sans son élimination surprenante en demi-finale de la Ligue des Champions par le club sud-africain de Kaiser Chiefs. Le WAC a ainsi raté une occasion en or puisque la finale s'est à jouée à Casablanca où les Sud-Africains allaient être dominés par les Egyptiens d'Al Ahly sur le score sans appel de (3-0). Et si le WAC a raté le coche, le Raja a sauvé la mise, encore une fois, grâce à son ancien joueur international, Badr Banoun, devenu sociétaire d'Al Ahly depuis le début de cette saison, et qui venait ainsi d'embrasser ladite coupe de la Champion's League avec les Pharaons, trophée qu'il n'avait jamais eu l'occasion de le gagner en compagnie de son club rajaoui d'adoption. Voilà en gros pour les résultats et les performances du sport national qui a soufflé et le froid en cette année, en attendant de faire mieux pour le football et de faire l'essentiel dans les autres disciplines…