Le chef de l'exécutif vient de présenter le bilan de son mandat, sous la coupole de l'hémicycle. Les parlementaires de la Nation ont auditionné son discours ainsi que les citoyens(nes), simultanément sur le petit écran. Pas moins de deux heures d'audition pour, non pas un réquisitoire bien entendu, mais une jubilation béate. Devrait-il vanter un solde qui ne fait pas l'unanimité, au sein des franges sociales en quête de vie bien meilleure ? En fait, on ne se permettra jamais de mettre en question la bonne foi qui habite au point de hanter l'hôte de la primature, certes sans charisme mais avec le volontarisme de forcené ! Il est bien vrai aussi que son investiture fut ballotée au départ, par un blocage de six mois pour déboucher sur une majorité disparate dont la proue est partagée entre deux têtes. Amoindri par cette bipartition, le chef de file devrait affronter une « résistance montée », au lendemain de l'échéancier et faire usage de la « thérapie » psychique dont il s'est longuement formé pendant ses années estudiantines, en direction de ses alliés. De quel bilan est-il question si l'on sait que la cohésion faisait défaut dans une ambiance plutôt confuse et disloquée ? Tout au long de ce parcours houleux, on a l'air que le contingent gouvernemental est dépourvu d'audace politique afin de se positionner à l'avant-garde du débat public sur les grandes thématiques de la Nation. Chacun membre de l'équipée se met à pied d'œuvre pour mener à bien sa mission, sans trop se demander ce qui se passe ailleurs. Cette dispersion attisée, chemin faisant, par l'antagonisme partisan conflictuel aura, en effet, des incidences fâcheuses sur la convertibilité attendue et, partant, de l'efficience escomptée. Rien de tout cela malheureusement ! Bien sûr, dans cette épreuve central solitaire, se répercutent aussi les dissonances régionales où tel ou tel responsable issu du clan respectif, s'ingénie à mettre sous la dent le revenu de l'aubaine. Et puis, comme le malheur ne vient jamais seul, la crise vitale qui s'abat sur le pays, à l'instar de tous les coins du monde, allait aggraver cette majorité disparate. En revanche, face à cet affaiblissement exacerbant, on aura assisté, non sans soulagement à un ETAT fort et performant, non seulement au niveau de la lutte contre la pandémie, mais également dans le maintien de la vie économique et sociale du royaume, en dépit des contraintes. A l'échelon diplomatique, on aura aussi apprécié non sans fierté, la fermeté des positions prises pour la sauvegarde de l'intégrité territoriale, face aux agressions dont elle ne cesse de faire l'objet. Sur le plan des grands travaux, le pays est soumis, de fond en comble à des rythmes effrénés, des réalisations tous azimuts, en termes d'infrastructures, des projets de haut standings, des exploits en matière de protection sociale...Le gouvernement, peut-il prétendre avoir concouru à ces prouesses ? Avec les limites d'un tel exécutif, en proie de lynchage de toutes parts, on serait loin de l'affirmer !