Roger Federer n'était pas injouable samedi à Wimbledon, mais son niveau lui a suffi pour se hisser en huitièmes de finale pour la 18e fois et ainsi poursuivre son objectif d'un neuvième sacre sur le gazon pour porter à 21 le record de titres du Grand Chelem. Face à Cameron Norrie (34e mondial), le Suisse s'est imposé 6-4, 6-4, 5-7, 6-4. Sans briller, en commettant des fautes, il a semblé néanmoins se diriger vers une victoire en trois sets. Mais le Britannique n'a pas baissé les bras et a poussé l'ex-N.1 mondial, aujourd'hui 8e, à un quatrième set pour finalement s'imposer. « Pour moi, c'est une victoire de référence parce que si je peux battre un joueur de son niveau, qui a bien joué la semaine dernière (finaliste au Queen's, ndlr), qui joue à domicile, qui a joué des tonnes de matches… », s'est réjoui Federer. « Je sais qui j'ai battu, ce n'est pas juste un gars qui joue bien ce jour-là. C'est un bon joueur. Et c'est pour ça que je suis extrêmement heureux d'avoir trouvé le moyen de m'en sortir au 4e set », a-t-il poursuivi. Il parvient ainsi en deuxième semaine d'un tournoi du Grand Chelem pour la 69e fois (!) et affrontera l'Italien Lorenzo Sonego (27e). S'il a été ravi par le succès de Federer, le public de Wimbledon a été attristé par l'abandon sur blessure du fantasque Nick Kyrgios. L'Australien (60e), qui n'avait plus joué depuis l'Open d'Australie en février, affrontait Félix Auger-Aliassime (19e), l'un des jeunes talents du circuit. Il a empoché la première manche 6-2, mais a soudain baissé de régime pour s'incliner 6-1 et jeter l'éponge. « Je me suis fait les abdominaux à la fin du premier set. Ca fait un moment que je n'ai pas joué à ce niveau et mon service est mon arme principale. J'en ai besoin pour tourner à plein régime », a-t-il expliqué dans son style toujours décontracté. Triste fin pour un match qui avait commencé avec des rires quand Kyrgios s'était rendu compte, juste avant de commencer l'échauffement, qu'il avait des chaussures de basket et non de tennis et qu'il a dû patienter -et faire patienter son adversaire- le temps qu'on lui amène la bonne paire. Du coup, c'est Auger-Aliassime qui affrontera pour une place en quarts de finale Alexander Zverev (6e), qui a battu Taylor Fritz (40e) avant de s'imposer 6-7 (3/7), 6-4, 6-3, 7-6 (7/4). En soirée, Daniil Medvedev (N.2 mondial) a enfin atteint les huitièmes à Wimbledon, après deux échecs consécutifs au 3e tour, en remontant deux sets pour écarter Marin Cilic (37e et finaliste 2017) 6-7 (3/7), 3-6, 6-3, 6-3, 6-2. C'est la première fois que le Russe remporte un match après avoir perdu les deux premiers sets. Dans le tableau féminin, la surprise est venue de la jeune Britannique Emma Raducanu (338e et bénéficiaire d'une invitation our son premier Majeur), encore sur les bancs universitaires il y a deux mois et qui a réussi son examen de passage en deuxième semaine à Wimbledon en éliminant la Roumaine Sorana Cirstea (45e) 6-3, 7-5. « Qui aurait cru… Quand je faisais mes valises pour venir, mes parents m'ont dit +tu mets trop de vêtements de tennis+ ! », s'est-elle amusée. Elle avait annoncé après sa qualification pour le 3e tour qu'elle préférait passer en huitièmes de finale que d'obtenir les félicitations à ses examens d'économie et de mathématiques. Elle y est, et affrontera l'Australienne Ajla Tomljanovic (75e). L'Américaine Coco Gauff (23e), qui avait déboulé sur la planète tennis en 2019 en atteignant les huitièmes de finale de Wimbledon, est de retour au même stade cette année après avoir écarté la Slovène Kaja Juvan (102e), 6-3, 6-3. A 17 ans, elle affrontera lundi l'Allemande Angelique Kerber (28e et lauréate en 2018) pour tenter de se qualifier pour les quarts de finale et ainsi égaler son meilleur résultat en Grand Chelem obtenu à Roland-Garros. Conformément à la tradition, mais pour la dernière fois, aucun match n'est programmé lors du premier dimanche du tournoi, si bien que tous les huitièmes de finale se joueront lundi pour le Manic Monday (Lundi maniaque).