La légalisation prochaine du chanvre indien (cannabis) au Maroc est accueillie avec enthousiasme par la grande majorité des marocains, et pour cause : le cannabis peut être utilisé à bon escient. Cette plante qui pousse naturellement dans le nord du royaume, a en réalité de nombreuses vertus. L'équipe d'Al Bayane a rencontré M.B, un agriculteur s'employant dans la culture du cannabis à usage alimentaire, médicinale et thérapeutique. Au cours de notre entretien, cet ingénieur qui a requis l'anonymat nous dévoile tout ce que la plante de cannabis offre comme bienfaits. Les détails. Dans le Nord du Maroc, et plus précisément à Tanger, chef-lieu de la région, la légalisation de la culture du chanvre indien est sur toutes les lèvres et alimente la majorité des discutions des terrasses de cafés. Une idée générale revient encore et toujours : le chanvre indien n'a aucun méfait à condition de bien l'exploiter. Pour tirer au clair cette vérité absolu selon les tangérois, l'équipe d'Al Bayane est allée à la rencontre de M.B, ingénieur de formation, s'étant converti à la culture du chanvre indien. C'est dans les dédales du mythique quartier M'sallah que nous avons rencontré ce cultivateur hors du commun. La soixantaine entamée, ce tangérois de naissance et de cœur fait ressortir du chanvre indien ce qu'il y a de mieux. Opérant dans la région de Kétama, dans le Rif, M.B défend bec et ongles la culture du cannabis «responsable». «Il ne faut pas se méprendre, le chanvre indien peut-être une drogue mais peut aussi être un médicament, une huile comestible ou cosmétique. Cela dépend uniquement de l'usage que l'on fait de cette plante qui pousse dans notre région sans se faire prier», souligne-t-il. La plante regorge de bienfaits, en commençant par les graines. A cet effet, M.B affirme que « les composants de la graine du chanvre sont très bénéfiques. Avec les graines de la plante nous produisons du maquillage et toutes sortes de cosmétiques. Nous pouvons aussi à partir des graines produire de l'huile, et tenez-vous bien, parfaitement comestible et très bonne pour la santé. Cette huile n'est pas du tout donnée puisqu'il faut compter 200 Dhs pour une petite bouteille de 50 ml ». Et d'ajouter, «à partir des graines nous pouvons aussi produire le lait de chanvre, qui est disponible et autorisé à la vente en Espagne, mais toujours pas au Maroc», se désole-t-il. Même les déchets des graines du chanvre indien sont utilisables. «Avec les déchets, nous produisons de la nourriture pour le bétail», nous apprend-t-il. «Les tiges du chanvre indien sont tout aussi utilisable. Avec ces dernières nous pouvons faire de la construction de bâtiments adapté au milieu de Kétama et même d'ailleurs. Avec ces tiges, nous fabriquons les blocs de chanvre essentiel pour ériger un édifice. De plus ces blocs sont dans les normes de la topologie (chaud en hiver, frais en été, mais aussi parfaitement inflammable). De plus les blocs de tige protègent l'environnement et est en adéquation avec ce siècle, celui du développement durable et de l'économie d'énergie. Le bloc de chanvre est pour moi l'avenir. De plus grâce à cette matière, nous pouvons épargner nos poumons, à savoir nos forêts», poursuit-il. Mais ce qui est le plus précieux dans le chanvre indien, c'est le pollen. Il y a deux types de pollen, l'indica (concentré en THC, donc considéré comme une drogue) et la sativa (concentré en CBD, à usage thérapeutique). «Ce pollen est très précieux car pour avoir 1 Kg de pollen, il faut 100 Kg d'herbe. Avec ce pollen l'on peut produire du miel qui se vend à prix d'or en Europe et notamment dans les pays scandinaves. 1 Kg de pollen donne l'équivalent de 300 g de miel. Pour information, 1 kg de miel de chanvre coute 3000 euros au Maroc, pour atteindre des sommes faramineuses sur l'autre rive de la méditerranée», a-t-il conclu. Qui a dit que le chanvre indien était uniquement une drogue ?