Les Bleus d'attaque pour l'Euro ! L'alléchant triangle offensif autour de Karim Benzema a été à la hauteur des attentes mercredi en match amical contre les Gallois (3-0), l'avant-centre offrant une variété bienvenue pour Didier Deschamps, sélectionneur pragmatique qui offre une « totale liberté » à ses stars. Les projecteurs étaient tous braqués sur Benzema, de retour avant l'Euro sous la tunique tricolore plus de cinq ans et demi après la dernière fois. Sans pression apparente lors de ce match de préparation à huis clos à Nice, l'avant-centre du Real Madrid a déroulé « son registre, sa palette élargie » pour offrir aux Bleus « de la maîtrise et de la complémentarité », selon Deschamps. L'attaquant de 33 ans s'est montré très disponible dans la construction du jeu, cherchant à combiner avec ses partenaires sans fioriture, souvent en une touche de balle quand le jeu le nécessitait. S'il a régulièrement décroché de sa position de départ, cela ne l'a pas empêché d'être présent sur tous les ballons aériens dans la surface, prenant quasiment à chaque fois le meilleur sur son vis-à-vis. En somme, même s'il a conclu sa partie sans aucun but marqué, Benzema a délivré une prestation variée et complète que peu de joueurs sont capables de produire. En créant du liant sur la ligne d'attaque, il a montré qu'il pouvait peut-être constituer le chaînon manquant du duo Mbappé-Griezmann, parfois sous-exploité. Deschamps l'a dit et répété: les joueurs offensifs ont été laissés libres de leurs mouvements sur les phases d'attaque, à condition toutefois de ne pas négliger le repli défensif. « Il n'y a pas de position fixe, je leur laisse une totale liberté. Après à la perte du ballon ils savent ce qu'ils doivent faire pour compenser », a résumé le sélectionneur sur TF1. Devant, le triangle mis en place a pris des formes diverses et variées au fil de la rencontre. Antoine Griezmann s'est baladé sur la largeur pour étirer le bloc adverse, ce qui a permis à Kylian Mbappé et Benzema de s'engouffrer dans les espaces ouverts à tour de rôle. Les deux ont souvent échangé leurs positions, sans donner l'impression de se gêner. Au milieu, il y avait de la « liberté aussi » pour Corentin Tolisso, Paul Pogba et Adrien Rabiot. « Même s'il y a une position de départ, ils sont capables de savoir ce qu'ils ont à faire par rapport à là où ils se trouvent. C'est aussi intéressant d'avoir cette polyvalence plutôt que de laisser un joueur dans un registre complètement figé », s'est réjoui le sélectionneur. Si les Français revendiquent ouvertement d'être « la meilleure équipe du monde », c'est aussi parce qu'ils possèdent une profondeur de banc sans équivalent.