Lors d'une récente sortie médiatique avec un média français, Nacer Bourita, ministre des affaires étrangères aura tenu, de bout en bout, un propos concis et incisif pour « clasher » hardiment l'aversion ibérique. La duplicité navrante dont fait montre les décideurs espagnols nécessitait, il est vrai, une réplique empreinte d'intransigeance sur le principe, mais aussi, de placidité sur l'attitude affichée. Affermi par la justesse de la position de notre pays, le diplomate marocain mettait du ton dans le discours, à travers un argumentaire sans appel. On ne peut être plus clair que cela, plaide-t-il la souveraineté nationale, par un verbe si ferme et accusateur : « L'Espagne a créé la crise et cherche à l'endosser à l'Union Européenne, dans ce conflit narquois ! ». Loin d'être dupe, notre pays sait faire la part des choses et n'entend pas tomber dans cet amalgame scabreux, prémédité avec la connivence algérienne. Le Maroc attend une réponse persuasive de la part de son voisin du nord et c'est aussi simple et limpide que l'eau de roche : « Pourquoi l'Autorité espagnole eut-elle accueilli sur son sol le dénommé Brahim Ghali, sous un nom erroné et un passeport frauduleux, sans en avoir alerté ni son partenaire de choix ni l'UE au sein de laquelle elle tente à présent se réfugier pour s'en sortir de son immense embarras ? Le plaidoyer à la fois affuté et percutant que fait dégager le jeune responsable marocain aura cloué au pilori les détractions montées de toutes pièces autour de l'offense sordide dirigée contre l'intégrité territoriale du Maroc. « On ne mangera jamais de ce pain ! », semble-t-il dire, haut et fort. Désormais, notre pays aura cessé de jouer le rôle de « gendarme » pour une mission qu'il n'est pas censé exercer, tout en se montrant coopératif pour une réelle réciprocité de partenariat équitable et loyal dans tous les domaines, y compris celui du respect de la souveraineté nationale mutuelle. A cet égard, le Maroc s'est constamment interdit de fourrer le nez dans le conflit des indépendantistes catalans et basques de la péninsule ibérique. Ce ne sera pas, pour autant, une raison de brader un partenaire aussi crédible et authentique à de niveaux d'une vitalité avérée pour une poignée de gaz, tamisée d'apathie hostile. Ce ne serait non plus, l'assaut massif des garnements dans l'enclave de Sebta sur lequel les gouvernants espagnols essaient vainement d'adosser leur traquenard. Le dilemme est beaucoup plus profond, car il est question de déloyauté à sens unique et de non confiance sur toute la ligne. Comment peut-on continuer à se vouer à un partenaire dont le dessein se fonde sur le complot ? Ce que semble marteler un Nacer Bourita flamboyant, sur le visage d'un « allié » goguenard et une Europe médusée !