Le premier déplacement de la cheffe de la diplomatie espagnole à l'étranger consacré au Maroc Pour sa première visite au Maroc depuis sa nomination, la ministre espagnole des affaires étrangères, de l'UE et de la coopération, Arancha González Laya, a mis en avant l'excellence des relations entre son pays et le Maroc. Lors de ce déplacement, la cheffe de la diplomatie espagnole a rencontré son homologue marocain, Nasser Bourita. Lors d'un point-presse conjoint, Mme González Laya a indiqué que le choix de Rabat pour effectuer sa première visite à l'étranger après sa nomination n'est pas une coïncidence vu les relations «profondes et stratégiques» liant les deux pays voisins. Elle a dans ce sens mis l'accent sur l'importance que revêt la coopération économique bilatérale, d'autant plus que le tiers des investissements espagnols en Afrique est installé au Maroc, qui est également le deuxième partenaire économique du pays ibérique en dehors de l'Union européenne, alors que l'Espagne est le premier partenaire commercial du Maroc. De son côté, le ministre des affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, Nasser Bourita, a affirmé que les relations entre le Maroc et l'Espagne reposent sur la confiance mutuelle et des liens humains, ajoutant que les deux pays œuvrent à faire de leurs relations un modèle de partenariat entre deux pays voisins. Il a noté que l'Espagne est, depuis 2012, le premier partenaire commercial du Maroc qui, de son côté, constitue le deuxième partenaire de l'Espagne hors de l'Union européenne après les Etats-Unis. A cette occasion, M. Bourita a souligné la fluidité de la coopération entre les services de sécurité des deux pays dans le domaine de la lutte contre le terrorisme, la criminalité transnationale et l'immigration illégale, notant que cette coopération a permis de démanteler de nombreux réseaux terroristes et mafieux, de mettre en échec plusieurs tentatives d'actes criminels et de préserver la sécurité des deux pays, ainsi que la sécurité et la stabilité de la région. Par ailleurs, les deux responsables ont souligné l'attachement de leurs pays au droit de la mer et leur rejet de toute mesure unilatérale. Dans ce contexte, M. Bourita a souligné que le Maroc s'engage à respecter le principe du dialogue sur la base duquel les deux parties œuvreront à trouver les mécanismes à même de résoudre tout chevauchement de leurs domaines maritimes, faisant remarquer que le droit de la mer prône, dans ces cas de figure, les négociations «qui constituent le moyen adéquat dans les relations entre deux pays voisins». Le ministre a noté que l'établissement de la compétence juridique du Royaume sur l'ensemble de son domaine maritime est un droit de souveraineté garanti par les législations internationales et par le droit international, rappelant que l'Espagne «avait pris les mêmes mesures en 2010, y compris pour la région des Iles Canaries, sans demander la permission du Maroc, de même que le Royaume n'a pas demandé de permission. Et cela s'inscrit dans leur droit». M. Bourita a indiqué que le Maroc «rejette le fait que les autres lui imposent leur volonté, et s'abstient d'imposer la sienne aux autres». S'agissant du dossier du Sahara, la ministre espagnole des affaires étrangères, de l'UE et de la coopération a réitéré la position claire, précise et ferme de son pays concernant la question du Sahara marocain, soulignant que Madrid défend la centralité des Nations Unies dans la recherche d'une solution à ce différend. Elle a ajouté que la position de l'Espagne sur la question du Sahara est «une position d'Etat qui n'est pas tributaire des changements de gouvernements ou de coalitions». A cet égard, la responsable espagnole, qui s'exprimait à l'issue de ses entretiens avec M. Bourita, a réaffirmé la position exprimée par le chef du gouvernement espagnol, Perdo Sanchez, devant l'Assemblée générale de l'ONU, et dans laquelle il n'a plus évoqué la question de l'autodétermination. La cheffe de la diplomatie espagnole a ajouté que son pays défend la centralité des Nations Unies dans la recherche d'une solution à ce différend régional dans le cadre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle a, d'autre part, exprimé le soutien de Madrid aux efforts du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, afin de parvenir à une solution à ce conflit.