Le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR) s'est indigné vendredi des brutalités commises par la police ougandaise lors du renvoi mercredi dans leur pays de 1.700 Rwandais, qui ont fait deux morts et 25 blessés. "Très inquiet", le HCR "demande au gouvernement (ougandais) de ne plus mener d'autres opérations" de renvoi de demandeurs d'asile, a déclaré à la presse la porte-parole du HCR Melissa Fleming. "Le mercredi 14 juillet, la police ougandaise a monté une opération pour rafler et renvoyer environ 1.700 personnes qui étaient dans les camps de réfugiés de Nakivale et Kyaka, dans le sud-ouest de l'Ouganda", a indiqué la porte-parole. "Dans le camp de Nakivale, les demandeurs d'asile rwandais ont été rassemblés sous le prétexte qu'ils allaient être informés du résultat de leurs demandes d'asile. La panique s'est répandue lorsque la police est intervenue en tirant des coups de feu. Les gens ont été poussés de force dans des camions qui les ont menés à la frontière où ils sont arrivés à 2H00 du matin", a précisé Mme Fleming. "A Kyaka, c'est une distribution de nourriture qui a été utilisée pour mener la rafle", a-t-elle ajouté. "Cette opération a fait deux morts, deux hommes qui ont sauté des camions alors qu'ils roulaient vers le Rwanda. Des enfants ont été séparés de leurs parents. Durant l'opération, 25 personnes qui n'étaient pas parmi les personnes renvoyées ont été blessées, certaines par des coups donnés par les policiers", selon la porte-parole. "Six femmes enceintes sont parmi les blessés", a-t-elle précisé. Par ailleurs, le HCR "a reçu confirmation que des réfugiés dûment enregistrés ont été emmenés", et craint que des "réfugiés d'autres nationalités aient pu être aussi déportés dans la confusion". Depuis le début de l'année, 3.320 Rwandais ont déposé des demandes d'asile en Ouganda. 98% de ces requêtes ont été rejetées, relève le HCR, selon lequel les dossiers ne sont pas traités "correctement ni équitablement". Enfin, le HCR a critiqué les conditions d'hébergement des personnes refoulées, une fois remises aux autorités rwandaises. Selon Mme Fleming, les 1.700 personnes expulsées mercredi ont été menées dans un camp de transit à Rukomo (province rwandaise de Byumba) dont la capacité est de 500 personnes.