Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a appelé, vendredi, la communauté internationale à assurer un soutien humanitaire conséquent à la Tunisie et à l'Egypte alors que ces deux pays d'Afrique du Nord tentent de faire face à l'afflux de milliers de personnes fuyant la violence en Libye. S'exprimant lors d'un point de presse à Genève, la porte-parole du HCR, Mme Melissa Fleming, a rendu hommage aux gouvernements tunisien et égyptien pour "l'esprit humanitaire" qu'ils démontrent. "Nous observons un soutien sans précédent assuré par les communautés locales qui se rendent aux frontières des deux pays pour apporter leur aide", s'est-elle félicitée. Mme Fleming a indiqué que plus de 22 000 personnes ont traversé la frontière libyenne depuis dimanche dernier et qu'un petit nombre de Libyens originaires de villages proches de la frontière ont également traversé la frontière vers la Tunisie. " Nous sommes préoccupés par le fait que des Libyens de l'intérieur du pays et de la capitale, Tripoli, sont empêchés de fuir ", a-t-elle précisé. Elle a ajouté que l'agence onusienne a répondu à un appel du gouvernement tunisien pour appuyer l'effort humanitaire à la frontière avec la Libye, en déployant deux équipes au point de passage frontière de Ras Adjir, dont la mission est de coordonner le travail humanitaire avec le Croissant-Rouge tunisien, ainsi que d'identifier et d'assurer une aide aux cas les plus vulnérables comme les personnes âgées, les enfants non accompagnés et d'autres personnes confrontées à des problèmes en matière de protection. Parallèlement, en Libye, le personnel local du HCR maintient le contact avec la communauté réfugiée. "Nous avons reçu des appels téléphoniques de réfugiés irakiens, camerounais, originaires de la RDC, somaliens et érythréens. Les réfugiés nous ont fait part de leur crainte de violences ciblées en tant qu'étrangers", a indiqué la porte-parole du HCR. "Les réfugiés originaires de l'Afrique sub-saharienne ont exprimé une crainte particulière car ils sont soupçonnés d'être des mercenaires. De nombreux réfugiés nous ont indiqué qu'ils n'ont plus de nourriture mais qu'ils ont peur de subir des attaques s'ils sortent de chez eux", a-t-elle signalé. Avant les troubles en Libye, le HCR avait enregistré plus de 8.000 réfugiés et un autre groupe de 3.000 demandeurs d'asile dont l'examen de la requête d'asile est actuellement en instance. Ces personnes sont principalement originaires du Tchad, de l'Erythrée, de l'Irak, de la Palestine, de la Somalie et du Soudan.