Note d'information du HCP à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes Les femmes ont représenté plus de la moitié (50,3%) de la population totale durant l'année écoulée, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). Selon le statut matrimonial, parmi les femmes de 15 ans ou plus, 28,1% sont célibataires, 57,8% sont mariées, 10,8% sont veuves et 3,3% sont divorcées, précise le HCP qui vient de publier une note d'information à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. Sur les 8.438.000 ménages en 2020, 16,7% sont dirigés par des femmes, fait savoir la même source, notant que cette part est plus élevée en milieu urbain (19,1%) qu'en milieu rural (11,4%). En outre, le HCP souligne que la situation sanitaire des femmes, appréhendée à travers le taux de mortalité maternelle, témoigne d'une nette amélioration. Cet indicateur est passé de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes en 2010 à 72,6 décès en 2018 (111,1 en rural et de 44,5 en urbain). En 2018, 70,8% des femmes utilisent une méthode contraceptive qu'elle soit moderne ou traditionnelle. Ladite note fait aussi ressortir que pendant le confinement en 2020, parmi les 6% des ménages ayant des femmes concernées par la santé reproductive, 34% n'ont pas accédé aux services de santé (27% en urbain et 39% en rural). Côté éducation et formation, si l'accès à l'école est presque assuré pour l'enseignement primaire, les niveaux préscolaire, collégial et qualifiant accusent des déficits. En effet, le taux net de scolarisation, en 2020, est de 71,9% au préscolaire, 66,8% au secondaire collégial et 37,5% au niveau qualifiant, relève le HCP, ajoutant que l'indice de parité filles/garçons s'est établi à 0,96 au primaire, 0,92 au secondaire collégial et à 1,1 au secondaire qualifiant. La proportion des femmes adultes (âgées de 25 ans et plus) sans niveau d'instruction est estimée à 52,9% durant l'année écoulée. Cette proportion est de 18,5% pour le primaire, 21% pour le collégial et le secondaire et 7,6% pour le supérieur. Par ailleurs, le HCP fait savoir qu'en 2019, la proportion des entreprises dirigées par des femmes a atteint 12,8%. La femme dirigeante est plus présente dans le secteur des services (17,3%), suivi du commerce (13,8%), de l'industrie (12,6%) et de la construction (2,6%). Même si les femmes dirigeantes apparaissent moins dans les grandes entreprises (8%), elles sont plus présentes dans les très petites entreprises (13,4%) et au sein des petites et moyennes entreprises (10,2%), indique la même source, précisant que 18% des entreprises individuelles et 11% des sociétés anonymes (SA) et des sociétés à responsabilité limitée (SARL) sont gérées par des femmes. Dans la fonction publique, les femmes aux postes de responsabilité représentent 23,5%, alors que le nombre de sièges occupés par les femmes au niveau de la chambre des représentants est de 20,5% et la part de leurs sièges dans les conseils territoriaux est de 20,9%. Baisse de la vulnérabilité Par ailleurs, l'amélioration des niveaux de vie de la population marocaine au fil du temps s'est traduite par une diminution de la pauvreté et de la vulnérabilité de toute la population, particulièrement pour la sous-population dirigée par des femmes, relève la note du HCP. Ainsi, le taux de pauvreté monétaire des femmes cheffes de ménage est passé de 7,4 % en 2007 à 3,9% en 2014. Pour sa part, le taux de vulnérabilité des femmes cheffes de ménage est passé de 16,4% en 2007 à 10,6% en 2014. Ladite note fait aussi ressortir qu'en 2020, en comparaison avec la période d'avant confinement, le revenu mensuel moyen des femmes actives occupées a baissé de 42% contre 52% pour les hommes. Par ailleurs, elle rapporte qu'en 2019, plus de 7,6 millions de femmes, soit 57,1%, ont subi au moins un acte de violence, tous contextes et formes confondus. «Cependant, ni la scolarisation ni l'activité économique ne préservent les femmes contre la violence. Le contexte conjugal demeure l'espace de vie le plus marqué par la violence et la violence psychologique reste la forme la plus répandue», fait observer le HCP. Avec une prévalence de 46,1% (5,3 millions de femmes), le contexte conjugal est le premier espace de violence envers les femmes. Le milieu éducatif vient au deuxième rang avec 22,4% des élèves ou étudiantes ayant subi un acte de violence au cours des 12 derniers mois. Dans le milieu professionnel, elles sont 15,1% des femmes qui ont été victimes de violence dans l'exercice de leurs activités. Dans l'espace public, 12,6% de femmes ont subi un acte de violence. Parmi l'ensemble des femmes victimes de la violence physique et/ou sexuelle, tous contextes confondus, 22,8% ont dû supporter, elles ou leurs familles, des coûts directs ou indirects de la violence. Le coût global de cette violence est estimé à 2,85 milliards de dirhams (MMDH). En rapportant ce coût au nombre total des victimes, le coût moyen est de l'ordre de 957 dirhams par victime, précise le HCP. Marché du travail: Faible participation des femmes Quant à la participation des femmes au marché du travail au Maroc, elle demeure néanmoins faible, avec un taux d'activité de 19,9% en 2020 contre 70,4% pour les hommes. Le Haut-Commissariat au Plan nous apprend ainsi, plus de huit femmes sur dix sont en dehors du marché de travail. Quant au taux d'emploi des femmes, il est presque le quart de celui des hommes (16,7% contre 62,9%). Le secteur de l'agriculture, forêt et pêche reste le premier employeur des femmes (44,8%), suivi des services (40,4%) et de l'industrie y compris l'artisanat (14,2%). Le HCP fait également savoir que près de la moitié (47,3%) des femmes occupées travaillent en tant que salariées (51,7% pour les hommes), 17,7% des auto-employées (contre 39,8% pour les hommes) et 35% occupent des emplois non rémunérés (contre 8,6% pour les hommes). Et d'ajouter: «Près de 28% des femmes actives occupées bénéficient d'une couverture médicale contre 23,9% parmi les hommes. Pour les salariés, cette part est de 57,3% contre 43,3% pour les hommes. La part des femmes salariées ne disposant d'aucun contrat s'élève à 43,2% contre 58,2% parmi les hommes». Selon la profession, 8,6% des femmes actives occupées travaillent en tant que responsables hiérarchiques, cadres supérieurs et membres des professions libérales (contre 3,8% pour les hommes), ce qui correspond à un taux de féminisation de 38%. Les cadres moyens représentent 6,3% des femmes actives occupées (contre 2,4% pour les hommes), avec un taux de féminisation de 41,6%. Parallèlement, ladite note indique que le taux de chômage des femmes a connu une tendance à la baisse durant les trois dernières années passant de 14,7% à 13,5% entre 2017 et 2019, puis a augmenté de 2,7 points en 2020 sous l'effet combiné de la pandémie et de la sécheresse. En 2020, ce taux a enregistré une hausse aussi bien en milieu rural qu'en milieu urbain, respectivement de 2,7% à 3,9% et de 21,8% à 24,7%, précise la même source. Par ailleurs, le HCP fait remarquer que les femmes consacrent 20,8% de leur temps journalier aux travaux domestiques et seulement 5,6% aux activités professionnelles. Les hommes consacrent, à l'inverse des femmes, plus de temps aux activités professionnelles (22,6%) qu'à celles domestiques (3%). L'activité professionnelle de la femme ne la libère pas, cependant, de ses responsabilités familiales. Elle continue à supporter les charges des travaux domestiques en leur consacrant quotidiennement 4h18mn, soit à peine 1h 42mn de moins que la femme au foyer. C'est ainsi qu'en cumulant à la fois le temps alloué aux activités professionnelles et domestiques, la charge de travail quotidienne de la femme active occupée atteint en moyenne 6h 21mn (5h47 mn en urbain et 7h13 mn en rural), relève le HCP, notant que le poids du temps réservé aux activités domestiques représente 79% de cette charge. En 2020, la charge de travail domestique supportée par les femmes a augmenté en moyenne journalière de 33 minutes pendant la période de confinement en comparaison à une journée normale avant le confinement.