Et voilà un nouveau beau livre sur l'Histoire du Maroc qui vient de voir le jour. « Pour une Maison de l'Histoire du Maroc » est l'intitulé de l'ouvrage de l'Académie du Royaume du Maroc édité chez la Croisée des Chemins. En effet, cette publication importante regroupant une pléiade de plumes, de chercheurs et d'intellectuels marocains braque non seulement les lumières à la fois sur l'Histoire, la mémoire collective et la culture du pays, mais il invite en outre à les préserver, institutionnaliser et transmettre aux générations futures. D'où la nécessité d'une maison de l'Histoire à l'instar de la « Maison de l'Histoire de l'Europe ». «Le projet de la fondation d'une « Maison de l'Histoire du Maroc », initié par le Conseil national des droits de l'Homme, présidé en temps révolus par M. Driss El Yazimi (mars 2011-décembre 2018), lors d'un séminaire à Casablanca (13-14 octobre 2012), qui a réuni une pléiade nationale et internationale d'experts, en droite ligne de recommandations et de l'«Instance Equité et Réconciliation» qui le légitiment, comme le légitiment l'impérieuse et pressante demande sociale d'une connaissance apaisée du passé et l'indispensable écriture totale du récit national, est un « Projet défit » qui a fortement interpellé la conscience nationale, à cette époque sans que pour autant , en conséquence de cette manifestation, une étude de faisabilité soit mise en œuvre pour en cerner les contours, les fondements et la portée. », expliquait Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc, dans l'avant –propos du livre. De nos jours, la démocratisation de l'Histoire, du patrimoine, de la culture et des arts est désormais une nécessité, un besoin voire un devoir. A vrai dire, toutes les institutions et forces politiques devraient accompagner davantage les dynamiques culturelles sur tous les niveaux. «La publication des actes de ce colloque dédié à l'édification d'une Maison de l'Histoire du Maroc, se veut un appel pour confronter la démocratie dans notre pays par une dynamique culturelle plus offensive qui convaincrait tout un chacun du nécessaire et précieux apaisement d' un présent avec le passé et du passé avec l'avenir d'une nation dont l'histoire tumultueuse est une histoire de grandeur, de noblesse et de générosité », précise Abdeljalil Lahjomri. Par le biais des archives, des photographies rares, des illustrations et des textes, ce beau livre écrit en deux langues arabe et français ; offre au lecteur une plongée dans l'Histoire du Maroc. Par ailleurs, les passionnés du patrimoine et de l'Histoire auront le privilège de découvrir entre les pages le rapport des marocains avec la mer, le patrimoine religieux du Maroc, les représentations des «communautés berbères du Maroc », la question patrimoniale au Maroc, le couscous, les communautés juives du Maroc et bien d'autres sujets riches que variés. «Cette publication intervient dans un contexte qui a connu quelques évolutions notables dont, bien évidement, l'établissement signalé ci-dessus de l'institution archivistiques et la création, à l'initiative du ministère des Habous et des Affaires islamiques, d'un Institut royal pour la recherche sur l'histoire du Maroc qui a entrepris plusieurs activités académiques. Il n'en reste pas moins que le constat central fait au terme de la mission de l'IER demeure d'actualité : la mémoire prédomine sur l'histoire et nous devons non seulement maintenir mais amplifier l'effort inauguré avec l'expérience de justice transitionnelle», écrivait Driss El Yazami dans la préface du livre intitulée ‘'Voici donc venu le temps de l'histoire'' ». Toutefois, cette nouvelle publication a essayé de donner une âme aux personnages, aux faits, à l'Histoire à travers des illustrations et des écrits évoquant les grandes étapes et événements historiques ayant marqué le pays. Un livre agréable à lire et des sujets riches, bien documentés et écrits. Pour Mohammed Kenbib, coordinateur scientifique du beau livre, au Maroc, comme dans de nombreux autres pays, l'histoire, « science du changement » affirme Lucien Febvre, est devenue depuis quelques années l'objet d'une « demande sociale » accrue et multiforme. En outre, la création d'une Maison de l'Histoire du Maroc (MHM), explique Kenbib, sera « une institution d'envergure mettant l'histoire à la portée de tous serait en effet de nature à contribuer notablement à la satisfaction de la « demande sociale » en la matière. Et ce par la mobilisation des savoirs acquis, l'impulsion de la recherche, la quête de moyens didactiques et pédagogiques appropriés, l'exploitation des possibilités qu'offrent le progrès technologique et numérique, et bien d'autres ».