L'ère des académies fermées est révolue, l'enjeu désormais étant de miser sur le droit au développement en relation avec un savoir d'excellence, a affirmé, mardi à Rabat, M. Abdeljalil Lahjomri, secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc. Lors d'une conférence de presse consacrée au lancement de la 43e session de l'Académie du Royaume, prévue du 8 au 12 décembre sur le thème «l'Afrique comme horizon de réflexion», M. Lahjomri a souligné que cet enjeu consiste également à tirer profit des progrès technologiques pour assurer un service culturel non seulement à l'élite scientifique mais aussi au grand public, y compris les étudiants et les universitaires. Il a relevé à cet égard l'impératif de restructurer cette institution à la veille de la célébration de son quarantenaire, dans l'objectif d'en faire un pôle attractif qui accueille le savoir et la création, tout en assurant leur large diffusion, ce qui nécessite un cadre législatif approprié, des plans bien ficelés et des ressources humaines et financières suffisantes. Une telle orientation est, sans aucun doute, de nature à ouvrir à court terme de nouvelles perspectives pour l'Académie, à même de l'ériger en passerelle d'échange scientifique et culturel sud-sud et un espace de débat de haut niveau sur la base de la consécration de la diversité culturelle et du partage des valeurs humaines universelles, a-t-il dit. Et de noter que pour consacrer cette orientation, il a été procédé récemment à l'intégration, sur le plan institutionnel, de la commission nationale marocaine de l'éducation, de la culture et des sciences au sein l'Académie pour redynamiser l'activité de cette instance et renforcer l'efficacité de son action culturelle parmi les politiques publiques. L'Académie du Royaume, a-t-il ajouté, table sur sa 43e session pour inaugurer une nouvelle dynamique de son histoire, assurant que l'ensemble des conditions sont réunies pour le succès de cette session qui verra la participation d'une pléiade de chercheurs, d'intellectuels, d'écrivains et d'artistes africains, en plus d'experts marocains et étrangers spécialisés, et dont les débats porteront sur 12 axes, outre les conférences inaugurale et de clôture. Sont également conviés à cet événement, les doctorants qui préparent des thèses axées sur l'Afrique, y compris les étudiants africains inscrits dans les universités marocaines, a fait remarquer M. Lahjomri qui précise que l'Académie aspire également à faire de cette session un forum intellectuel pour exprimer les préoccupations des peuples africains et analyser leurs visions respectives et se projeter sur leur avenir. D'ailleurs, a-t-il souligné, le choix de placer cette session sous le thème de «l'Afrique comme horizon de réflexion» s'inscrit en droite ligne avec la vision sage de SM le Roi Mohammed VI et les efforts inlassables du Souverain qui a lancé des chantiers prometteurs pour la coopération avec les pays du continent africain, d'autant plus que les rapports prospectifs internationaux soulignent son rôle stratégique actuel et à avenir sur tous les niveaux. Il a, par ailleurs, indiqué que l'Académie prévoit d'organiser en février prochain un colloque en hommage à feu Abdellatif Berbich, ancien secrétaire perpétuel de l'Académie du Royaume du Maroc, sous le thème «la médecine entre la recherche scientifique et les contraintes morales». Cette session, qui réunira 62 participants du Maroc et 112 autres de pays arabes, africains et européens, abordera, en 12 séances de travail, des questions économiques, politiques, religieuses et sociales, en relation avec le thème du colloque.