Vaccination des plus de 65 ans A l'heure où la vaccination bat son plein, en rapport avec les 1, 5 million de doses réceptionnées par le Maroc, la polémique née, en Europe, sur l'efficacité et la sécurité du vaccin AstraZeneca se poursuit, de plus belle. Mais au Maroc, le ministère de la santé et son Comité scientifique ont fait preuve de précipitation pour prendre le pari et l'avis de l'Agence européenne des médicaments, qui avait donné son autorisation à ce vaccin. Bien des interrogations ont été soulevées par plusieurs comités scientifiques européens comme ceux d'Allemagne, de Suède, de France, d'Italie, d'Espagne ou de Suisse, qui avaient émis des réserves sur l'utilisation de ce vaccin d'Oxford pour les personnes âgées de plus de 65 ans. Tous avaient réclamé des compléments d'informations ou recommandé de ne pas administrer ce vaccin aux plus de 65 ans. Nos voisins espagnols ont même limité son usage aux moins de 55 ans. Il faudra dire aussi que, face aux manques de détails sur le déroulement de la campagne de vaccination au Maroc, tout ce que nous savons c'est le bilan global du nombre de vaccinés (650000 valeur de lundi dernier). Sans données ni tableau de bord pour chaque catégorie sociale et professionnelle parmi le personnel en première ligne du combat anti-covid (militaires, policiers, forces auxiliaires, corps médical, enseignants, et autres catégories de fonctionnaires). Aucun chiffre n'est avancé pour laisser l'opinion publique sur sa faim d'informations plus précises. Idem pour la publication d'informations sur le comportement général et spécifique vis-à-vis du vaccin (tolérance et éventuels effets indésirables notamment). Et la seule information fournie sur les personnes âgées est l'administration de «36.009 doses du vaccin Cinopharm avec 8 cas d'effets indésirables mineurs» et donc «un taux de notification rare de 2,2 cas pour 10.000». Nos responsables sanitaires et politiques doivent savoir que toutes ces données et d'autres, complémentaires, ne feront que donner plus de crédibilité à la campagne de vaccination et lui insuffler une excellente dose d'enthousiasme et d'engagement. D'ailleurs, si le Maroc a reçu le premier lot du vaccin britannique, vendredi 29 janvier dernier et son acheminement à partir du lendemain dans les différentes régions du pays, le vaccin chinois fabriqué par Cinopharm, lui, est arrivé à Casablanca, mercredi 3 février 2021. Aussi, après le lancement par SM le Roi de la campagne de vaccination, jeudi 4 février, le lot chinois n'était pas totalement acheminé vers les 12 régions. Dès lors, l'on s'interroge sur la précipitation dont le ministère a fait preuve pour administrer le vaccin britannique aux plus de 75 ans. D'ailleurs, la transparence est de mise dans toute opération qui cherche à atteindre des objectifs nobles. Ceux de parvenir à une immunité collective qui se situe entre 65 et 80 % de la population ion vaccinée. Il nous semble qu'il n'y avait pas de hâte ni de feu pour attendre l'arrivée dans les régions du vaccin chinois, qui n'est pas l'objet de critiques pour les personnes âgées. L'opération ne pouvait durer plus de deux jours d'attente. Aujourd'hui, alors que le ministère et son comité scientifique rectifient le tir, il y a lieu de s'en féliciter pour réserver le vaccin chinois aux personnes âgées et, ensuite, aux malades chroniques ( ?)... Surtout que, une fois terminée la première liste des personnes ciblées par la vaccination, l'on risque d'attendre encore pour passer à la seconde liste. Signalons, enfin, que la présidente du Groupement parlementaires du PPS a saisi, lundi dernier, le ministre de la Santé à la suite du communiqué officiel du même jour sur le vaccin chinois jugé utile pour les plus de 60 ans, sans pour autant donner d'avis sur la controverse née en Europe sur l'utilisation du vaccin britannique à la catégorie des plus de 65 ans. Aïcha Lablak, dans sa question écrite, interpelle le ministre pour clarifier sa position sur le vaccin AstraZenica en rapport avec la catégorie des plus de 60 ans, comme cela a été clarifié pour le vaccin chinois de Cinopharm.