Le Mondial sud-africain a tenu ses promesses. Les côtés technique, spectacle et suspense ont été assurés lors de ce premier rendez-vous du Continent. La logique a été, elle aussi, respectée. Donnée favorite au début, l'Espagne a fini par confirmer son statut et son mérite de championne du Monde pour la première fois dans son histoire. Bien qu'elle ait démarré sur une défaite surprise face à la Suisse, la Roja, championne d'Europe 2008, allait regrouper toutes ses forces pour ne rien lâcher, jusqu'au sacre final. Après avoir dominé le dernier carré du Mondial allemand en 2006, le Vieux Continent a fait de même en 2010, avec les trois premières places logiquement décrochées. L'Espagne devant les Pays-Bas, vice-champions, et les Allemands qui ont récidivé. L'Espagne a, non seulement fait état d'un pays qui arrive et qui domine toute l'Europe au grand dam des Italiens, champions en Allemagne et des Français finalistes mais qui ont déçu en Afrique du sud qu'ils ont quitté dès le premier tour. D'autres sélections menées par de grandes stars comme l'Angleterre de Wayne Rooney et le Portugal de Cristiano Ronaldo se sont éclipsées au second tour, à un moment où l'on a cru que l'Europe, moins représentée aux quarts de finale (3 pays) allait être encerclée par les 4 pays qualifiés de l'Amérique du sud. Le 8ème pays de ce tour n'était autre que le Ghana, seul rescapé des 6 pays africains en lice. Le Cameroun, le Nigeria, la Côte d'Ivoire et l'Algérie ont tout simplement raté le Mondial, tout comme l'Afrique du sud, premier pays hôte de l'histoire éliminé au premier tour. Le Ghana qui a sauvé la face s'est contenté des quarts de finale, faisant comme le Cameroun en 1990 et le Sénégal en 2002. En Afrique du sud, les Blacks Stars, auteurs d'une belle victoire en 8e de finale au détriment des Américains, également donnés favoris pour aller jusqu'au bout comme en finale de la Coupe des Confédérations en 2009 qu'ils ont perdue, la tête haute, face aux Brésiliens. Contre les Uruguayens, les Ghanéens ont frôlé le billet du Carré d'AS, après ce fameux penalty raté dans la 120e minute de jeux. Les Uruguayens qualifiés suite aux tirs au but, pour la première fois depuis 1970, ont par contre sauvé leurs homologues sud-américains, le Brésil, l'Argentine et le Paraguay qui ont chuté respectivement face aux Pays-Bas, l'Allemagne et l'Espagne. Seul contre trois, le Paraguay a terminé en quatrième position laissant l'Europe s'accaparer les trois places du podium 2010 comme en 2006. L'Europe reste donc reine devant l'Amérique du sud qui a déçu et l'Afrique qui n'a pas tiré profit de son premier mondial de l'histoire. L'Asie reste un continent qui se cherche encore et toujours même s'il est en train d'afficher de réels progrès. Ses deux brillants représentants en Afrique du sud, la Corée du Sud et le Japon ont franchi pour la deuxième fois le premier tour, mais cette fois à l'extérieur, après le Mondial 2002 qu'ils avaient conjointement organisé). La courageuse Corée du Nord se souviendra longtemps, aussi bien de sa défaite honorable face au Brésil (2-1) que du carton infligé par le Portugal (7-0) pour quitter le Mondial sud-africain, tout comme l'Australie qui fait désormais partie de la Confédération asiatique, et qui a été également corrigée par l'Allemagne (4-0). Pour conclure, le sacre de 2010 n'est que justice rendue à l'Espagne forte d'une Liga classée parmi les meilleurs championnats du monde, si ce n'est la première de la planète-foot grâce aussi à ses clubs géants comme le Barça de Villa, Xavi, Puyol, Iniesta… ou le Real de Castillas, Ramos… Un travail sérieux de longue haleine qui a donné son premier trophée à l'Espagne, doublement sacrée. Après l'Euro 2008, c'est le Mondial 2010 d'une Roja qui confirme la domination européenne de la hiérarchie planétaire.