Le Liban entame jeudi le premier jour d'un confinement strict d'une durée de onze jours imposé par les autorités dans le but de ralentir une flambée des nouveaux cas de coronavirus. Les restrictions, qui incluent un couvre-feu de 24 heures sur 24 jusqu'au 25 janvier, ont été renforcées après que certains hôpitaux ont commencé à manquer de lits pour traiter les patients atteints du Covid-19.Depuis fin décembre, le Liban connait une propagation exponentielle du virus, avec des pics quotidiens jamais observés depuis l'apparition de la pandémie en février dernier.Ce pays de six millions d'habitants a recensé jusqu'ici 231.936 cas, dont 1.740 décès. Jeudi matin, les routes de Beyrouth étaient quasiment vides et de nombreux commerces fermés, des internautes partageant toutefois sur les réseaux sociaux des photos de bouchons sur une artère de la capitale. En vertu des nouvelles mesures, les employés travaillant dans des secteurs jugés non essentiels ne seront pas autorisés à sortir de chez eux et les supermarchés n'ouvriront que pour effectuer des livraisons. Ces derniers jours, les Libanais se sont rués sur les supermarchés et les pharmacies pour s'approvisionner. Le ministre intérimaire de la Santé, Hamad Hasan, a été hospitalisé mercredi pour cause de contamination au Covid-19, selon les médias officiels. Certains craignent que les nouvelles restrictions n'aggravent les conditions de vie, déjà largement précaires, des familles vulnérables dans un pays en proie à sa pire crise économique depuis des décennies et où la moitié de la population vit sous le seuil de la pauvreté. « Nous sommes très préoccupés par le fait que les familles vulnérables et leurs enfants seront laissés à eux-mêmes », a avertit lundi l'ONG Save the Children.Face à l'ampleur de la double crise sanitaire et économique, la Banque mondiale a approuvé mardi une aide d'urgence de 246 millions de dollars (2020 millions d'euros) pour venir en aide à 786.000 Libanais.Mais les modalités et la date de déboursement de cette aide ne sont pas encore claires.