Le Maroc s'est impliqué à fond pour essayer de résoudre la crise au Liban et au plus haut niveau. Sur le volet humanitaire, le Royaume a été l'un des premiers pays à voler au secours des Libanais. Nier tous les efforts entrepris par le Maroc en faveur du Liban et des Libanais est une posture qui dénote d'une grave malhonnêteté intellectuelle. Dès les premiers jours de la crise, et au plus haut niveau de l'Etat, le Maroc a initié plusieurs initiatives pour essayer de débloquer la situation. Répondant à l'appel de Fouad Siniora, Premier ministre libanais qui a eu plusieurs entretiens téléphoniques avec Sa Majesté le Roi, le Souverain a saisi, par lettres, les cinq membres du Conseil de sécurité pour demander que soit mis fin à la crise dans les plus brefs délais. Des lettres dans le même sens ont été adressées à Kofi Annan, au président de la Commission européenne et au Vatican. Echange de missives sans grand effet ? Les connaisseurs des rouages de la diplomatie internationale affirment le contraire et soulignent la haute importance de telles initiatives surtout émanant d'un chef d'Etat qui a son poids régional et continental. Sa Majesté le Roi Mohammed VI a également ordonné l'envoi d'aides humanitaires d'urgence au Liban, faisant ainsi du Maroc, avec ses humbles moyens, l'un des premiers pays à voler au secours des populations libanaises. Au deux Hercule C-130 chargés d'aides humanitaires, s'est ajoutée la somme de 5 millions USD en guise d'aide financière octroyée au Liban sur décision du Souverain. Le Maroc était d'ailleurs l'une des premières étapes du périple de Saâd Hariri auquel Sa Majesté a exprimé la solidarité effective du peuple marocain. Et ce n'est d'ailleurs pas pour rien que le Maroc a été sollicité parmi les 50 pays potentiels contributeurs au renforcement de la FINUL (Force intérimaire des Nations unies au Liban). Pays connu pour ses positions équilibrées et sages, le Maroc n'a pas hésité à décliner ses conditions pour une telle participation. Le Maroc affirme que le redéploiement envisagé de cette force, aux côtés de l'armée libanaise, nécessite " que toutes les conditions politiques soient réunies et que les dispositions opérationnelles pour sa nouvelle mission soient précisées". Pour le Maroc, l'intérêt du Liban et des Libanais et la stabilité de ce pays passent avant toute chose. Mais aussi dans un contexte qui permet que cette paix règne dans toute la région et que ses peuples puissent y cohabiter dans le calme et la prospérité. Fallait-il attendre une fatwa du PJD ou d'Al Adl avant de décider une prise de position ou mettre en place un plan d'aide aux Libanais ? La malhonnêteté intellectuelle a des limites.