Le secteur du transport touristique, en tant que composante indissociable de l'offre touristique de la destination Maroc et du package proposé par les différents acteurs de la chaîne de valeur touristique, a vécu en 2020 une année morose en raison des répercussions lourdes de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19). Après une année 2019 exceptionnelle, durant laquelle le secteur touristique avait enregistré des records avec des indicateurs au vert, ce qui avait incité les professionnels du secteur à engager des investissements colossaux afin de renforcer la flotte pour être en mesure de répondre à une demande croissante, cette activité n'a pas tardé à subir de plein fouet l'impact de la pandémie de la Covid-19. Le transport touristique, qui fait partie intégrante de l'industrie du tourisme, figure actuellement au premier rang des secteurs les plus touchés par les impacts de la pandémie en raison de l'arrêt des activités de la flotte, l'absence de réservations, l'entrée de la grande majorité des pays émetteurs de touristes dans une deuxième vague de confinement et l'annonce de la mise en application de l'état d'urgence sanitaire dans plusieurs autres pays. Pourtant, ce maillon de la chaine touristique, à l'instar des secteurs économiques les plus impactés par les répercussions de la pandémie du nouveau coronavirus, a bénéficié d'un intérêt particulier à travers différentes initiatives et actions pour la gestion de cette situation exceptionnelle; en vue de sortir avec les moindres dégâts. Ces initiatives émanant de l'Etat et du ministère de tutelle, visent à trouver des solutions efficientes et appropriées à même de garantir l'interaction positive avec toutes les propositions des professionnels du secteur. Le Contrat-programme 2020-2022 pour la relance du secteur touristique en phase post-Covid-19, signé en août 2020 en marge de la réunion du Comité de veille économique (CVE), prévoit plusieurs mesures de nature à permettre de retrouver les performances de 2019 dès l'année 2022, et récupérer ainsi plus de 5 millions de touristes, 28 milliards de dirhams de recettes voyages en devises et assurer le maintien d'au moins 80% des emplois stables sur la période 2020-2022. Ce contrat programme ambitionne également de donner une impulsion forte au secteur et insuffler une nouvelle dynamique pour accompagner sa relance et sa transformation, à travers trois objectifs majeurs à savoir : préserver le tissu économique et l'emploi, accélérer la phase de redémarrage et poser les bases d'une transformation durable du secteur. Au vu de la persistance des effets négatifs de la crise sur certains secteurs, le CVE a décidé lors de sa dernière réunion, de prolonger les mesures d'appui qui leur sont dédiées jusqu'au 31 mars 2021, notamment, l'octroi de l'indemnité forfaitaire mensuelle de 2.000 dirhams pour les affiliés à la CNSS, et ce afin de préserver les emplois. Plusieurs mesures spécifiques au secteur du transport touristique ont été aussi prises lors de cette réunion afin de permettre aux opérateurs du secteur et aux sociétés de location de véhicules de pouvoir reporter les échéances des crédits contractés auprès des banques et des sociétés de financement. Dans une déclaration à la MAP, le secrétaire général de la Fédération Nationale du Transport Touristique (FNTT), Mohamed Bamansour, s'est félicité de la volonté du ministère de tutelle de poursuivre l'action et la consultation avec les professionnels, saluant par la même occasion, les efforts réalisés et la volonté affichée d'appuyer ce secteur clé. Cependant, M. Bamansour a souligné que compte tenu de la particularité de ce secteur, les professionnels avaient appelé à la mise en place d'un contrat-programme propre au transport touristique en tant que plan d'action s'étendant sur la période 2020-2022. Ce plan, a-t-il poursuivi, comporte trois axes essentiels à savoir : une mesure urgente visant à sauver les entreprises opérant dans le secteur, une étape de relance et une autre pour la structuration et l'encadrement. Le transport touristique, un secteur durement touché par les répercussions de la COVID-19 (2/2) Economie et finances M. Bamansour a émis le voeu de voir toutes les mesures convenues, appliquées sur le terrain, notamment la disposition 7 du contrat-programme relative à la relance du secteur touristique, qui recommande la mise en place d'un moratoire pour le remboursement des échéances des crédits bancaires et pour le remboursement des échéances des leasings sans paiement de frais, ni de pénalités pour les entreprises touristiques et leurs employés. « Le transport touristique fait face à une situation délicate qui nécessite la mise en place de mesures urgentes avec l'ensemble de l'écosystème bancaire et financier », a-t-il tenu à rappeler, déplorant le fait qu'en dépit des actions entreprises par le Groupement Professionnel des Banques du Maroc (GPBM), plusieurs entreprises de transport touristique font encore l'objet de mises en demeure ou de procédures contentieuses avec les banques et les organismes de financement ». Tout en saluant les efforts des responsables territoriaux, dont les walis et gouverneurs et responsables sécuritaires pour leur interaction avec les bureaux régionaux de la Fédération et leur soutien aux professionnels du secteur, à travers le dialogue permanent susceptible de trouver des solutions consensuelles pour leur dossier revendicatif, M. Bamansour a indiqué que la principale revendication des professionnels du secteur consiste en la prolongation du moratoire de remboursement des échéances de crédit au 31 décembre 2021 pour les entreprises et les salariés du secteur compte tenu qu'à ce jour « le secteur est à l'arrêt et a beaucoup d'incertitudes sur la reprise des arrivées touristiques internationales ». Selon M. Bamansour, cette revendication est légitime d'autant plus que la reprise du secteur est liée à la relance de l'économie mondiale susceptible de prendre encore du temps, même après le lancement des campagnes massives de vaccination dans les pays émetteurs de touristes. Dans ce contexte, il a appelé à suspendre les poursuites judiciaires à l'encontre des professionnels pour non remboursement des crédits et mettre en place des produits de financement adéquats au secteur du transport touristique, dans l'objectif de sauver les entreprises opérant dans ce secteur, de la faillite et permettre la préservation des postes d'emplois, recommandant également la mise en place d'un produit bancaire à la hauteur des attentes des professionnels du secteur, qui sera garanti par l'Etat. Dans la foulée, M. Bamansour a souligné que les professionnels nourrissent de grands espoirs sur la relance du secteur touristique à travers notamment, la promotion du tourisme interne en tant qu'alternative à même de permettre de booster le secteur de manière « soutenue » et « sûre » dans la cité ocre et l'adoption du transport touristique dans les colonies de vacances et dans les manifestations locales. Il s'agit aussi de porter un appui direct à la catégorie des conducteurs journaliers non inscrits à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et à lutter contre le secteur informel, de même qu'il serait judicieux de continuer à octroyer de l'aide financière aux employés du secteur jusqu'au 30 juin 2021, a-t-il suggéré. En dépit de cette situation inédite que traverse le Royaume et à laquelle, se trouvent confrontés différents secteurs névralgiques, y compris celui du transport touristique, les professionnels demeurent confiants et nourrissent de grands espoirs sur la relance de l'activité, notamment après le lancement des campagnes mondiales massives de vaccination anti-Covid-19. Les professionnels sont unanimes à souligner qu'il faudrait du temps pour la relance du secteur et un retour à une croissance similaire à l'année 2019. Toutefois, si cette pandémie a permis de prendre connaissance de certains dysfonctionnements dans le secteur, il n'en demeure pas moins que le tourisme va connaître une transformation profonde après la Covid-19. Les professionnels, qui veulent entamer la période post Covid-19 avec un nouveau souffle et une nouvelle dynamique, appellent à conjuguer les efforts et à travailler dès maintenant, la main dans la main, pour davantage de promotion de la destination touristique Maroc.