La décision du gouvernement El Otmani de renforcer les mesures sanitaires pour trois semaines dans les principales villes touristiques du Royaume a suscité l'indignation des patrons des cafés et des restaurants. Tout en exprimant sa compréhension d'une telle décision, l'Association nationale des cafés et restaurants du Maroc reproche à l'Exécutif d'avoir fait cavalier seul et ce sans procéder par une vision participative, surtout lorsqu'il s'agit d'un secteur vital qui emploie environ un million et demi de personnes. En fait, plusieurs partons du secteur ont été contraints à boire le calice jusqu'à la lie. Cela étant, la décision du gouvernement va leur causer des pertes énormes, notamment dans cette période qui coïncide avec les fêtes de fin d'année. Certains parmi eux ont déjà passé de grosses commandes de marchandises en vue de satisfaire la clientèle mais en vain. Pour Noureddine El Harrak, président de l'Association, la décision du gouvernement risque de condamner les établissements de café et de restauration à la faillite et qui sont tenus de respecter leurs engagements de paiement vis-à-vis des fournisseurs. Idem pour les salariés du secteur qui se trouvent dans une situation qui n'est point enviable, a-t-il ajouté. Mette un terme à l'anarchie Notre interlocuteur affirme que la mesure imposant la fermeture des cafés à 20h00 dans les autres villes du Royaume à contribué à une baisse très significatives des recettes, sachant que la majorité du chiffre d'affaires des établissements se réalise principalement dans les soirées, a-t-il clarifié. Bref «le secteur se dirige dangereusement vers la banqueroute», a-t-il noté en substance. Abondant dans le même ordre d'idées, Noureddine El Harrak invite le gouvernement à revoir sa copie afin de sauver le secteur et limiter, par conséquent, les dégâts. En termes plus clairs, il est tout à fait déraisonnable de limiter à 50% la capacité d'accueil des cafés et restaurants tout en leur exigeant de payer la totalité des taxes et impôts. «Notre revendication est claire. Il faut que les entreprises opérant dans le secteur bénéficient d'une exonération fiscale surtout lorsqu'on sait que 2020 a été une année creuse. L'objectif escompté consiste à sauver des milliers d'emploi», a-t-il insisté. Autre point non moins important soulevé par lui, porte sur la désuétude des lois régissant le secteur datant de la période du protectorat. Autrement dit, «nos décideurs sont appelés à s'atteler sur l'élaboration d'une loi organisant du secteur pour mettre un terme à l'anarchie mais aussi pour une meilleure régulation du secteur», a-t-il conclu.