Dans un communiqué qui s'apparente à un cri de détresse, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), revient à la charge et expose de nouveau son diagnostic de la situation du secteur de la presse et des médias à l'aune de la crise sanitaire qui ravage notre pays et le monde. L'organisation patronale des éditeurs interpelle l'ensemble des acteurs et les autorités publiques en les sommant d'agir dans les plus brefs délais afin de sauver, non seulement un secteur économique à l'agonie, mais aussi surtout un pan essentiel du pluralisme et de la liberté. Dans un communiqué rendu public hier lundi 28 septembre, la Fédération marocaine des éditeurs de journaux rappelle qu'elle a tenu, par visioconférence, deux réunions consécutives, à une semaine d'intervalle, de son bureau exécutif puis de son conseil fédéral, inaugurant ainsi une rentrée assombrit pars des circonstances inédites pour le secteur de la presse et pour notre pays en général. Si ces deux réunions fédérales concernaient principalement le parachèvement et la ratification des règlements et statuts internes qui encadrent l'action et le travail de la Fédération, en adoptant des règlements internes qui définissent la nouvelle architecture de ses structures, et permet le lancement du travail effectif des coordinations sectorielles et régionales; les circonstances qui ont suivi l'état d'urgence sanitaire et le confinement ont affecté les travaux de la fédération, surtout que l'évolution néfaste de la pandémie durant les trois derniers mois, a eu des répercussions terribles sur un secteur, déjà fragilisé et qui n'a pas eu le temps de se rétablir en dépit de l'important soutien public exceptionnel aux journaux, aux journalistes, à l'impression et à la distribution. La FMEJ enregistre, avec une grande inquiétude, les effets circonstanciels de la pandémie sur la plupart des secteurs productifs sont désastreux, et souligne qu'ils risquent d'être fatale et impacter de manière structurelle le secteur de la presse et de l'édition, au point qu'il ne lui sera plus possible de retrouver la situation d'avant mars 2020. «Il faudrait donc s'attendre à une situation dramatique, qui nous obligera à s'atteler sérieusement et rapidement, dans le cadre d'une approche participative à fournir des efforts consensuels afin de sauver ce qui peut être sauvé». La Fédération marocaine des éditeurs de journaux, qui a élaboré et prescrit méticuleusement, lors de son Assemblée générale tenue au mois de juillet dernier, sa vision et ses propositions pour faire face à la crise, confirme que ces perceptions, qui considèrent le soutien public comme partie intégrante d'un modèle professionnel et éthique, économique, l'indépendance et les relations entre confrères entre eux et avec la société, sont à même de forger de nouvelles relations solides et durables avec les partenaires et les lecteurs pour sortir de cette situation avec un minimum de dégâts. C'est pourquoi le Bureau exécutif a décidé de lancer une série de consultations avec toutes les parties, y compris le gouvernement, le parlement, le Conseil National de la Presse, des organisations professionnelles et des organisations de la société civile, afin de présenter ses visions pour une solution à court terme, par des mesures urgentes pour gérer le dernier trimestre de cette année difficile et à moyen terme avec des propositions structurelles que la FMEJ présentera lors d'un débat national. «Certes, les circonstances de la pandémie et ses divers inconnues empêchent la tenue de ce débat dans actuellement, mais rien ne nous empêchera de travailler sans relâche pour faire face à cette crise qui ne tolère aucune réticence», conclut le communiqué.