Nabil El Bousaadi Cette fois-ci est-elle la bonne ? Le leader nord-coréen Kim Jong-un, souvent donné pour «très malade», voire même pour «mort», du fait de la rareté de ses apparitions publiques ces derniers temps, serait-il, à l'heure qu'il est, plongé dans un coma artificiel comme l'affirme Chang Song-min, l'ancien assistant du président de la Corée du Sud voisine en dépit des photos publiées par les médias nord-coréens le montrant participant à la réunion du gouvernement de jeudi dernier? Même si l'agence de presse «Reuters» a déclaré ne pas être en mesure de confirmer l'authenticité desdits clichés, l'ancien dirigeant sud-coréen pense, de son côté, «qu'il est dans le coma mais qu'il est toujours en vie». Ce dernier ajoutera même que c'est Kim Yo-jong, la sœur cadette du leader nord-coréen, qui assure, actuellement, l'intérim en attendant que les conditions de sa succession soient établies «car le vide ne peut pas être maintenu pendant une période prolongée». Pour rappel, si, en Avril dernier, plusieurs médias avaient annoncé que l'homme fort de Pyongyang se trouvait dans l'incapacité de gouverner après une opération «à cœur ouvert», force est de reconnaître que, quelques jours plus tard, ce dernier était réapparu en public comme si de rien n'était même si certaines sources en étaient venues jusqu'à affirmer que, pendant cette absence – au demeurant, plus longue que les précédentes – le président nord-coréen avait été remplacé par un sosie. Mais si la semaine dernière, il a été rapporté que Kim Yo-jong, 32 ans, la sœur cadette du leader nord-coréen aurait été promue au poste de «commandant-en-second» – ce qui fait d'elle la numéro «un» du régime si son frère venait à disparaître subitement – le quotidien. japonais «Yomiuri» signale, de son côté, que c'est en décembre 2019, que le Comité Central du Parti des Travailleurs avait, officiellement, nommé Kim Yo-jong «héritière» du poste occupé par son frère. Mais, outre le fait que cette dernière est la sœur cadette du leader du leader nord-coréen, de quels autres atouts dispose-t-elle pour pouvoir remplacer son frère «au pied levé» et devenir, ainsi, la première «dictatrice» au monde? Bien qu'ayant été nommée, par son frère en 2011, au Département de la Communication étatique, ce n'est qu'en 2012 que les nord-coréens vont la voir pour la première fois, à la télévision. Elle avait 23 ans et était en pleurs car il s'agissait des funérailles de son père. Incarnant une nouvelle génération de cadres du régime, elle travaillera dans l'ombre et les médias d'Etat ne la citeront, pour la première fois, qu'en 2014 en marge d'un scrutin concernant le renouvellement du Parlement. Propulsée, à cette époque, par son frère, au rang de «vice-directrice de la propagande du régime» et commençant à apparaître plus souvent aux côtés de ce dernier, au point de devenir son ombre, elle s'attachera à donner de lui l'image d'un chef d'Etat bienveillant et accessible visitant, très souvent, les «foyers des humbles» et s'entourant même de «personnalités improbables» comme, par exemple, le basketteur américain Dennis Rodman. Après avoir participé à la rencontre historique entre les deux Corées et assisté, aux cotés du leader nord-coréen, au match de football qui avait opposé les deux pays lors des Jeux Olympiques de 2018, la jeune femme aurait joué un rôle prépondérant dans le rapprochement entre Kim Jong-un et Donald Trump après l'escalade diplomatique portant sur le dossier nucléaire. C'est bien Kim Yo-jong qui, en mars dernier, avait félicité Donald Trump pour la lettre qu'il avait adressé à Kim Jong-un et dans laquelle il avait manifesté son souhait de maintenir leurs relations bilatérales à un bon niveau et d'apporter, en cas de besoin, à Pyongyang toute l'aide requise pour faire face à la pandémie du coronavirus. Nul ne pouvant, pour le moment, infirmer ou confirmer le fait que Kim Jong-un se trouverait dans un état végétatif qui ne lui permettrait plus de diriger le pays et que c'est sa sœur cadette qui tient, à titre provisoire, les rênes de la Corée du Nord, attendons pour voir...