3 questions à Farid Mezouar directeur exécutif de flm.ma Est-ce que le MASI sous-performe les indices internationaux? Il est difficile de se prononcer sur cette question car depuis le déclassement de la Bourse de Casablanca dans les Frontier Markets, l'investissement étranger ne joue plus une courroie de transmission mécanique. Toutefois, dans l'absolu, les investisseurs ont tendance à prendre des décisions similaire face à des situations quasi-identiques, ce qui peut nous amener à constater un décalage pour le MASI. Ainsi, à la date du 15 août, le MASI affiche pour 2020 une correction annuelle de -15,3% alors que le Dow Jones n'est déjà qu'à -2% comme le Tunindex qui n'affiche que -5%. Surtout, pour le MASI, depuis le 16 juin et l'alignement des planètes, l'indice n'a varié que de 2,2%. Pourtant, entre temps, nous avons assisté à la baisse des taux directeurs par BAM ainsi qu'à un plan de relance de 120 Mrds DH qui a été annoncé et amorcé. Aussi, le Maroc est passé au 3ème niveau du déconfinement à partir du dimanche 19 juillet à minuit. Comment expliquer cette faible réactivité du MASI? Ce manque de sensibilité du MASI pourrait s'expliquer par trois hypothèses, selon notre analyse à Flm. La première est celle de la bonne anticipation des investisseurs car le MASI avait déjà rebondi de 12,2% entre le 18 mars et le 16 juin après la lourde chute de près de -28% entre le 25 février et le 18 mars. La deuxième hypothèse est celle du scepticisme sur la reprise en V car l'économie nationale pourrait mettre deux à trois ans pour retrouver son niveau de 2019. Enfin, la troisième hypothèse est celle de la crainte d'un feuilleton sans fin avec le Covid-19 car la situation épidémiologique au Maroc connaît des évolutions inquiétantes surtout au niveau des décès. Une telle situation laisse craindre un reconfinement et/ou un fonctionnement déséquilibré de l'économie nationale. Est-ce que le MASI peut encore accélérer sa reprise? Oui car sur le papier, le MASI devrait montrer davantage de dynamisme notamment après l'annonce du plan de relance de 120 milliards de DH. Toutefois, la Bourse a besoin d'un catalyseur car les institutionnels et les particuliers qui ont porté le MASI au deuxième trimestre, ont besoin de relais notamment au niveau des OPCVM. Un tel catalyseur pourrait venir de la précision du schéma public-privé de certains investissements ainsi que du mode de privatisation partielle ou totale de certains EEP. Idem, un soutien public au capital d'une entreprise cotée, peut aussi être un signal positif.