Partenariats public-privé Le Fonds d'investissement stratégique veillera au soutien des activités productives et à l'accompagnement et le financement des grands projets d'investissements, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l'Economie, des finances et de la réforme de l'administration, Mohamed Benchaâboun. Ce Fonds a pour mission de financer les grands chantiers d'infrastructures à travers des Partenariats public-privé (PPP), et de renforcer les capitaux des entreprises ayant des besoins en capitaux propres en vue de contribuer à leur développement et à la création d'emplois, a souligné M. Benchaâboun lors d'un exposé devant la commission des finances et du développement économique de la Chambre des représentants, concernant le Fonds d'investissement stratégique. La sélection des projets à financer se fera sur la base de leur impact sur l'emploi, a-t-il relevé, soulignant à cet égard, la création de fonds sectoriels ou thématiques, destinés à l'investissement dans des projets d'infrastructure et à la promotion des PME et de l'innovation. Le ministre a également noté que 45 milliards de dirhams (MMDH) seront alloués au Fonds d'investissement stratégique, précisant que dans le cadre de la Loi de finances rectificative (PLFR) 2020, 15 MMDH y seront consacrés à partir du Budget général de l'Etat, alors que 30 MMDH seront mobilisés dans le cadre des relations avec les établissements financiers nationaux et internationaux, en partenariat avec le secteur privé. M. Benchaaboun a ajouté à cet égard que le décret portant création du Fonds d'investissement stratégique intervient en application des hautes instructions du Roi Mohammed VI contenues dans le Discours royal adressé à la Nation à l'occasion du 21ème anniversaire de l'accession du Souverain au Trône, précisant que ce Discours est porteur d'une vision stratégique pour la gestion de la crise actuelle liée à la pandémie du coronavirus. Le Souverain, a souligné le ministre, a mis en avant dans son Discours la nécessité de mettre en place un plan ambitieux pour la relance économique et une réforme structurelle majeure dans le domaine social, principalement la généralisation de la couverture sociale et l'accélération de la réforme du secteur public. Pour opérationnaliser les hautes orientations royales, des mesures immédiates seront prises pour une mise en oeuvre intégrale des orientations du Roi, a-t-il affirmé, notant ces que mesures s'articulent autour de trois priorités fondamentales, à savoir la généralisation de la couverture sociale, la réforme du secteur public et le lancement d'un plan ambitieux pour la relance de l'économie. Pour ce qui est du volet social, il sera procédé à la mise en oeuvre rapide du chantier relatif à la généralisation de la couverture sociale, qui permettra de généraliser l'Assurance maladie obligatoire (AMO), les indemnités familiales et la retraite pour les familles marocaines ne disposant pas de la couverture sociale, a précisé le ministre. Le déploiement de cette réforme se fera de manière progressive à partir de 2021, sur une période de 5 ans, et portera sur deux phases, a-t-il dit, notant que la première phase, qui s'étend de 2021 à 2023, sera marquée par le déploiement de l'AMO et des allocations familiales, tandis que la deuxième phase (2024-2025) portera sur la généralisation de la retraite et l'indemnisation pour perte d'emploi. Le ministre a également fait part de la volonté du gouvernement d'ouvrir un dialogue constructif avec les partenaires sociaux concernant le calendrier, le cadre légal et les modalités de financement et de mise en œuvre des réformes sociales. Pour garantir toutes les conditions de réussite de ce grand chantier, plusieurs mesures seront prises à cet égard, notamment la réforme du cadre légal et réglementaire, la réhabilitation des unités hospitalières, l'organisation des parcours de soins, la réforme des programmes sociaux en vigueur et la concrétisation du registre social unifié, la réforme de la gouvernance du système de protection sociale, ainsi qu'une réforme fiscale visant l'harmonisation de la cotisation sociale des professionnels. Quant à la réforme du secteur public, a-t-il ajouté, la priorité sera accordée au règlement des dysfonctionnements structurels des établissements et entreprises publics (EEP), pour plus de synergie et d'harmonie dans leurs missions, et le renforcement de leurs efficacités économiques et sociales, rappelant à ce propos, la création d'une agence nationale chargée de l'évaluation de la performance des établissements publics. En ce qui concerne l'aspect économique, il sera procédé à l'élaboration d'un plan global et intégré pour la relance de l'économie comprenant des mesures transversales qui tiennent compte les particularités de chaque secteur, et ce dans le but d'accompagner la reprise progressive des activités des différents secteurs et créer des conditions propices à une reprise économique forte dans la phase d'après-crise, a-t-il dit, rappelant la signature du pacte pour la relance de l'économie et l'emploi et du contrat-programme relatif au tourisme (2020-2022). En réponse aux interventions des membres de la commission, M. Benchaâboun a relevé qu'un tiers des Marocains disposent d'une couverture médicale, d'où l'importance de la généralisation de celle-ci en vue d'assurer à l'ensemble des Marocains les mêmes prestations de services médicaux et de soins, déjà compris dans l'AMO, qui remplacera le régime d'assistance médicale (RAMED), abstraction faite de leurs catégories socio-professionnelles. Suite à cette réunion, le ministre a également présenté le décret portant création du Fonds d'investissement stratégique devant commission des finances et du développement économique de la Chambre des conseillers.