On attendait Rooney, Ribéry, Messi, Kaka ou Cristiano Ronaldo, mais ils ont quitté le Mondial 2010 la tête basse et ce sont les jeunes Müller et Özil qui ont retenu l'attention malgré l'élimination en demi-finale, tandis que Sneijder et Villa vont se retrouver en finale entre co-meilleurs buteurs du tournoi. En enterrant (4-0) en quarts de finale l'Argentine de Messi, Tevez et Higuain, la jeune Mannschaft - un peu plus de 24 ans de moyenne d'âge - a fait rêver la planète football. Certes, la classe biberon allemande, trop attentiste, est passée à côté de sa demi-finale contre l'Espagne (0-1) mais elle a tapé dans l'oeil des recruteurs du monde entier. “Les grands clubs européens les auront remarqués, et c'est quelque chose de nouveau, car ce n'était pas le cas jusqu'à présent”, s'est d'ailleurs félicité le sélectionneur allemand Joachim Löw, qui, en parfait VRP, souligne que ses “jeunes joueurs ont encore une marge de progression”. Au premier rang d'entre eux, il y a Thomas Müller, auteur de 4 buts et qui porte un nom prédestiné pour un buteur allemand, idéal pour marcher dans les pas de la légende Gerd Müller, 14 buts en Coupe du monde, à égalité avec Miroslav Klose. A 20 ans, le parcours de l'homonyme du “Bomber” impressionne. Le joueur du Bayern Munich a connu sa première sélection avec les A il y a quatre mois seulement et évoluait encore en 3e division allemande en mai 2009! Il y a quatre mois, pour son premier match avec la Mannschaft, en amical en mars contre l'Argentine, Diego Maradona s'était offusqué de la présence en conférence de presse de ce jeune au physique dégingandé qu'il prenait sans doute pour un ramasseur de balles. Aujourd'hui, tout le monde connaît le visage du phénomène en allemand. L'Allemagne, qui n'est pas avare en surnoms, a déjà affublé de “Messi allemand” Mesut Özil, meneur de jeu d'origine turque de 21 ans. Son rayonnement et sa vista fascinent. Il a cependant du mal à encaisser les charges de travail du très haut niveau entre les Espoirs où il était, le Werder Brême - il fut meilleur joueur de la phase aller de la Bundesliga avant de souffrir un peu - et maintenant les A. Wesley “Sneijd'or” Özil attendra encore un peu pour les lauriers. En revanche, tout semble promis à Wesley Sneijder, qui pourrait bien devenir Wesley “Sneijd'or”. Le petit meneur de jeu (1,70 m) qui s'est permis d'inscrire un doublé, dont un but de la tête, contre le Brésil en quarts de finale, a encore débloqué la situation contre l'Uruguay en demi-finales. Pur produit de l'Ajax Amsterdam, jeté un peu trop vite aux oubliettes par le Real Madrid, il est en train de prendre une sacrée revanche à l'Inter Milan. Après avoir gagné le Calcio, la Coupe d'Italie et la Ligue des champions, le voilà en finale du Mondial avec les Pays-Bas, co-meilleur buteur du tournoi avec David Villa (5 buts). Il peut presque déjà toucher du doigt le Ballon d'Or. Et puis, il y Villa, justement, la “Maravilla” -merveille en espagnol - de la Furia Roja. Moins glamour avec son physique de petit taureau que son compatriote Fernando Torres, Villa impressionne par sa régularité au très haut niveau. Il fut meilleur buteur de l'Euro-2008 (4 buts), qui avait sacré l'Espagne, et le voila encore en tête du classement des buteurs dans l'autre rendez-vous majeur du football deux ans plus tard. Son physique d'ado, avec petit diamant à l'oreille et pointe de barbe sous la lèvre, lui vaut le surnom de “Guaje”, gamin en asturien, en dépit de ses 28 ans. Il n'a jamais été autant en forme; il a déjà inscrit 21 buts en Liga cette saison avec Valence. Le FC Barcelone, qui vient de l'engager, devrait définitivement en faire une star mondiale. Villa et Sneijder sont donc les meilleures stars de ce Mondial. Qui prendra donc le meilleur sur l'autre au terme de la finale de ce Mondial sud-africain qui promet beaucoup ? Quoi qu'il en soit, les nouvelles stars espagnole et néerlandaise, ont atteint le sommet et sont assurés d'un bel avenir…