Clusters : retour du confinement Mohamed Khalil Après la ville de Safi, remise en confinement depuis une dizaine de jours, c'est au tour de la ville de Tanger, objet d'une remise en cause de son déconfinement. Depuis dimanche à minuit, plusieurs quartiers de la ville du Détroit sont soumis à un contrôle sanitaire rigoureux. Et pour cause… Plusieurs quartiers, dont on ignore les noms et le nombre, où des clusters épidémiologiques sont apparus, sont désormais soumis à une quarantaine. Leurs habitants ne pourront pas en sortir et ces zones sont interdites d'accès aux habitants des autres quartiers avoisinants. Selon un communiqué du ministère de l'Intérieur, il a été procédé à la fermeture des «entrées des zones cibles dans la ville», sans en préciser les quartiers et les éventuelles unités commerciales et industrielles. Pour le Ministère de l'Intérieur, ces décisions s'inscrivent «dans le cadre des efforts visant à circonscrire la propagation de la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) et de limiter ses répercussions négatives». Outre les déplacements interdits, à moins d'une raison d'extrême urgence ou nécessité et sous conditions, c'est tout l'allègement du confinement dont la ville a bénéficié au même titre que les autres régions, qui est revu à la baisse. Ainsi, les nouvelles restrictions représentent de nombreuses remises en cause des décisions du dernier déconfinement décidé il y a deux semaines et mis en application. L'épée de Damoclès... Désormais et jusqu'à une amélioration de la situation sanitaire, un durcissement des restrictions de précaution et les mesures préventives est en vigueur, avec un renforcement du contrôle pour que « les personnes se trouvant dans ces zones ne quittent leurs domiciles qu'en cas de nécessité extrême tout en observant les précautions nécessaires: distanciation physique, mesures d'hygiène, port obligatoire des masques et téléchargement de l'application « wiqaytna ». Une autorisation de déplacement exceptionnelle, délivrée par les agents d'autorité, est exigée. Ainsi les Tangérois, ou tout du moins pour ceux habitant dans les quartiers ciblés, n'auront pas joui longtemps du plaisir des hammams, des salles et les stades sportifs, hélas, soumis à une fermeture générale. Et pas que, les marchés, les centres, les centres commerciaux, les cafés et les espaces publics (parcs, jardins, lieux publics...) devront fermer à 20H00. Autre restriction, qui avait cours auparavant, est celle imposée aux habitants de la ville entière et consistant en «l'obligation de disposer d'une autorisation exceptionnelle émise par les autorités locales pour se déplacer en dehors de la ville de Tanger, ainsi (que) toutes les autres restrictions décidées à travers l'état d'urgence sanitaire (interdiction des rassemblements, des réunions, des fêtes de mariage et des obsèques ...)», lit-on dans le communiqué. Enfin, il faudra souligner que la levée de ces nouvelles restrictions, et donc du reconfinement, restera tributaire de l'amélioration de «la situation épidémiologique dans la ville, de la réalisation de résultats concrets pour circonscrire la pandémie et de la baisse du nombre des personnes infectées, ce qui permettra de freiner la propagation de cette épidémie». Autrement dit, c'est le message adressé à toutes les régions du royaume, avec une épée de Damoclès sur la tête, en cas de non respect des règles de protection, de distanciation et d'hygiène...