Alors que le Brexit est devenu une réalité, de nouvelles opportunités d'affaires semblent se présenter au Maroc pour tirer profit d'une nouvelle vague d'alliances économiques avec le Royaume-Uni qui cherchera à compenser le manque à gagner entraîné par son retrait de l'Union européenne (UE). En quittant l'UE, le grand défi du Royaume-Uni sera de redéfinir ses relations commerciales et de rechercher de nouveaux partenaires avantageux en dehors du bloc européen, notamment sur le continent africain, afin de limiter les pertes causées par ce divorce. Ainsi, le Maroc, au vu de sa place géostratégique, constitue pour le Royaume-Uni un hub et une porte d'entrée vers le marché africain pour renforcer ses investissements et ses exportations. A cet effet, le Maroc, qui a prouvé sa compétitivité tout au long de ces dernières années grâce à ses multiples atouts, pourrait bien bénéficier du flux d'investissements et de délocalisations des entreprises britanniques vers le continent africain à la faveur de l'expertise dont bénéficient ses entreprises. «Le Brexit constitue un tournant dans les relations entre le Maroc et le Royaume-Uni. Il constitue une réelle opportunité pour renforcer les liens économiques maroco-britanniques», a indiqué le président de la Britcham, Stephen Orr, dans un entretien accordé à la MAP. Après la sortie définitive du Royaume-Uni de l'UE, les avantages fiscaux et tarifaires prévus par les dispositions douanières de l'accord d'association entre le Maroc et l'UE ont scellé leur continuité dans le temps, preuve d'une grande implication entre les deux Royaumes, a fait remarquer M. Orr. Il a ensuite relevé que Rabat et Londres pourraient même envisager une zone de libre-échange commune, d'autant que le Maroc est une porte sur l'Afrique, ajoutant que les deux capitales ont un destin commun. Et d'ajouter pour les entreprises britanniques désireuses de s'implanter en Afrique ou de gagner en compétitivité, je n'ai qu'un message: Le Maroc dispose de sérieux atouts et souhaite réellement impliquer les entreprises britanniques dans certains de ses projets africains, en particulier dans les secteurs de l'énergie et de la finance où il bénéficie d'un haut niveau d'expertise. Même son de cloche pour la directrice générale à la Britcham, Ilham Bennis, qui a fait savoir que le Brexit est une réelle opportunité permettant à la Britcham d'aller négocier de manière directe «en mode B to B» avec les Britanniques sans subir tous les quotas imposés par l'UE, outre les lourdeurs et charges administratives. «Tout est à faire et à repenser sur le plan négociation. Nous nous devons d'être très réactifs et nous démarquer assez rapidement de nos éventuels concurrents», a soutenu Mme Bennis. «A la Britcham, nous avons une vision simple et claire: intensifier les partenariats bilatéraux et offrir le maximum de visibilité au Maroc afin d'abriter les investissements britanniques potentiels», a-t-elle ajouté. «Pour ce faire, nous nous rapprochons de tous les acteurs majeurs au Royaume-Uni et consolidons nos efforts main dans la main avec les Chambres Britanniques à travers le Monde. Dès la réouverture des frontières, nous nous sommes engagés à aller voir nos partenaires britanniques et reprendre tout le volet missions commerciales», a-t-elle dit. Mme Bennis a en outre relevé que la Britcham affiche clairement sa volonté de renforcer et faire rayonner les relations bilatérales entre le Maroc et le Royaume-Uni. Une attention particulière sera portée au tourisme, secteur en souffrance à cause du contexte pandémique, a-t-elle relevé, ajoutant que la BritCham , qui avait réussi à conclure un accord entre l'ABTA et l'ONMT début de cette année, continuera sur sa lancée. Le Maroc et le Royaume-Uni ont scellé, le 26 octobre dernier à Londres, un accord d'association global qui restitue, dans le contexte des relations bilatérales, l'ensemble des avantages qu'ils s'accordaient mutuellement dans le cadre de l'Accord d'Association Maroc-Union européenne.