Mohamed Benhamou, Directeur du Centre marocain des études stratégiques Les revers subis par le «Polisario», parrainé par l'Algérie, se suivent mais ne se ressemblent pas dans la mesure où le mouvement séparatiste, après ses échecs militaires et politiques successifs, a perdu de nouveau une bataille juridique à travers laquelle il essayait, en vain, de promouvoir sa prétendue légitimité et représentativité des populations sahraouies, affirme le directeur du Centre marocain des études stratégiques, M. Mohamed Benhamou. Dans un entretien à la MAP, M. Benhamou a souligné qu'hormis le soutien abondant de l'Algérie au «Polisario» aux niveaux diplomatique, politique et financier, à contrario des intérêts du peuple algérien, l'échec hante constamment cette entité fantomatique dans les batailles qu'elle mène et qui butent sur l'efficacité de la diplomatie marocaine, à la faveur de la stratégie mise en place sous la conduite éclairée de SM le Roi Mohammed VI. Benhamou, qui est également un expert international dans les questions de sécuritaires et de terrorisme, a expliqué que le dernier de ces camouflets est venu d'Espagne, qui a enfoncé le dernier clou dans le cercueil du front séparatiste, après trois événements majeurs, différents dans la forme, mais qui se rejoignent sur le fond. Selon lui, ces développements, qui renient tout statut légal à la République chimérique, interviennent après le verdict de la Cour de Justice de l'Union Européenne qui a rejeté le recours interjeté par ce groupe armé pour «défaut de qualité pour agir». Il a, à ce propos, expliqué que le premier événement se rapporte à la décision rendue par la Cour suprême espagnole, qui est l'organe judiciaire suprême dans toutes les sections de la justice, concernant «l'interdiction aux entités non officielles l'utilisation de drapeaux, slogans, symboles et toute forme d'expression politique à l'intérieur ou à l'extérieur des édifices publics». L'arrêt de la Cour suprême, qui considère que l'utilisation de drapeaux, fanions ou symboles non officiels, comme celui des séparatistes du «polisario», dans les édifices et les espaces publics n'est pas «compatible avec le cadre constitutionnel et juridique actuel» ou avec le «devoir d'objectivité et de neutralité des administrations» espagnoles, note-t-il. «Cet arrêt, qui revêt une importance extrême en reniant la prétendue légitimité de l'entité fantomatique, rejette en profondeur les thèses séparatistes, y compris celles véhiculées par le + Polisario+», a-t-il soutenu. Il s'avère ainsi clairement qu'à travers cet arrêt, les 79 juges de la Cour suprême espagnole, dont l'influence s'étend à diverses organisations régionales européennes, ont exprimé le rejet des pratiques absurdes et anarchiques d'une entité illégale sur le territoire espagnol, montrant de la sorte que le voisin ibérique ne peut plus tolérer l'usage du fanion du «Polisario» et qu'il coexiste «avec le drapeau de l'Espagne et les autres légalement ou statutairement institués», retient l'expert. Le directeur du Centre marocain d'études stratégiques a relevé également que cet arrêt est considéré comme un «refus juridique» émis par une juridiction dont les décisions sont irrévocables et à travers lequel elle rejette toute présence de cette entité fantoche sur le sol espagnol. L'expert a expliqué que cette décision est conforme à la position officielle de Madrid soutenant les efforts des Nations unies pour trouver une solution pacifique et politique à la question du Sahara marocain et constitue un changement de cap dans la politique espagnole à l'égard de l'entité fictive en mettant fin à des pratiques de longue durée sur ses territoires. A travers cette décision, l'Espagne emboîte ainsi le pas à la Cour de justice européenne, la plus haute instance judiciaire au niveau de l'Union Européenne, qui avait adopté, en 2018, une décision rejetant l'appel interjeté par la prétendue république bananière contre l'accord de pêche liant le Maroc à l'Union Européenne, a-t-il soutenu. L'expert a indiqué que la juridiction européenne a rejeté le recours interjeté par cette entité fantoche pour «défaut de qualité pour agir». Il a, de même, expliqué que le deuxième événement, qui s'inscrit dans le sillage des revers juridiques subis par le «Polisario» en raison de la décision de la Cour suprême espagnole, concerne la position exprimée par la ministre espagnole des Affaires étrangères, de l'Union européenne et de la Coopération, Arancha Gonzalez Laya, fin mai à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'Afrique. La responsable espagnole avait écrit une lettre au président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki, sur la page officielle du ministère espagnol des Affaires étrangères sur «Tweeter», accompagnée d'une photo avec les drapeaux de tous les pays membres de l'Union Africaine à l'exception de celui de la pseudo «Rasd», a-t-il rappelé. S'ajoute à ces échecs, a-t-il dit, la réunion par visio-conférence tenue, à cette occasion, par la ministre espagnole avec tous les ambassadeurs africains accrédités en Espagne, sans qu'aucune invitation ne soit adressée aux représentants de cette entité, qui croyaient depuis de longues années que l'Espagne est leur principal bastion. Pour l'orateur, cette approche est en pleine harmonie avec la position officielle de l'Espagne exprimée, en septembre dernier, lors de l'Assemblée générale des Nations Unies, et qui défend la centralité du rôle des Nations unies dans le processus de règlement politique de la question du Sahara marocain, ce qui n'a fait que consacrer l'isolement du front séparatiste. M. Benhammou a rappelé, à cet égard, une position antérieure de la ministre espagnole en réaction à la rencontre , en février dernier, du ministre d'Etat aux Affaires sociales appartenant au parti de gauche «Podemos» avec un représentant du «polisario», en confirmant, en tant que représentante unique de la diplomatie espagnole, que son pays ne reconnaît pas la soi-disant «rasd» et soutient les efforts du Secrétaire général de l'ONU pour parvenir à une solution pacifique de la question du Sahara marocain dans le cadre des résolutions du Conseil de sécurité, position qu'elle a également exprimée lors de sa visite le 3 mars dernier en Algérie. Ces signaux ont porté un coup dur au front séparatiste qui agonisait déjà depuis longtemps, a-t-il soutenu, rappelant la position officielle de l'Etat espagnol qui durant des années fermait les yeux sur les pratiques de cette entité fantoche. Le troisième signal, souligne l'expert, concerne un autre arrêt émanant de la Chambre civile de la Cour suprême espagnole, qui a refusé la nationalité espagnole à une citoyenne née en 1973 dans les provinces du sud du Maroc, après le recours introduit par la Direction Générale de la Sécurité. Juridique et de la Foi Publique contre un verdict rendu par le tribunal régional des Baléares qui a accordé la nationalité à cette ressortissante, sur la base de l'article 17.1 du Code civil. Selon la même source, il s'agit d'un arrêt motivé par le fait que les personnes nées sur un territoire pendant la période où il s'agissait d'une colonie espagnole ne sont pas éligible à la nationalité. Ce qui est incontestable, indique la Cour Suprême, c'est la situation coloniale du Sahara par Madrid et, de ce fait, le Sahara marocain ne peut pas être considéré comme l'Espagne aux fins d'obtenir la nationalité d'origine conformément à l'article 17.1.c du Code Civil. Dans ce sens, le directeur du Centre marocain des études stratégiques a considéré les récentes décisions de l'Espagne comme pour une démarche pour «euthanasier le -Polisario-». Pour preuve, a-t-il dit, les conditions dans lesquelles vivent les camps de Tindouf ces derniers temps, l'intensité des protestations et la colère croissante contre sa direction, comme c'est le cas d'ailleurs du régime algérien qui souffre de crises multidimensionnelles successives. «Ces coups consécutifs reçus par le front séparatiste l'ont fait entrer dans une guerre sans issue et sans objectifs, surtout lorsqu'on évoque les succès continus remportés par la diplomatie marocaine sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi», fait-il remarquer. Le dernier en date, et non des moindres, a-t-il expliqué, étant «l'ouverture par plusieurs de nos frères africains de leurs Consulats dans les provinces du Sud du Royaume», ce qui «constitue une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine sur tout le territoire national». L'expert a indiqué que cet état de fait a été confirmé par le Conseil de sécurité de l'ONU, après que l'Algérie, partie impliquée directement dans ce conflit artificiel, a protesté contre l'ouverture de ces Consulats, en refusant son appel, en considérant que cette question est liée à des démarches souveraines compatibles avec le droit international et s'inscrivant dans le cadre des relations bilatérales entre le Maroc et ses partenaires africains. Cela constitue immanquablement une victoire juridique pour le Maroc et une reconnaissance de sa souveraineté sur ses provinces du Sud, a estimé encore l'expert. M. Benhamou a rappelé, dans ce contexte, les nombreux succès réalisés par le Royaume sous la sage conduite de SM le Roi Mohammed VI, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Le Maroc est devenu un acteur agissant sur la scène internationale et il entretient des relations stratégiques avec divers membres de la communauté internationale, à différents niveaux, a-t-il noté.