Comme si ces massacres humains ne suffisaient pas et comme si le Coranavirus ne nous menait pas déjà la vie dure, voici maintenant qu'un petit insecte défoliateur couronne à merveille l'œuvre de l'homme, en grignotant les feuilles des arbres, qui ne sont plus maintenant que l'ombre d'eux-mêmes, comme en témoignent les photos. Penché à ma fenêtre, par cette belle matinée de printemps, l'air embaumé du matinm'incite à faire une marchesolitaireautotélique( comme diraient les psychologues) dans la forêt de la Maamora, à un jet de pierre de chez moi, pour oublier un tantinet cette ambiance délétère que nous impose la pandémie du coronavirus, depuis déjà deux mois.Ce fut comme si je devais répondre à un appel sylvestre pressant. Avant le confinement, je me faisais un grand plaisir d'y aller rituellement chaque jour, tant cette forêt me subjuguaitpar la beauté de ses chênes et par la pureté de l'air. C'est pourquoi il y a quelques années, j'ai résolu de contribuer à la sauvegarder à travers l'association Salejmaamora, qui a mené des campagnes de sensibilisation au respect de l'environnement, et surtout à travers la presse où j' ai écrit une série d'articles pour sensibiliser les responsables à l'état de dépérissement de la forêt, le poumon vert de tout le pays, que j'ai intitulé «Pleure ô maâmora tes beaux chênes saccagés». J'ai mis le doigt notamment sur les facteurs multiples à l'origine de ce délabrement tels que le bûcheronnage clandestin, le squattage de la forêt par des familles de plus en plus nombreuses (qui non seulement s'y abritent mais coupent chaque jour les branches et pâturent leurs bêtes), le comportement des gens qui y jettent des détritus, y circulent avec leur voiture, endommageant ainsi le couvert végétal, censé protéger la nappe phréatique. Comme si ces massacres humains ne suffisaient pas et comme si le coranavirus ne nous menait pas déjà la vie dure, voici maintenant qu'un petit insecte défoliateur couronne à merveille l'œuvre de l'homme, en grignotant les feuilles des arbres, qui ne sont plus maintenant que l'ombre d'eux-mêmes, comme en témoignent les photos. Que ne serais-je resté dans mes pénates, murmurai-je, je n'aurais pas vu cette tragédie, et puis je n'aurais rien écrit qui pourrait plomber l'ambiance et contrister les gens qui sont déjà très éprouvés par le confinement. Et in fine,ce que j'aurais écrit ne sera pas audible, tant les responsables se sont montrés plus autistes que jamais par le passé, à en juger par l'état désastreux de cette forêt, et puis en ces temps pénibles du covid-19, on aurait d'autres choses à faire que de s'occuper de mon inutile lamento. Mais, mû par l'espoir que nous aurons changé de comportement après le confinement qui nous aura fait apprécier à sa juste valeur l'utilité d'un bel espace récréatif de la maâmora , qui recèle une biodiversité, je m'adresse encore une fois à toutes les bonnes volontés de ce pays pour sauvegarder, sans atermoiement, les derniers tisons de cette forêt, sinon après le confinement, elle ne sera plus qu'un doux souvenir qu'on racontera, l'air contrit, à nos enfants. Peut-être importe –t-il aussi de rappeler que notre survie dépend en partie de cette forêt, qui constitue un écosystème abritant des espèces animales et des espèces végétales très variées, etque la prolifération de cette chenille serait due à un déséquilibre de la biodiversité, lequel déséquilibre pourrait favoriser des pandémies. A bon entendeur, salut!