Le flou règne de nouveau sur la reprise ou la fin de saison avant terme de la Botola… Le prolongement de l'état d'urgence sanitaire et du confinement au Maroc pour la 3e fois successive en raison de la pandémie de Coronavirus pourrait se répercuter négativement sur la reprise du championnat national de football dans ses divisions 1 et 2. Le retour aux stades reste toujours incertain avec ce renouvellement de la date du confinement sanitaire au Maroc pour 3 semaines supplémentaires et jusqu'au 10 juin prochain après deux mois de suspension de toutes les compétitions footballistiques officielles depuis le 20 mars dernier. Les clubs marocains attendent toujours la réaction de la Fédération qui reste impuissante même si elle avait reçu, apprécié et validé le rapport de la commission fédérale qu'elle a constituée afin d'étudier les solutions réalistes et les possibilités de la reprise des compétitions sportives nationales. Cette commission avait, rappelle-t-on, tracé une feuille de route de reprise conditionnée par plusieurs mesures drastiques à prendre dont les matches sans public et dans 2 à 3 villes ne dépassant pas une distance de 100 Km… tout en donnant un délai d'au moins 40 jours d'entraînements couronnés d'un confinement sanitaire pour les joueurs durant les 2 dernières semaines avant le redémarrage de la Botola. La Fédération qui avait tout mis entre les mains du gouvernement reste toujours dans l'attente de la décision finale du pouvoir public. Et comme elle ne s'est réunie qu'une seule fois depuis la suspension de la Botola, le 14 mars dernier, la Fédération réaffirme qu'elle ne tiendra aucune réunion de son Comité directeur avant de savoir le verdict final du gouvernement. En cas d'une réponse favorable au retour aux compétitions, la réunion de la Fédération sera consacrée aux mesures urgentes à prendre pour la reprise dont la programmation des matches en retard qui sont assez nombreux avant de faire de même pour le déroulement des 10 journées qui restent encore à jouer. Cela en plus d'autres mesures relevant du logement et des transports des joueurs ainsi que leurs staffs qui seront tous pris en charge par la fédération. Mais en cas d'une réponse défavorable pour la reprise, la Fédération sera dans l'obligation de chercher les solutions les plus réalistes d'une possible annulation ou d'une fin de saison avant terme, ce qui n'est d'ailleurs pas du tout souhaitable pour l'instance suprême du football national. Cependant, certains clubs marocains restent divisés entre la reprise et l'annulation de la compétition. Des clubs voient déjà l'impossibilité de retourner aux stades dans des conditions financières très difficiles même si la Fédération va les prendre en charge. Mais le problème relève notamment de la baisse des salaires des joueurs après que la Fédération ait appelé les clubs à respecter les recommandations de la FIFA dans ce sens. La FRMF qui ne veut pas s'y impliquer, demande à chaque club de négocier avec ses joueurs pour les convaincre de la baisse de leurs salaires. Ce qui reste très compliqué pour une bonne partie des clubs n'ayant même plus de quoi payer ou rémunérer leurs joueurs qui se trouvent également privés des primes de signature ou de performance en raison de l'arrêt complet du championnat. Et rares les clubs qui sont mieux lotis pour préserver la masse salariale des siens. Dans ces contextes, il y a même des clubs qui auraient envoyé des correspondances à la Fédération en la suppléant de siffler la fin de saison. Car, pour eux et en plus des handicaps financiers, il serait tellement difficile de reprendre une compétition compétitive de la trempe de la Botola après une éclipse de 2 mois et 3 semaines, ce qui est équivaux à 80 jours sans aucun match et seulement de simples séances d'entraînements individuels des joueurs chez eux. Dans l'ensemble, l'annulation de la saison resterait une décision sage pour ces clubs qui ne voient aucune importance de perdre du temps pour prendre en considération les résultats des matches disputés ou même de procéder seulement à la mise à jours en programmant seulement les matches en retard afin de pouvoir désigner le vainqueur du titre, les clubs du peloton de tête qualifiés pour les compétitions arabo-africaines ainsi que ceux du bas de classement menacés par la relégation. Ce qui reste tellement en faveur du RBM et de l'IRT qui sont pour le moment les deux clubs relégables alors qu'en haut du classement, le WAC ne le souhaite absolument pas puisqu'il est leader mais qui reste encore loin du titre d'une Botola suspendue à 10 journées de sa fin et qui en plus tronquée d'un nombre record de matches en retard. Un destin identique est déjà prévu en Division 2 mais pas avec le même scénario. Des sources au sein de la Ligue nationale de football avancent que les choses se dirigent vers une annulation de la saison qui n'est qu'à sa 22e journée, tout en déclarant les deux équipes co-leaders du championnat, le Moghreb Fès et le Chabab Mohammedia, promus en Division 1. Selon ces sources concordantes, les clubs de la D2 dans leur grande majorité, n'ayant plus de quoi dépenser à leurs joueurs, sont unanimes à l'arrêt de leur championnat avant terme. Voilà en somme, le sort de notre Botola qui n'est pas encore scellé. Et si jamais l'annulation ne s'impose en fin de compte, le plus important reste de voir l'ère de l'après-Corona afin de bien préparer la prochaine saison…