Le pessimisme commence désormais à escamoter l'avenir de la Botola, menacée d'une fin de saison avant terme. La commission fédérale constituée par le Comité directeur de la Fédération royale marocaine de football au terme de sa première réunion à distance, jeudi dernier, pour étudier les solutions réalistes et les possibilités de la reprise ou non du championnat national dans toutes ses catégories, compte brûler les étapes et trancher dès le début de son travail. La commission fédérale chargée de négocier les préparatifs de la reprise de la Botola reste l'un des points les plus importants de la réunion tant attendue du bureau fédéral de la FRMF qui s'est manifestée pour la première fois depuis la suspension de toutes les compétitions sportives nationales, voici 2 mois environ, pour cause de la pandémie de Coronavirus. Déroulée en présence de toutes ses composantes autour du président Fouzi Lekjaâ, cette réunion a abordé plusieurs questions relevant de l'examen de la situation actuelle du football national dont le sort de la saison, la baisse des salaires des joueurs ainsi que des entraineurs du staff techniques des sélections nationales avec un barème oscillant entre 20 et 50%. Les contrats et périodes des transferts des joueurs avec un mercator estival prolongé à 12 semaines à partir de la fin du championnat sans oublier le soutien financier à apporter aux arbitres en considération d'un grand nombre des juges (95%) n'ont pas de salaires stables, ont été également au vif du sujet de ladite réunion du bureau fédéral qui reste pourtant toujours sans visions claires ni scénarios précis sur la Botola d'après-Corona. Chose que la FRMF a confiée à la commission fédérale constituée dans ce sens et qui n'a pas tardé à lancer ses premiers jugements, d'ailleurs. Présidée de Hamza Al Hajoui, vice-président de la FRMF et président du FUS; et composée des chefs des Ligues nationale du football professionnel et des Amateurs ainsi que des représentants des comités médicaux y affiliés, cette commission fédérale a été chargée de chercher et d'étudier les solutions réalistes pour la reprise des activités footballistiques nationales. Mais la première réaction de cette commission plutôt pessimiste, était tellement étonnante en admettant la difficulté de poursuivre le championnat après la fin de l'état d'urgence sanitaire, le 20 mai courant. Car, il est fort possible que le confinement sanitaire décidé par les autorités nationales se prolongerait, au moins, pour une troisième fois supplémentaire si ce n'est plus, puisque la pandémie est toujours de mise… D'après des formules voire des jugements venant des médecins mais aussi de certains responsables fédéraux, il s'est avéré qu'il est tellement difficile voire impossible de parler d'une certaine reprise de la Botola dans ces conditions précises après 2 mois d'arrêt de toutes compétitions. Ce qui n'est pas du tout normal pour les joueurs même durant les vacances d'après saison qui ne durent que 4 à 5 semaines. Aujourd'hui, les joueurs sont en manque flagrant de la période de préparation et du temps nécessaire à la remise sur pied de leur état physique qui exige pas moins de 6 à 8 semaines d'entrainements collectifs même s'ils étaient en activités individuelles pendant leur confinement chez eux. Ce sont là des arguments de certains médecins spécialistes et de préparateurs physiques ainsi que certains responsables fédéraux et des clubs qui ont également préconisé que même en cas de reprise du championnat, l'ensemble des équipes de la Botola ne doivent pas traverser les longues distances pour se rencontrer. Autrement dit, les équipes en lice et leurs joueurs doivent être logés ensembles, chacun dans des résidences non éloignées. Aussi, les joueurs en lice doivent être loin de leurs familles, proches et entourages tout en étant sous les analyses et contrôles médicaux permanents pour pouvoir disputer leurs matches sans aucun problème… Ce qui reste difficile à réaliser par des clubs en difficultés financières ainsi que leurs joueurs maintenant que la fédération a donné son autorisation pour baisser leurs salaires. Voila qui rend plus difficile la reprise du championnat national. Et puis, quelle serait la réaction de la fédération si jamais sa commission fédérale dit non à la poursuite de la compétition dans ces conditions…? Quelle serait la répercussion de la fédération qui n'a d'ailleurs pas d'avis ni vision et qui attend seulement le feu vert des autorités nationales pour mettre fin à l'état d'urgence sanitaire…? Ce qui n'est d'ailleurs pas réalisable pour le moment… Alors attendons-nous à des scénarios encore flous et plus compliqués en cas la non reprise de la Botola, de sa fin avant terme ou d'une saison blanche pour que tout soit recommencer de la case départ… Pour le moment, la balle est dans le camp de la Fédération qui se trouve dans une situation compliquée. Car, il reste difficile de prendre n'importe quel résultat d'une Botola qui est au bout de son dernier virage (à 10 journées de sa fin) et qui reste, en plus, tronquée d'un nombre record de matches en retard. Et s'il y aura annulation ou saison blanche, ce ne serait pas seulement pour le Maroc. Car déjà, d'autres championnats beaucoup plus meilleurs que le nôtre ont sifflé la fin de saison avant terme dont ceux des Pays-Bas, France, Belgique en attendant d'autres peut-être. Et ce ne sera pas ainsi la fin du monde puisque la santé des êtres humains reste au dessus de toutes considérations…