Comme attendu, le grand oral du chef du gouvernement s'est soldé enfin par la prolongation de l'état d'urgence et le confinement sanitaire sur le pays. A en croire les propos d'El Otmani, on est plutôt enclin à renouer avec quasiment la certitude de l'opiniâtreté du virus à loger dans nos murs. La situation est «maîtrisée», mais «inconfortable», déclarait-il, devant les hôtes de l'aire bicamérale. On en a encore pour trois semaines de cantonnement à domicile, le temps de mettre l'épidémie à genou. Cette nouvelle période «purgatoire», serait-elle la bonne pour en finir ? Ce n'est pas évident, si l'on sait que tout dépendrait, encore une fois, du degré d'obédience aux consignes sanitaires, prodiguées par les pouvoirs publics en direction des populations. Sans avoir aucunement l'intention de verser dans un discours alarmiste, il semble bien, en fait, que la discipline par rapport aux mesures préventives, continue de faire défaut, plus particulièrement au sein de certaines régions de la partie nord du territoire national. La hausse permanente des cas positifs ne cesse de préoccuper l'autorité sanitaire, en dépit de la consolation qu'on pourrait afficher, en termes de guérison et de mortalité. La profusion des clusters à cas familial, professionnel ou encore ménager, paraît jeter du lest dans tout l'effort de délivrance que le pays a déployé avec célérité et efficience. On ne peut que déplorer l'attitude de certains citoyens qui continuent à faire preuve de laxisme envers un danger épidémique redoutable. Il est aussi inadmissible qu'une cohorte de compatriotes s'amuse à hypothéquer le sort de toute une nation en combat sans merci, avec la crise pandémique. Le respect des dispositions mises sur orbite pour enrayer le péril viral, n'a jamais été un luxe facultatif, mais une obligation sine qua non, à tenir en compte. Le relâchement constaté, depuis déjà quelques temps, ne saurait mettre à l'abri ces gîtes d'une éventuelle vague virale en embuscade. On ne peut alors décider le déconfinement, dans de telles conditions, tant que le taux de reproduction épidémique n'est pas en état d'assurance. Il va sans dire que l'inactivité prolongée aura, à coup sûr, des répercussions fâcheuses sur les secteurs de l'économie nationale. De même, on ne devrait non plus, remette en question les gros sacrifices du pays en matière de dispositifs de santé et de sécurité mis en place pour sauver des âmes humaines. Il est bien certain que notre pays à éviter le pire, par le biais de toutes ces démarches qui non seulement on pu garantir la stabilité sociale, mais également susciter les manchettes élogieuses de nombre de médias et d'experts de la planète. Ces performances ne devraient nullement être de compromission, par une flopée d'irréfléchies et d'indisciplinés qui, au fil du temps, donnent du fil à retordre aux services d'ordre, un peu partout dans le pays. Le Maroc est résolument engagé à vaincre la pandémie, par tous les moyens en sa portée et compte aller jusqu'au bout, avec le souci de s'y mettre à fond pour préserver les vies, certes au détriment de son économie, mais c'est un choix imperturbable. La levée du confinement est sujette à de structures mesures de précaution, à travers une stratégie concertée et claire en perspective. Le grand défi étant de juguler le virus et épargner ses incidences socio-économiques. Un dilemme auquel les forces vives sont tenues d'apporter leur contribution. La question n'est pas exclusivement l'apanage de l'exécutif, mais aussi les compétences de la nation qui ont fait leurs preuves citoyennes et créatives tout au long de ce fléau naturel. Il se sera agi de passer, sans tergiverser, à la vitesse supérieure qui consiste à relever le test PCR à plus de 10.000 par jour, à toute personne suspecte, présentant des symptômes du Corona, à suivre les cas confirmés et assurer le contrôle de son évolution, à travers une application mobile et à garantir les stocks suffisants en équipements de santé (lits, médicaments, prise en charge, dépistage…).