Après l'échec, en avril 2019, de la première tentative de coup d'Etat contre Nicolas Maduro lorsque John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, avait poussé une bonne partie de la classe politique du Venezuela – et notamment le jeune chef de l'Assemblée nationale Juan Guaido – à se soulever contre leur président, l'administration américaine est revenue à la charge cette semaine avec l'espoir de parvenir, cette fois-ci, à déloger l'héritier d'Hugo Chavez. Mais, ce qui reste «curieux» c'est que, dès le 1er mai, Joshua Goodman, journaliste à l'Associated Press avait annoncé qu'une tentative d'incursion au Venezuela, par la mer, était en cours et qu'elle allait se dérouler sous la conduite de Jordan Goudreau, un ancien Marines qui a mis sur pied une petite milice capable de débarquer sur les côtes vénézuéliennes et de déclencher un soulèvement général. Or, l'opération fomentée, deux jours plus tard, par un commando composé d'une vingtaine de personnes à bord de deux embarcations et placées sous les ordres de deux anciens Marines qui s'étaient illustrés dans les guerres d'Irak et d'Afghanistan – dont Jordan Goudreau – fut un désastre. S'étant soldée par la mort de huit insurgés et par la capture des autres – y compris les deux ressortissants américains – cette malheureuse expédition partie de Colombie avec la complicité des autorités de Bogota et qui avait pour objectif de tuer le président Nicolas Maduro puis de renverser tout le régime vénézuélien ramena, au bon souvenir du président américain, la triste débâcle anticastriste de la Baie des Cochons entreprise par Washington près de soixante ans auparavant lorsque le 17 Avril 1961, les Etats-Unis avaient lamentablement échoué dans leur tentative de débarquer, dans la baie des Cochons à Cuba, des exilés cubains après les avoir armés. Ce camouflet qui, à l'époque, était entré dans le cadre des «barbouzeries latino-américaines» avait considérablement renforcé le régime de Fidel Castro. Aussi, n'en fallait-il pas plus pour faire sortir de ses gonds un Donald Trump qui rêve d'évincer Maduro avant de quitter la Maison Blanche. C'est alors, avec la rage au ventre, qu'il fustigera les responsables de cette opération manquée en déclarant qu'elle « n'était manifestement pas dirigée par le général George Washington (…) Ce n'était pas une bonne attaque. Je pense qu'ils ont été pris avant même qu'ils soient à terre. Si nous devions faire quelque chose avec le Venezuela, on ne s'y prendrait pas comme çà !». Evoquant cette malencontreuse aventure, le «Financial Times» écrira, le lendemain, que huit hommes présentés, par le régime de Maduro, comme étant des «terroristes et des mercenaires» à la solde de Washington et du leader de l'opposition vénézuélienne ont été tués au moment où ils tentaient de débarquer près du port de Caracas. Cité par le journal d'opposition «El Nacional», Jorge Rodriguez, le vice-président en charge de la communication du régime de Maduro, le président de l'Assemblée nationale, Juan Guaido, serait directement impliqué dans cette tentative d'invasion et il aurait même signé un contrat, à cet effet, avec la Société «Silvercorp. USA» appartenant à Jordan Goudreau. La copie dudit contrat telle que présentée aux médias par le régime de Caracas confirmant l'implication de Juan Guaido dans cette tentative de débarquement, il reste à savoir si le parquet va émettre un mandat d'arrêt à l'encontre de ce dernier ou non. Alors, attendons pour voir…