On ne peut que regretter la situation critique dans laquelle se trouve le secteur de l'artisanat évoluant au sein de l'ensemble des activités touristiques et balnéaires d'Agadir. Depuis des années, cette catégorie vit le calvaire du fait que la formule « All Inclusive » envahit la plupart des unités hôtelières et met en quarantaine les visiteurs de tous bords. Petit à petit, certains, terrassés par la privation et le chômage forcé, ferment boutique. D'autres, endettés et abattus par les charges asphyxiantes, vivotent dans des conditions alarmantes, à cause de l'absence des touristes « barricadés » dans les chambres. En effet, nombre d'hôtels permettent du commerce artisanal dans l'enceinte d'une manière quotidienne ou hebdomadaire. On y vend les articles de l'artisanat, des légumes et même des épices, alors que les boutiques environnantes n'en reçoivent que des miettes dérisoires. Tous ces commerçants ambulants qui ne sont inscrits ni au registre de commerce ni à la patente et ne sont liés à l'hôtel par aucun contrat écrit, sont conviés dans ces unités hôtelières tels des ghettos et font étalages de leurs produits partout dans leurs coins et recoins. Ils paient généralement environs 1500 dhs de 17h à 23h aux hôtels qui perçoivent cet argent en “NOIR” et causent un énorme tort aux commerçants qui se sont octroyés ces locaux à proximité des hôtels. La concurrence entre les commerçants est, de ce fait, faussée et déloyale. Consciente du préjudice qu'elle endure, l'association des bazaristes a saisi, à maintes reprises les autres instances concernées pour soumettre leur situation déconcertante, suite aux problèmes occasionnés par les souks artisanaux organisés par certains hôteliers d'Agadir, à l'intérieur de leurs établissements. Les réactions de mécontentement de ces commerçants contre ces activités illégales n'ont jamais cessé, d'autant plus que les autorités wilayies ont transmis des messages pour relever ces torts aux services compétents, sans que la problématique ne soit traitée et résolue définitivement. Dans le même sens, l'association des bazaristes a également envoyé des requêtes au ministère du commerce, de l'industrie et de l'artisanat qui a saisi, de sa part, la CCIS, sachant que celle-ci était intervenue auprès de l'association en question et l'association de l'industrie hôtelière qui ont conclu toutes les deux un accord d'interdire l'organisation des souks dans les hôtels. Mais, l'objet de cet accord semble être renvoyé aux calendes grecques, au grand malheur des bazaristes qui continuent à souffrir le martyr à nos jours. Il est donc inadmissible de continuer à permettre la tenue de ces souks dans les établissements car, tout d'abord, c'est un commerce illicite et contraire à la légalité, ensuite il est honteux de permettre cette activité de cette manière crasseuse et attentatoire à l'esthétique des hôtels. Une intervention énergique et sérieuse devrait être diligentée pour défendre les intérêts légitimes des bazaristes, victimes d'une supercherie condamnable.