Ouardirhi Abdelaziz Beaucoup d'interrogations nous interpellent, surtout en cette période du mois de Ramadan, qui faut-il le rappeler a débuté au Maroc le samedi 25 avril, dans un contexte de crise sanitaire liée au coronavirus, au confinement général avec une interdiction de tous déplacements nocturnes à partir du 1er Ramadan, de 19h à 5h du matin. Un tel changement de notre mode de vie, un confinement de deux mois, n'est pas sans effets sur notre santé physique et mentale. Fort heureusement qu'il existe des méthodes susceptibles de nous aider à surmonter cette épreuve en ménageant notre corps et notre esprit. Depuis le 20 mars 2020 au 20 mai, tous les Marocains sont tenus de respecter les consignes du gouvernement, parmi lesquelles, il y a le confinement. Depuis le samedi 24 Avril, les sorties pendant la journée pour faire ses courses sont limitées en temps, en distance et restreintes aux raisons les plus nécessaires. Mais a partir de 19h à 5h du matin, c'est-à-dire entre la rupture du jeûne et le lever du soleil (shour), tous les déplacements nocturnes sont interdits et ce durant tout le mois de Ramadan. Il faut dire que c'est là une mesure particulière de confinement, qui est certes prolongée, mais qui demeure nécessaire pour éviter les contacts humains et ainsi la propagation du covid-19. Mais rester chez soi pendant toute la journée, avec interdiction de sortir le soir, surtout pendant tout le mois de ramadan après le Ftour, ne pas pouvoir marcher comme on a toujours pu le faire, en ce mois béni pour aider la digestion et activer la circulation sanguine et te transit intestinal pourrait poser problème et entraîner des conséquences négatives sur notre santé. Pas tous égaux face au confinement Absolument, face au confinement, on ne peut pas comparer celui qui vit dans une grande maison avec de multiples pièces, où celui qui habite une villa avec jardin, et celui qui vit dans un minuscule logement de 20 m2, où dans une pièce avec 5 enfants. Bien sûr que nous ne sommes pas tous égaux face à cette épreuve de confinement. Dans un espace restreint, les membres de la famille n'ont plus d'intimité. La patience fait parfois place a l'énervement, aux disputes entre frères et sœurs et même entre le mari et sa femme. Ce qui n'est pas sans conséquences sur la vie quotidienne de nombreuses familles. A l'inverse, une famille qui a son propre jardin, chacun sa chambre, sa télé, son PC, son smartphone, bref tout le nécessaire et le confort avec, traversera cette épreuve du confinement sans dégâts. Ce qui ne signifie nullement qu'ils seront tous à l'abri des effets du confinement sur la santé. Ce n'est pas une règle générale, car on peut résider dans un château et ne pas être pour autant heureux, et a l'inverse habiter une baraque, et ressentir un bonheur de pouvoir vivre pleinement ce retrouvaille en famille imposée par le confinement. Des effets délétères sur la santé Pour de nombreuses personnes, fini les trajets quotidiens pour aller au travail, la marche a pieds, le jogging sur la corniche, les matchs de football sur le sable de la plage, où les entraînements à la salle de sport. Depuis la mise en place des mesures de confinement, certains ne sont pas sortis depuis plus d'un mois, et ont drastiquement réduit leurs activités physiques. Ce qui induit fatalement une sédentarité aux conséquences nuisibles pour la santé selon les données de plusieurs études de l'Organisation Mondiales de la Santé(OMS). La sédentarité, l'inactivité physique sont susceptibles de favoriser les maladies cardiovasculaires, le diabète, l'obésité et augmenter les risques d'hypertension artérielle, d'ostéoporose, de troubles lipidiques, de dépression et d'anxiété d'après lesdites études de l'OMS. Stress, anxiété, dépression Dans la très sérieuse revue scientifique the Lancet , des chercheurs de King's College, ont analysé et publié les travaux réalisés dans une dizaine de pays, qui ont eu recours à la mise en quarantaine lors des précédentes épidémies, comme le SRAS, Ebola, la grippe H1N1, le Mers-CoV ou encore la grippe équine. Il en ressort que la durée du confinement, les conditions de logement, la perte de revenus, l'absence d'informations, et l'ennui provoquent des maux allant de la fatigue à l'anxiété en passant la frustration, l'irritabilité et la dépression. Tout cela et bien plus encore particulièrement quand on n'est pas libre de ses mouvements, particulièrement pendant le mois de Ramadan qui est synonyme de prières d'ensemble dans la mosquée, de partages, de réunions familiales, de rencontres entre amis. Avec le confinement, tout cela n'est pas envisageable, et l'impossibilité de voir ses amis, ses proches, sa famille, et ce au moment où on a justement le plus besoin de les voir pour se rassurer, peut également générer de l'anxiété. Et les troubles du sommeil A tout cela s'ajoute les troubles du sommeil dont nous sommes certainement très nombreux à pâtir depuis le début de ce confinement. Des troubles qui vont devenir plus important avec le Ramadan. Avec le confinement et Ramadan, nos horaires de coucher et de lever, vont subir un décalage tel que toute la machine va se dérégler, et bonjour les insomnies. Un autre effet qui viendra s'ajouter a tant d'autres avec bien entendu des répercutions non négligeables, surtout quand on sait que le sommeil est essentiel, vital pour notre organisme. Il est scientifiquement prouvé que le sommeil est impliqué dans la régulation de l'humeur, de l'anxiété, dans notre capacité à réagir face à des situations stressantes, ainsi que dans la régulation de notre système immunitaire. On sait à quel point c'est particulièrement important, surtout en ce moment, en cette période de crise sanitaire. Pour rester en forme, pour ne pas avoir a subir tous ces effets et bien d'autres tout aussi nuisibles pour notre santé et notre bien-être, ainsi que celui de nos enfants, il vaut mieux adopter une attitude zen : voir la vie autrement, rester serein, garder son calme, surtout en ce mois de jeûne de Ramadan. Il ne faut pas s'enfermer, s'isoler. Au contraire, il faut garder le contact avec son entourage, sa famille, ses amis par téléphone. Un appel chaque jour à ses parents, surtout quand ils habitent loin de vous permet de rompre la solitude et de préserver une vie ouverte sur l'extérieur. Il ne fait aucun doute que nous sortirons tous vainqueurs de cette épreuve, que cette crise sanitaire majeure nous servira d'enseignements positifs, surtout en ce mois sacré de Ramadan, qui est une formidable école de patience et d'endurance. En effet, le mois sacré de Ramadan, qui est celui de la révélation du saint Coran, est synonyme de prières, de dévotion, de charité, de solidarité, où chaque personne qui s'adonne à la prière entretient une grande dimension spirituelle avec notre Créateur. Le Mois de Ramadan nous fera oublier ce confinement, et il Contribuera à enlever à chacun le doute et renforcer la personnalité. Il permettra aussi grâce au jeûne, aux prières, de modifier les comportements des uns et des autres, tout en les rendant plus sociables et plus agréables.