La crise sanitaire qui secoue le monde actuellement n'épargne pratiquement aucun secteur. Tous les secteurs sont touchés par les effets néfastes de la pandémie du nouveau coronavirus. Le secteur bancaire subit lui aussi pleinement les contre-coups de la situation actuelle. Dans une étude de Grant Thornton intitulée Impacts du Covid-19 sur les Banques, les analystes indiquent que les établissements de crédit sont à la fois directement impactés par cette crise à cause de la chute de la production de crédit et de la hausse des taux d'impayés et de l'impact important sur la liquidité. L'étude en question rappelle que la crise sanitaire a entrainé une chute brutale de l'activité économique à l'échelle mondiale induisant ainsi d'énormes difficultés financières, notamment dans les secteurs fortement impactés par le coronavirus (Transport, tourisme, textile, restauration, construction, BTP, automobile…). Sans oublier la petite et moyenne entreprise grandement touchée par la crise sanitaire. Le rapport revient également sur les mesures prises par le Maroc pour gérer cette situation. Le Maroc, lit-on, a fait preuve d'une mobilisation générale et a mis en place des mesures importantes pour soutenir son économie et son système financier. Ainsi, pour soutenir le secteur bancaire et financier Bank Al Maghrib a pris des mesures d'accompagnement en matière de provisionnement des créances pour justement soutenir les ménages et les entreprises dans cette conjoncture exceptionnelle. On annonce «qu'un dispositif provisoire avec des réaménagements dans les règles de la circulaire 19/G/2002 pourrait être communiqué prochainement par BAM» et souligne les Normes IFRS 9 applicables aux comptes consolidés. Pour revenir sur l' impact du Covid-19 sur les banques, le cabinet indique que les banques sont à la fois directement impactées par les effets de cette crise qui se traduisent essentiellement par la chute de la production de crédit, impayés et défauts attendus en forte hausse, l'augmentation des taux d'utilisation des lignes autorisées, l'octroi de moratoires et gels souvent systématiques sans oublier les impacts jugés substantiels sur la liquidité. Cela n'empêche pas les banques d'assurer et de jouer un premier rôle dans « l'accompagnement des entreprises en difficultés via la mise en place d'un dispositif de report d'échéances et de nouveaux financements à taux bonifiés, notamment par la distribution des nouveaux prêts garantis par l'état et plus globalement en transmettant à l'économie l'effet de l'assouplissement monétaire actionné par la Banque Centrale (baisse des taux, accès élargi à la liquidité, refinancement TPME, etc.)». Sur le chapitre des aspects comptables des impacts du Covid-19, les analystes mettent l'accent sur les actions mises par les régulateurs et normalisateurs internationaux (IASB, BCE, EBA, ESMA, Comité de Bâle) en introduisant des mesures d'adaptation provisoires, notamment sur les règles comptables. Il s'agit d'assouplir les exigences prudentielles, de l'introduction de plus de flexibilité dans les règles de classification des créances pour tenir compte des difficultés temporaires et des moratoires liés au Covid-19 et d'introduire davantage de flexibilité en particulier dans l'exercice de classification des crédits pour les clients qui n'avaient pas de difficultés financières avant l'émergence du Covid-19… D'ailleurs, depuis le déclenchement de la crise, le Comité de Bâle a rappelé la nécessité, en cette période, de ne pas adopter d'approches mécaniques pour le déclassement des créances et de prévoir des exclusions temporaires pour les cas liés au COVD-19, sous réserve du respect des dispositions provisoires introduites par le régulateur de chaque pays. Le comité de Bâle appelle également à prendre en compte la flexibilité inhérente à la norme IFRS 9. Cela s'est traduite au Maroc, par la mise en place d'un dispositif de report des échéances fixes jusqu'au 30 juin 2020, sans pénalités de retard pour toutes les banques de la place. Concernant l'impact du covid-19 sur la situation en rapport avec le risque de crédit, ils «devraient être limités dans les comptes sociaux des banques au 31/03/2020 et nettement plus marqués dans les comptes des trimestres suivants, d'autant plus en cas de prolongement de la crise». D'où les recommandations pou les établissements de construire» d'importantes provisions dans les comptes sociaux dès le 1 er trimestre 2020 de manière à anticiper les effets très significatifs attendus sur les mois à venir et dans une logique de convergence avec les exigences de la norme IFRS 9 en matière de provisionnement prospectif. Pour conclure, la note indique que «la crise actuelle affecte significativement la valorisation des établissements de crédit avec des impacts potentiels sur les goodwill des filiales non consolidées et relève par ailleurs le niveau d'incertitudes sur la valorisation des actifs immobiliers hors exploitation détenus par les banques et sur le calendrier prévisionnel de leur écoulement».