Les Marocains ont pris pour habitude, depuis quelques temps déjà, de nourrir les chats et chiens errants, non pas uniquement avec les restes de repas, mais aussi en croquettes, pâté, bouchées, etc. Depuis que l'état d'urgence sanitaire a été proclamé au Maroc le vendredi 20 mars à 18H, es animaux errants ne sont plus une priorité. De plus, le confinement obligatoire oblige tout un chacun à rentrer chez lui avant l'heure fatidique. Dès lors, comment les animaux errants se nourrissent-ils ? Y a-t-il toujours autant d'âmes charitables pour prendre soins d'eux? Ces boules de poils sont-elles obligées de revenir à une vielle habitude désormais pour la plupart des quartiers désuète, à savoir chercher à manger dans les poubelles ? Reportage. Dimanche 29 mars, il est 17H00 dans le quartier Bourgogne, soit une 1H avant le confinement obligatoire. Dans la rue Erriche, perpendiculaire au Boulevard Zerktouni, des amas de croquettes sont en temps normal éparpillés dans tout le périmètre. Mais il est à signaler que depuis le début de l'état d'urgence sanitaire, l'on retrouve de moins en moins d'aliments pour chats et chiens dans cette ruelle ainsi que dans les ruelles avoisinantes. Rien d'anormal me diriez-vous. Cela est peut-être dû au fait que de nombreuses personnes dévouées à cette noble cause sont confinées à l'instar de trois milliards de personnes dans le monde? Tayeb, un grand ami des chats, nous déclare que «depuis le confinement, de moins en moins de personnes prennent la peine de nourrir les animaux errants. Par peur à juste titre du Covid-19, les gens ne s'aventurent plus dans la rue». N'étant pas le seul «mécène» en temps normal, Tayeb souligne qu' «il se trouve que dans cette période de pandémie, nous sommes de moins en moins nombreux à penser à ces animaux dont nous sommes tous responsables». Lui qui avait pour habitude quotidienne de les nourrir entre 19H et 20H, affirme à l'équipe d'Al Bayane qu' «il ne faut pas négliger un détail important. La plupart de ces bienfaiteurs distribuent de la nourriture après la journée de travail, donc après 18H. Depuis le confinement obligatoire, ils ne le font plus». «Ces animaux errants vaquent à leurs occupations mais rejoignent tous leur territoire à l'approche du coucher du soleil, car c'est à cette partie de la journée qu'ils ont l'habitude d'être nourris. Mais depuis l'état d'urgence sanitaire, ils ont été abandonnés par la grande majorité, tout comme les pigeons d'ailleurs». Pour corroborer les dires du défenseur de la cause animale, Al Bayane a contacté un vétérinaire casablancais qui a requis l'anonymat. Il affirme, en reprenant le conditionnement pavlovien, qu' «avant de donner à manger à son chien, Pavlov sonnait une cloche. De Facto, le chien salivait. Un jour, il sonna la cloche sans servir à manger, le chien a tout de même salivé». «Les animaux ont une horloge biologique, c'est indiscutable» soutient-il, avant d'ajouter que «désormais ces animaux sont habitués à recevoir de la nourriture». «Durant cette période de pandémie mondiale, les animaux errants devront faire face à des risques de malnutritions, quant aux chatons, ils risquent tout simplement de mourir», conclut-il.