Propos recueillis par Mohamed Nait Youssef Il est l'un des films les plus prometteurs de la 21e édition du Festival national du film (FNF) qui se tient jusqu'au 7 mars à Tanger. «Encre Ultime» est le deuxième court métrage du jeune réalisateur, Yazid El Kadiri, projeté dans la catégorie du court métrage. Le film tourné dans l'ancienne médina de Rabat relate l'histoire de Brahim, un personnage interprété par l'acteur Azelarab Kaghat, exécrant le métier du calligraphe qui tient son atelier de sculpture d'épitaphes. Un jour, soudain, il reçoit un client avec un papier où sont écrites des informations d'une personne ayant tiré sa révérence, et qui portait le même nom que lui. Ibrahim commençait à s'interroger, à préparer surtout son éventuel départ. Le film ne manque pas en effet d'une touche artistique et cinématographique dans le choix des plans, des lumières et surtout de capter l'émotion, les émotions de ses personnages. Entretien avec l'acteur principal du film Azelarab Kaghat dont l'interprétation a séduit le public. De prime abord, parlez-nous un peu de votre participation dans ce court métrage réalisé par le jeune réalisateur Yazid El Kadiri? Azelarab Kaghat : En fait, j'ai travaillé avec un bon nombre de jeunes réalisateurs pour leurs projets de fin d'études. Ces jeunes quand ils m'appellent pour participer à un travail, je réponds sans hésitation. Pourquoi ? D'abord pour les soutenir et les encourager parce que je pense que l'avenir du cinéma marocain est entre les mains de ces jeunes porteurs d'un nouveau regard. Incontestablement, ce sont eux qui vont prendre le relai et continuer l'aventure. Par ailleurs, je ne suis pas du genre qui refuse de jouer dans des rôles ou des films réalisés par des jeunes réalisateurs. Rappelons dans ce cadre que je compte à mon actif plus de 15 courts-métrages signés par des jeunes qui ont des nouvelles visions et surtout un nouveau regard sur le cinéma. Comment avez-vous trouvé l'ambiance du tournage et surtout de la direction des acteurs par le réalisateur? Je suis un acteur qui est à l'écoute du réalisateur que ce soit jeune, moins jeune ou vieux. Peu importe l'âge ! Je laisse le réalisateur me dire ce qu'il voudrait faire parce que tout simplement je respecte sa vision et ce qu'il veut lui. C'était le cas avec le jeune réalisateur Yazid El Kadiri dans le film, «Encre Ultime». Ainsi, la tâche du réalisateur réside dans la manière avec laquelle il va filmer ses acteurs et les dirigés sur le plateau. Dans ce travail cinématographique surtout à traves les gros plans et les techniques usées, le réalisateur a bien su comment me filmer. Ce jeune réalisateur, il faut le dire, il avait une vision mais aussi de l'art et de la manière. Il a pu également capter l'émotion et les détails du personnage, mon personnage. Toutefois, dans la tradition du cinéma quand signe un contrat avec un réalisateur, il faudrait le respecter, l'écouter, l'aider. Dans ce film, il a plus au moins un souci esthétique chez le réalisateur. On le voit d'ailleurs dans le traitement technique et la quête d'une poésie dans l'image. D'abord, comment avez-vous trouvé ce personnage? C'est un personnage qui me convient. On a presque le même âge. C'est un rôle qui m'a plu, qui m'a séduit. Ainsi quand j'ai lu le scénario, j'ai trouvé une profondeur dans ce personnage qui avait une souffrance d'une personne qui va mourir et qui est dans l'attente de sa mort éventuelle. Pour ce qui est de la technique, dans les films marocains surtout avec l'avènement et la dominance du numérique, les choses sont devenues plus faciles notamment dans traitement de l'image, du son… Bref, il y a tout ce qu'il faut sur le plan technique, mais parfois ce qui manque, c'est la créativité, le regard et la touche qu'un réalisateur pourra apporter à son travail sur toutes les facettes. Or, tous les gens peuvent aujourd'hui filmer même avec un téléphone portable. Êtes-vous satisfait de ce film? Je suis très satisfait du film et du résultat final. C'est un beau film qui a été largement salué par les critiques et les cinéphiles qui ont été présents en mage de la projection et du débat autour du «Encre Ultime». Il y a ceux qui ont dit même que c'est un «chef d'œuvre» soit dans la réalisation et l'interprétation. Votre voix était présente dans le film. On dirait que c'est un personnage à part entière! Je suis tout à fait d'accord avec vous. La voix est certes un don du Dieu, mais elle aussi très importante pour l'acteur. A vrai dire, il y a quelque chose de charismatique dans la voix. Comment vous voyez l'avenir du cinéma avec cette vague de jeunes réalisateurs? Il faut donner une chance aux jeunes afin de monter leurs talents, de travailler et de briller sous d'autres cieux. Il faut les encourager parce qu'ils sont la relève et l'avenir du cinéma marocain. Ils ont certainement leur mot à dire.