L'Observateur du Maroc. Dans le premier long métrage de Othman Naciri, « SAGA», vous jouez le rôle de Ali Merbouh. Qu'est ce qui vous a séduit dans ce personnage? MOURAD ZAOUI Dans la vie, je partage certaines similitudes avec mon personnage dans le film, notamment la relation avec le père qui ressemble un peu à ce que j'ai vécu avec le mien, les relations avec les femmes qui n'aboutissent pas à cause de la carrière, cette quête permanente de savoir d'où on vient etc. Plus qu'un rôle, je pense que ce film fut pour moi une sorte de thérapie … Quels sont justement vos critères pour accepter d'interpréter un personnage ? Le cachet bien sûr... Sérieusement, je ne sais pas. Personnellement, je suis très sensible aux énergies, et à l'aventure humaine d'abord. Je ne peux pas mettre le doigt sur un point en particulier. Ça reste un processus assez abstrait, que j'appelle la musique, si je la ressens pendant la lecture du scénario, c'est bingo, sinon …. Cela dit, j'aime avant tout jouer avec des gens que j'apprécie. Ça vous fait quoi de partager la vedette avec trois autres acteurs :Fehd Benchemssi, Omar Lotfi et Said Bey ? Je trouve cela assez cool… Vous avez tourné dans des conditions très difficiles (à l'Oukaimden, à 3000 m d'altitude, dans un froid glacial, en plus d'un tournage éprouvant à Sebta,...). Quels souvenirs en gardez- vous ? Personnellement j'adore ça, plus c'est physique, mieux c'est. Je considère la difficulté des conditions climatique/ géographique comme un plus dont je m'imprègne pour être dedans. En plus, c'est plus cool d'être dans le grand air et voir du pays que d être enfermer dans un appart, non ? Vous êtes plus à l'aise dans des rôles de gentils ou de méchants ? Les méchants, les méchants et encore les méchants parce qu'on peut se permettre plus de choses, plus de folie... C'est plus vivant, ____________________________________________________________ Les personnages de méchants permettent plus de folie ____________________________________________________________ plus vrai et plus humain. Le héros est lisse, chiant et n'existe que dans l'imaginaire, un peu comme la fée clochette. On a l'impression que vous êtes toujours à la recherche de rôles complexes à interpréter ? Est-ce un challenge pour vous ? Challenge dans le sens motivation et non difficulté. La facilité m'ennuie et surtout n'en vaut pas la peine … Il y a un dicton Anglais que j'aime bien : »Nothing worth having comes easy ». Souvent, vous vous métamorphosez physiquement dans vos films et dans certains rôles, vous êtes quasiment méconnaissable (ex : le personnage du soudeur dans Guerrab). Pourquoi ce besoin permanent de changer d'apparence ? Ce n'est pas un besoin, c'est une obligation. Je trouve ça plutôt normal que lorsqu'on joue des personnages différents, ces derniers aient des Looks différents. On ne peut pas toujours jouer avec le même physique, de plus que cela m'ennuierait. Mais bon, pour la petite anecdote, l'envie de se déguiser remonte à bien avant que l'acting ne devienne ma profession, mais ceci est une autre histoire ! Vous habitez complètement vos personnages, comment vous vous préparez pour jouer un rôle donné ? Vous arrive t-il des fois d'improviser ? Le fait de construire un personnage de cette façon en commençant par l'extérieur (l'apparence physique) me permet d'avoir l'illusion d'être quelqu'un d'autre, ce qui facilite un peu les choses. Pour ce qui est de l'improvisation, tout dépend des rôles, des metteurs en scènes avec lesquels je bosse et des acteurs que j'ai en face de moi. Personnellement, j'adore improviser. Le fait d'être, on va dire, gâté par la nature et d'être qualifié juste « d'acteur beau gosse » vous agacet- elle ? La caravane passe, les chiens aboient. On dirait que vous voulez prouver qu'en plus d'être beau, vous savez jouer ? Il fut un temps au début de ma carrière où c'était peut-être vrai, mais heureusement que cette époque est révolue. Aujourd'hui, la seule personne dont l'avis compte, c'est moi. Vous pensez que le physique est important pour percer dans ce métier (le fait d'être sportif aussi,...) ? ____________________________________________________________ Nothing worth having comes easy ____________________________________________________________ Le cinéma, c'est comme la vie. Il faut de tout pour faire un film. Pourquoi avoir choisi d'être acteur ? Mis à part l'amour évident que j'ai pour le cinéma, c'est un peu « utopique » de croire qu'à travers ce métier, je ne deviendrais pas un esclave des temps modernes. Mais je crois qu'au fond, nous n'avons qu'une illusion de contrôle sur notre destinée et que c'est plutôt le cinéma qui m'a choisi. Parvenez-vous à vivre de votre métier d'acteur ? Préférez- vous tourner dans des films ou des téléfilms et pourquoi ? Oui, j y arrive. Je n'ai pas de préférence. Le cinéma, c'est moins usine, on a plus de temps pour bien faire les choses, mais la TELE permet une plus grande exposition sauf que les budgets sont plus petits et les délais plus courts. Par contre, pour ce qui est de l'acting, pour moi, c'est la même chose. Un texte, une caméra, un espace,... le support ne rentre pas dans l'équation. Quelle est la chose la plus dure pour vous dans ce métier ? Et la plus cool, la plus sympa on va dire ? ________________________________________________________ Le cinéma, c'est comme la vie. Il faut de tout pour faire un film. ________________________________________________________ La chose la plus dure, c'est d'avoir du travail. Ce n'est pas toujours évident surtout au début. Mais dès qu'on passe ce cap, le reste n'est que du bonheur. Si vous n'étiez pas acteur, vous serez quoi ? Marin. Vos projets pour l'avenir ? En ce moment, je tourne une série télé fantastique qui s'appelle « Al khamsa » avec Aksas Actarus (réalisateur de switchers). Ensuite, j'enchaîne avec 2 Long métrages « Un pari pimenté » de Simo hamed Kaghat et « Chaibia », un biopic sur la vie de la peintre où je joue son fils Talal. Le reste de mes projets est encore en négociation donc shuut et on croise les doigts . Lire aussi . . PRINTEMPS MUSICAL DES ALIZEES À ESSAOUIRA « Maître et Elèves à l'honneur », un moment féérique fort en émotion . KAN YA MAKAN Les nuits d'or de Dar Al Beïda La musique judéo-maro caine des années 50 et 60 à l'honneur