En dépit de l'amende pécuniaire infligée par l'ANRT à Maroc Telecom, BMCE Capital Research réitère sa recommandation de conserver le titre. Détails. En effet, suite à la lourde de sanction pour Maroc Telecom, BMCE Capital Research (BKR) a dévoilé, dans une note d'information récente, ses scénarios concernant la comptabilisation de l'amende potentielle de 3,3 milliards de dirhams ainsi que leurs impacts sur la valorisation de l'action en bourse. Pour le premier scénario, qui correspond à une amende de 3,3 milliards de dirhams, soit 10% du chiffre d'affaires moyen sur la période 2013-2018 depuis l'apparition des soupçons des pratiques anticoncurrentielles ; étant donné que la clôture des comptes n'a pas encore eu lieu. BKR avance que l'opérateur aurait la possibilité de provisionner 50% du montant de l'amende en 2019 et l'autre moitié en 2020. Pour le second scénario, BMCE Capital Research estime que le calcul théorique de l'amende semble disproportionné, étant donné que les pratiques litigieuses ne concernent que le marché du fixe et des accès internet haut débit domestique qui culmine en moyenne à 8,5 milliards de dirhams de revenus dudit segment sur la période 2013-2018. Par ailleurs, la société de recherche précise que si en cas de recours ou de négociation, les deux parties acceptent un compromis, ils pourraient aboutir à un accord mutuel de 50% de l'amende initiale soit 1,7 milliards de DH. Dans ce cas de figure, les impacts seraient bien moindres pour l'opérateur historique et par ricochet pour le rendement de dividendes qui serait distribué aux actionnaires. D'une autre part, BMCE Capital Research note que suite à la décision de l'ANRT, IAM devrait ouvrir son réseau aux opérateurs alternatifs et leur permettre ainsi de construire des offres commerciales sur ce segment dans lequel ils avaient des parts de marché insignifiantes jusqu'à présent. Pour rappel, l'opérateur historique est également poursuivi au tribunal de commerce de Rabat par Wana Corporate qui réclame une indemnisation de 5,7 milliards de dirhams pour les mêmes motifs retenus dans la décision de l'ANRT. « Cette affaire qui a été mise en délibéré pour le 24 février 2020 par la juridiction commerciale risquerait de peser lourdement sur Maroc Telecom sachant que Méditel (Orange Maroc, NDLR), elle aussi, pourrait faire valoir les mêmes droits pour les préjudices supposés », explique la note. BKR note toutefois que dans le cas extrême où IAM aurait à payer également les dommages et intérêts au profit de WANA pour 5,7 milliards de dirhams, et indépendamment des modalités de règlement, l'impact sur la valorisation de base (scénario 1) n'est que de -0,4%. Face à la situation actuelle de Maroc Telecom, la société de recherche recommande de conserver le titre dans les portefeuilles, avec un cours cible faisant ressortir un upside compris entre 3,6% et 3,7% comparativement au cours de 146,1 dirhams observé le 4 février dernier (le cours est descendu 142,15 DH le 6 février).