Triste réalité ! La violence à l'égard des femmes s'accroche ! Le mal gangrène. Les mécanismes, les dispositifs, les programmes, les lois… s'accumulent. Mais sans pour autant déraciner ce mal. Les campagnes de sensibilisation restent lettre morte. Rien ne parvient à résorber ce fléau, considéré comme l'un des plus répandus dans le monde ! Devant l'ampleur de ce phénomène, les statistiques font dire à l'ONU que les violences à l'égard de la femme tuent aussi brutalement que le cancer. Au Maroc, l'association «Injad» et «Femmes solidaires» révèlent que plus de 122.000 femmes ont déclarées avoir été victimes de violence en 2018. Du moins, celles qui ont eu le courage de le faire. Les chiffres pourraient être plus importants. Mais ceux présentés, même s'ils ne sont pas exhaustifs, montrent que le phénomène au lieu de disparaitre, s'accroit davantage. En 2017, 10.959 Marocaines déclaraient avoir été violentées, soit 1000 femmes de moins qu'en 2018. Pourquoi la violence contre les femmes s'amplifie-t-elle dans la société marocaine ? Pourquoi ne disparait-elle pas, eu égard aux campagnes de sensibilisation, aux multiples lois et dispositifs ? Mais comment le pourrait-elle d'ailleurs, est-on tenté de demander, quand la société est indifférente? Une femme qui se fait battre dans la rue par son mari, un homme, au vu et au su de tous, sans que personne ne réagisse! Aucun secours à sa personne ! Aucune aide ! Même devant la violence des gestes, les insultes de cet homme… aucun secours n'est porté à cette femme, sous prétexte que c'est son mari et qu'on ne peut intervenir. Un silence, une indifférence qui cautionne ouvertement la violence contre la femme. Une violence «légitime» perpétrée par le mari, le frère… Dans l'espace public, c'est l'indifférence ! Chacun est affairé ! Le regard hagard, les pleurs, le silence, les cris… de cette femme qui appelle désespéramment au secours ne suscitent aucune compassion. Devant cette situation aberrante, l'on est en droit de se demander si une loi, un mécanisme… pourront mieux faire. Des textes pourront-ils mieux conscientiser et rendre le citoyen plus responsable, quand chaque jour, l'occasion de lutter contre la violence à l'égard des femmes lui est offerte et qu'il ne la saisit pas?