Il n'est guère aisé d'animer culturellement une métropole. Cela relève d'un défi de taille.Mais quand ça arrive, il faut saluer les efforts de ceux qui ont pu le faire et le réussir. C'est le cas de l'association Zaoui pour le théâtre et l'animation culturelle et artistique qui ne cesse depuis quelques années de concocter régulièrement un programme de célébrations, d'hommages et de présentions des œuvres littéraires et artistiques et la célébration de ceux qui les créent. Et en cela, cette manifestation marque un point. Elle ne se contente pas de proposer des œuvres, mais aussi de reconnaître et de faire connaître ceux qui les font, dans la mesure du possible. Dans presque tous les genres et domaines d'expression connus : littérature, arts plastiques, théâtre et cinéma. Ainsi la présente édition qui s'est tenue durant trois jours du 25 octobre au 27, a permis de suivre des soirées consacrées à la poésie et à la narration. Ces deux pans de la création par la plume, socles édifiants de toute création digne de ce mot. Donc, la soirée dédiée à la littérature a vu défiler des noms connus sur le scène littéraire nationale,qui ont charmé l'assistance du complexe culturel Sidi Belyout, en déclamant ou en lisant leurs récents textes qui étaient emprunts d'une grande maîtrise langagière et formelle et d'une sensibilité que seules les rimes et la prose bien ficelée peuvent prodiguer. La partie consacrée à la nouvelle s'est tenue sous le solgan «La nouvelle, cette face narrative de notre parcours de vie» fut animée par le critique et traducteur Lahcen Hmama qui a présenté et analysé les derniers opus de Essaid Hamouli «Intérieur, extérieur» et Abdelhak Selmouti, «Caputchino». Pour la partie dédiée à la poésie, l'assistance a pu apprécié les œuvres de Mohammed Farah, Mohammed Boujbiri et Noureddine Dirar. Un moment tout en rimes suggestives et profondes. Ils furent présentés par l'écrivain et critique Saïd Benferhi. De même et tout au long de ces activités, les visiteurs ont pu admiré une exposition individuelle de l'artiste plasticien Mustapha Elomari, «lemjdoub», dont les œuvres affiliées au courant naïf ont pu charmé les regards par leur spontanéité et par la fête colorée qu'elles dégagent et font sentir à tout un chacun. Le cinéma quant à elle s'est visualisé par la projection de deux courts-métrages, «Noir et blanc à mort» de Hassan Hajouji et «Chaussures blanches» de Abdel Ourradi. Comme quoi, l'image mouvante rejoint ainsi la création plastique et l'écriture pour offrir un dénouement tout en couleurs et en mouvement à cette manifestation culturelle très ambitieuse. Un évènement organisé cette année sous le signe évocateur de «la culture et l'art, industrie et création», et par l'association dirigée par l'actrice et animatrice associative Nadia Zaoui qui, c'est le cas de le dire, s'emploie à déployer son énergie et son temps afin de faire propager le culturel et la créatif et les rendre visibles et rayonnants en cette ville qui en manque tant. Modestement mais sûrement.