Nouvel épisode dans le dossier de la Samir. Le Front national pour la sauvegarde de la raffinerie marocaine du pétrole décide de traduire en justice les responsables de la faillite de l'entreprise. Cette décision a été annoncée lors de l'Assemblée générale annuelle qui s'est tenue dans la soirée du jeudi 31 octobre à Mohammedia. Lors de cette rencontre, les membres du secrétariat national ont dénoncé le «parti pris» du gouvernement qui élude toute responsabilité ou encore les déclarations du ministre de l'Energie, des mines et de l'environnement, qui ne font, selon eux, que dérouter les investisseurs et semer la confusion. Houcine El Yamani, coordinateur du Front national, a ainsi mis en garde l'Exécutif contre les conséquences socio-économiques dramatiques dans l'éventuelle fermeture définitive de la raffinerie. Il faut dire, selon l'intervenant, que la Samir a encore sa place dans le tissu économique du pays et que ce joyau industriel est capable de satisfaire 65% des besoins nationaux en matière d'hydrocarbures. Cela étant, «l'Etat est appelé à clarifier sa position sur ce dossier et à mettre un terme à l'anarchie régissant le marché», a-t-il souligné. De son côté, Mohamed Ben Moussa, économiste et également membre du Front national, a considéré que la responsabilité de l'Etat est engagée vu qu'il a manqué à ses obligations politiques, notamment en matière de régulation et de contrôle. Autrement dit, l'Etat doit faire preuve d'une volonté ferme afin de trouver une solution efficace et œuvrer à consacrer le principe de la corrélation entre responsabilité et reddition des comptes. A cela s'ajoute également sa responsabilité sociale, celle de préserver le pouvoir d'achat et de soutenir les petites et moyennes entreprises, a-t-il noté en substance. Afin de faire aboutir leurs revendications, les responsables du Front national ont fait savoir que cette instance sera transformée en association et ce, conformément aux lois en vigueur afin de bénéficier du droit d'accès à la justice et porter plainte contre toutes les personnes ou institutions ayant conduit l'entreprise à la faillite. Les responsables du Front national ont considéré, en outre, que la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la concurrence n'a fait que consacrer l'hégémonie des cinq grands distributeurs qui s'accaparent plus de 70% du marché et réalisent un profit «non-éthique». Dans ce sens, le Front national prévoit de soumettre un texte de loi au Parlement visant la régulation des prix d'hydrocarbures et les produits pétroliers afin de préserver le pouvoir d'achat dans le cas où il y aurait une flambée des cours du pétrole. En sus de cela, ils ont déclaré qu'ils s'attèlent actuellement à l'élaboration d'une proposition de loi visant la nationalisation de la Samir et qui sera présentée prochainement aux députés de la nation. Notons au final que le Front national propose plusieurs solutions pour sauver la raffinerie, à commencer par la mise en place d'un modèle de gestion mixte. C'est-à-dire, la conversion des créances en investissement, notamment celles de l'Etat ou l'option de la nationalisation comme ce fut le cas en Ethiopie.