Après plusieurs semaines d'intenses négociations et près de cinq mois après les élections du 28 Avril dernier, un communiqué de la Maison Royale a annoncé, ce mardi, que le roi Felipe VI d'Espagne, constatant l'incapacité des différentes formations politiques à se mettre d'accord pour former un nouveau gouvernement étant donné qu'aucun des candidats ne dispose des «appuis nécessaires pour que la chambre des députés lui octroie sa confiance», a considéré que la seule solution reste l'organisation d'élections législatives anticipées. Pour justifier l'échec des négociations, en dépit du fait que ce lundi le parti libéral Ciudadanos avait surpris tout le monde en lui accordant son soutien, le socialiste Pedro Sanchez, président du gouvernement par intérim qui avait remporté les précédentes élections sans, toutefois, obtenir de majorité absolue les 28,5% des voix obtenues ne lui ayant attribué que 123 sièges sur 350 a déclaré, dans la soirée: «J'ai voulu un gouvernement , pas n'importe quel gouvernement, qui soit modéré, cohérent (et qui) ne naisse pas divisé et ne dépende pas des forces indépendantistes (…). J'ai essayé par tous les moyens mais ils m'ont rendu la tâche impossible». Ses adversaires l'avaient, pourtant dès le départ, accusé de chercher la tenue de nouvelles élections. Etant donc les quatrièmes de ces quatre dernières années, les prochaines élections législatives qui auront lieu le 10 Novembre prochain après la dissolution du Parlement qui interviendra, au plus tard le 23 Septembre, sont la preuve de la grave crise institutionnelle qui paralyse l'Espagne depuis l'irruption sur la scène politique du pays de ces nouvelles formations que sont Podemos (gauche radicale), Ciudadanos (libéral) et Vox (extrême-droite); le tout sur fond de crise économique, scandales de corruption et montée de l'indépendantisme en Catalogne. Mais, le message ainsi adressé aux électeurs leur signifiant clairement que leur vote a été inutile et qu'ils doivent reprendre le chemin des urnes, il y a fort à parier que le taux d'abstention va grimper bien haut; ce qui ne «facilitera» pas les choses et qui mettra les formations politique espagnoles dans un embarras certain dès lors qu'aucune d'elle n'acceptera, de gaieté de cœur, d'être sanctionnée pour sa part de responsabilité, plus ou moins grande, dans le fiasco politique que traverse actuellement le pays. Ainsi, pour Pablo Iglesias, le leader de Podemos, «Pedro Sanchez commet une erreur historique en forçant d'autres élections par son obsession à accaparer un pouvoir absolu que les Espagnols ne lui ont pas donné. Il faut un président qui comprenne le multipartisme». Et si Pablo Casado, le président du Parti Populaire accusant Pedro Sanchez d'avoir misé, dès le début, sur de nouvelles élections considère qu'il «n'est pas acceptable qu'un candidat demande tout en échange de rien», Albert Rivera, le chef de file de Ciudadanos qui, en désespoir de cause, avait voulu «se dédouaner» en proposant un accord de dernière minute resté sans suite, a déclaré que «les espagnols jugeront qui a bloqué le pays et qui a offert des solutions». Ce nouveau blocage politique étant perçu, par les espagnols, comme le signe évident de «l'immaturité» d'une classe politique fragmentée «après des années d'un bipartisme confortable», rien n'indique que les choses vont mûrir et que les hommes vont s'unir d'ici novembre prochain mais attendons pour voir…