Après une crise politique qui aura duré un mois, voulant éviter des élections anticipées susceptibles de donner une très nette victoire à la Ligue (extrême-droite) de Matteo Salvini et de constituer, ainsi, une entorse à la démocratie italienne et à l'Union européenne, Giuseppe Conte, se disant soucieux de «rendre l'Italie meilleure dans l'intérêt de tous les citoyens», a présenté mercredi dernier au Président Sergio Mattarella sa nouvelle coalition gouvernementale regroupant les socio-démocrates du Parti Démocrate et les anti-système du Mouvement 5 Etoiles. Mais, après avoir prêté serment le lendemain au Palais du Quirinal – le siège du gouvernement – Conte se devait d'aller chercher la confiance des deux chambres du Parlement. Ainsi, en se présentant lundi soir devant les députés, après une journée de débats houleux à la chambre basse du Parlement, le nouveau gouvernement de Giuseppe Conte a pu obtenir la confiance de 343 des 606 députés qui ont voté. Le lendemain, mardi, Giuseppe Conte et sa nouvelle équipe, alliant le Mouvement 5 Etoiles (M5S) qui rejette la vieille classe politique au Parti Démocrate (PD) qui constitue la première force de gauche, se sont présentés devant le Sénat. Matteo Salvini, l'ancien homme fort du précédent gouvernement et patron de la Ligue (extrême-droite) a, alors, saisi cette occasion pour montrer toute sa hargne en vilipendant fortement le Premier ministre Giuseppe Conte qui, pour ne point donner site à son souhait d'organiser des élections anticipées en automne alors que la Ligue était créditée de 36 à 38% des intentions de vote, a préféré rester «cloué à son fauteuil» de chef du gouvernement «comme une vieille momie de la première république» malgré l'éclatement de l'ancienne coalition gouvernementale. Mais, en évoquant, par ailleurs, les élections régionales italiennes qui auront lieu prochainement, Salvini a lancé à l'adresse de son ancien chef du gouvernement : «Vous êtes la minorité dans le pays (…) vous pouvez fuir pendant quelques mois mais pas à l'infini». Il ajoutera même, sous les applaudissements de ses troupes : «Si quelqu'un ne veut pas aller aux élections, cela signifie qu'il a mauvaise conscience. Pour vous l'important c'est de stopper (l'ascension) de la Ligue, pour nous c'est de faire repartir le pays». Adoptant un ton modéré, Giuseppe Conte, habitué du prétoire et des longues plaidoiries d'avocat, a dénoncé, avec calme, «l'arrogance de celui qui réclamait les pleins pouvoirs» pour diriger le pays à l'instar d'un certain Benito Mussolini à une certaine époque et reproché, à son ancien ministre de l'intérieur, le fait de s'être «déresponsabilisé à vie» en ayant quitté le gouvernement sans être parvenu à obtenir des élections tant souhaitées. Enfin, malgré la virulence des débats, le gouvernement Conte 2 a pu décrocher le dernier feu vert dont il avait besoin pour être opérationnel – celui de la chambre haute du Parlement – puisque 169 sénateurs lui ont accordé leur confiance alors que 133 ont voté contre et que 5 se sont abstenus. Mais, après avoir réussi à obtenir la «confiance» parlementaire requise, le gouvernement Conte 2 va-t-il réussir à «durer» plus longtemps que le premier ? Les pronostics vont bon train alors attendons pour voir…