La prochaine rentrée à multiples facettes, met en placard les ultimes jours de la saison d'été. A partir de cette semaine, les routes du retour au bercail seront arpentées d'estivants, de toutes parts. On aura vécu la chaleur de la canicule et la ruée vers le Nord, mais également la fièvre de l'expectative déclenchée par le discours du trône, en particulier dans les rangs de la classe politique marocaine. Nombre de responsables aussi bien à l'Exécutif qu'aux diverses institutions, ont dû abréger leurs vacances pour regagner, à la hâte, leurs postes eu égard à d'éventuels et imminents rebondissements. Sans doute, s'attendrait-on à une rentrée âpre et mouvementée tant à l'échelon central que régional et local. Il est bien évident qu'elle coïncidera avec la réouverture des classes et des amphithéâtres, après l'adoption à la césarienne, de la loi-cadre de l'éducation et de la formation, du conseil national des langues et de la culture, ainsi que les lois organiques de l'Amazigh. D'autres secteurs, non moins vitaux, sont pointés du doigt, notamment le tourisme dont le rendement reste en deçà des aspirations nationales, depuis des lustres, en dépit des budgets astronomiques qui y sont injectés. Celui de l'agriculture qui ingurgite aussi un fond démentiel, par le biais d'un PMV à revenu biaisé et viscéralement inéquitable pour une large couche sociale, alors qu'on ne cesse d'encenser la primauté du domaine dans l'économie nationale. De même, le potentiel halieutique dont regorge le littoral du royaume n'est pas encore en mesure de hisser un secteur en mal de mer, en raison du monopole de la ressource auquel il est assujetti par les barons de la pêcherie, causant de ce fait, la flambée constante du poisson pour la majeure partie des ménages… De quelle levure sera montée la prochaine rentrée dont certaines prémices se pointent à l'horizon ? Au plan politique, il semble bien que le produit se soit terni, depuis qu'on s'était payé le luxe de mettre la pratique partisane, pour la plupart, sous l‘effet de la guillotine de l'allégeance pour l'acculer à la soumission. Il est bien vrai que la compétence des acteurs du champ politique en est la cheville ouvrière, mais, à priori, il est encore plus judicieux de la libérer et de l'optimiser, car on ne pourrait guère concevoir une démocratie pérenne sans vie politique saine et agissante ! Le déclic de la compétence, serait-il, en effet, un réel leitmotiv de la refonte politique escomptée ? Il ne fait alors pas de doute que le réaménagement politique serait, à coup sûr, un sérieux préambule de l'émergence de la Nation. Dans ce sens, si le pays s'ingénie à ériger, fort paradoxalement, des performances de haute envergure, à titre d'exemple, le Tanger med, le projet Nour ou encore le TGV…, force est de constater, en revanche, un déficit ahurissant au niveau de la réhabilitation sociale et territoriale. Une dégradation qui ne fait que s'aggraver, au fil du temps, au point de menacer la sécurité et la stabilité du pays. Les slogans poignants que font gronder les ultras des clubs dans les stades de football, ne sont pas à sous-estimer, bien que les jeunes fans se soient époumonés dans l'euphorie de l'acclamation en direction de leurs préférés, par des exhibitions si joliment synchronisées et savamment structurées. La prochaine rentrée se devra donc de répondre à toutes ces doléances et d'insuffler du sang nouveau pour ne pas rater le coche, encore une fois. Notre pays devrait renaître de ses cendres, pour de bon et la révolution/épopée qui faisait son exception, depuis plus de sept décennies de son histoire, ne saurait tarder à reprendre son entrain. L'illustre intellectuel marxiste italien, Antonio Gramsci, disait un jour : «il y a crise quand l'ancien monde ne veut pas mourir et que le nouveau monde ne veut pas naître !». Le nouveau modèle de développement urge plus que jamais afin de sortir, enfin, du goulot d'étranglement…