Vive grogne dans le Souss A la veille de l'Aid Al Adha, les fonctionnaires des délégations de l'enseignement relevant de l'Académie régionale du Souss Massa Drâa montent au créneau. Un mouvement de protestation et de colère sévit au sein de ces établissements, connus communément comme «services» dépendant de l'AREF. Des structures de coordination ont été formées dans l'enceinte de ces délégations pour assurer le suivi de cette situation jugée arbitraire et inéquitable. En effet, on croit savoir que leurs homologues de l'Académie ont été copieusement «choyés» par des indemnités «alléchantes», allant de 3000 à 12.000 DH, du plus simple employé au chef de division, alors que, dit-on, le haut de la pyramide aurait «empoché» 20.000 DH. «Nous ne sommes pas contre nos amis confrères de l'Académie, mais ce qui nous choque, c'est que nous sommes considérés comme des fonctionnaires de second degré!», s'indigne un fonctionnaire à la délégation d'Inezgane Ait Melloul. La grogne des plaignants frustrés par cette ségrégation s'intensifie, depuis que l'Académie s'est comportée avec largesse en faveur des siens, sans se soucier du reste. Le sentiment de frustration s'est propagé d'une traite, de telle manière que la direction de l'Académie s'en est trouvée profondément gênée et s'en est prise aux délégués, leur collant, sans scrupule, le fait que ces derniers se seraient «dérobés» à propos des indemnités à l'égard de leurs fonctionnaires directs. Cependant, la réalité est tout autre : les délégations ne se disposent guère de l'espace budgétaire leur permettant d'indemniser les leurs, du fait que d'autres espaces, quoiqu'alimentés à des fins déterminées, notamment la formation, ne sont point destinés aux indemnités des fonctionnaires. Une baliverne des plus infâmes qui ne fait qu'attiser le sentiment de malaise et de morosité régnant dans les délégations de la région Souss Massa Drâa. «On ne comprend pas pourquoi nous sommes soustraits de cette indemnisation, alors que nous autres, fonctionnaires des divers services de la délégation, nous déployons un effort colossal, beaucoup plus intense que nos collègues de l'Académie», tonne un chef de service de la délégation de Chtouka Ait Baha. La frustration est à son paroxysme, d'autant plus que les mêmes bénéficiaires ont été «encensés», au mois de juin dernier, à la veille de la saison estivale. « N'est-ce pas nous qui trimons comme des bêtes, lors des rentrées scolaires, avec tous ses contraintes et tracas?», gronde un fonctionnaire de la délégation d'Agadir Ida Outanane. La «grande fête» du sacrifice a donc souri aux uns et a sacrifié les autres sur l'autel de l'exclusion. Le phoque-moine aura encore fait des siennes, rien n'arrête alors ses ratages, même pas le bêlement des moutons de la fête, dédiés, en principe, à tous les fonctionnaires sans exclusive. Bonne fête à tous quand même!