Tout à coup, le concept COMPETENCE surgit et refait surface, après une longue léthargie ! Tout le monde en parle, au lendemain du discours du trône. Même ceux qui, des lustres durant, ont l'habitude de faire prévaloir la loi du pognon et de la rente aux dépens du mérite et de l'excellence. Depuis déjà une éternité, la machine infernale des élections aura produit des «spécimens» tellement aiguisés en la matière que la compétence s'en est trouvée cruellement amputée pour rivaliser avec ces fortunés. Celle-ci est reléguée au second plan, au point de s'éclipser complètement, au profit de la médiocratie affreuse, dans les diverses institutions représentatives et les multiples établissements administratifs publics et privés. Sans la moindre intention de généraliser cet état de fait, il y a lieu d'affirmer, sans crainte de se faire contredire, que l'espace électoral est inondé de nullité qui dévide l'hémicycle des compétences, puisque ses hôtes y sont parvenus par des moyens souvent malsains. En fait, l'argent souillé et le propos trompeur sont des procédés usuels, en direction d'une société frappée par l'illettrisme, le dénuement et le désœuvrement. Les balivernes les plus odieux sont légion, au cœur de ces insanités déferlantes. «Nos promesses ne sont, en fin de compte, que des complaisances, mais les électeurs considèrent nos complaisances comme des obligations !», disait Gaston Doumergue, le président français du siècle précédent, face à un peuple, encore en proie de la candeur. C'est ainsi que tout le jeu démocratique repose sur la machination à tel point que le produit politique mis en circulation, lors de l'échéancier électoral, n'en soit plus que mystificateur. La compétence est cruellement renvoyée aux calendes grecques, privée d'occuper des rôles décisifs dont dépendent le présent et l'avenir de la Nation. On se retrouve alors, aussi bien au Législatif qu'à l'Exécutif, avec une majorité flasque, propulsée aux centres de décision pour trancher sur le sort du pays. De quel dessein sociétal pourrait-on encore rêver si l'on continue à tolérer des pratiques insalubres afin d'acheminer les incompétences vers les postes clés de la hiérarchie nationale ? Il est bien vrai que des efforts louables ont été déployés pour rehausser globalement le processus démocratique. Mais, il faut bien avouer que l'opération électorale est encore lourdement affectée par la montée en force d'intrus néfastes à la bonne marche du champ politique. Ils sont là aux devants de la scène, parce qu'ils ont «casqué» lors de leurs campagnes électorales pour être là, sans le moindre potentiel tant politique qu'intellectuel, encore moins civique et moral. Basta, dirait-on ! On ne peut indéfiniment se permettre une situation si désastreuse. L'heure est à la compétence et au savoir-faire. Que chacun veuille bien vaquer à son job et les brebis seront bien gardées ! Les hommes d'affaires s'occupent de leur business, les gens de la politique se penchent sur leur mission, ceux et celles de la fonction publique se livrent à leurs tâches administratives, les techniciens ou encore les artistes, les sportifs… Naturellement, tous ont le droit d'ambitionner de mener une carrière politique pour se lancer dans la gestion des affaires publiques. Encore faut-il qu'ils soient compétents et qualifiés à le faire! C'est dans ce sens que la notion de la COMPETENCE est brusquement brandie sur tous les toits, car c'est bien de ce côté où le bas blesse. Pourvu qu'on y aille pour de bon, en éradiquent toutes les embûches rencontrées avec fermeté et détermination!