Que voit-on encore, cette année, sur nos télévisions. Pas grand-chose...Les années passent et les navets subsistent ! A la veille de chaque mois sacré de ramadan, on foudroie les citoyens d'une série d'extraits de productions télévisuelles à couper le souffle. On s'impatiente, on salive, on s'apprête aux appétits des sens. Sous l'effet du festin qui se faufile à grandes enjambées, on ne se rend même pas compte des précédentes duperies. Et puis voilà, après une longue journée de jeûne, on se presse de «savourer» les beaux menus promis. Enième baliverne ! Encore une fois, on déçoit, comme à l'accoutumée. Des absurdités irascibles qui déferlent et piaillent sans compter. Devant une grande audience où les spots pub martèlent les bols de la bonne soupe épicée, puisque c'est l'heure de pointe par excellence, les foyers sont matraqués, pendant des heures, par des médiocrités à faire agenouiller un mastodonte. Les tambouilles télévisuelles sont telles qu'on a envie, par moments, de conspuer à tue-tête et «cracher» sur l'écran à souhait. On se demande si les responsables de ces sottises qui se frottent les mains d'avoir renfloué des sommes faramineuses en revenus publicitaires, ne se paient la tête des concitoyens. Ils se contentent sans scrupule, d'afficher un satisfecit narquois, alors qu'ils savent pertinemment que les productions sont d'une nullité irritante. Les exécuteurs de toutes ces petitesses navrantes ne se posent pas de questions, non sans incivisme non plus, sur la qualité de leur interprétation, du moment que le mois de ramadan constitue, pour eux, une aubaine pour joindre les deux bouts. Une vilaine complicité qui récidive, chaque année, sans qu'on n'y mette un terme, en dépit des indignations manifestées par les populations usurpées. Malheureusement, faute de mieux, celles-ci continuent à regarder sans répit, ces ratages serviles, à tel point qu'elles s'y habituent. Force est de constater que la futilité fait, désormais, partie de notre vécu quotidien. Des figures stéréotypées et scellés d'illettrisme chronique, stigmatisent, en fait, le référentiel programmatique des téléspectateurs. On cherche par tous le moyens les plus anodins, de forcer le rire, à travers des histoires sans la moindre recherche créative ni effort esthétique. Les décideurs des boîtes télévisuelles, ont-ils le droit de continuer à pondre des débilités, sous prétexte que l'audience est forte ? Certainement pas, car même si les citoyens collent à leur petit écran, c'est qu'on les a familiarisés à ces stupidités délibérées, des années durant. La mission de l'information est bien autre. On ne saurait se satisfaire de ce qu'on a l'habitude de procréer avec redondance, au détriment des valeurs de l'innovation et du respect, afin de contribuer efficacement au relèvement de la conscience commune. La gravité des émissions creuses qu'on s'acharne à injecter sans relâche, réside, effectivement, en cette aliénation coutumière aux platitudes. La chaîne publique n'est pas l'apanage des débiles qui ne courent que derrière l'intéressement vil. Bien au contraire, elle appartient au peuple et personne n'a le droit de se l'accaparer pour y déverser les idioties. La rigueur de la qualité des textes, des mises en scènes et des interprétations devrait être de mise. Pour ce faire, il convient de faire appel à des compétences nationales en la matière afin de filtrer les programmes à présenter, avec fermeté et citoyenneté. Dieu sait que notre pays est bourré de flammes d'imagination et de novation!