Les Marocains veulent être mieux soignés. Quoi de plus normal me direz-vous, c'est un droit après tout, et en tant que tel, autant que les choses soient bien faites. Les Marocains veulent être mieux pris en charge au niveau des hôpitaux et des structures de soins de santé de base (SSB), mieux accueillis, mieux écoutés, ils veulent être des acteurs actifs dans tout ce qui touche a leur santé. Nos concitoyens sont de plus en plus exigeants quand il s'agit de santé, de soins, tant mieux serait- on tenté de dire. Il va de soi que l'exigence d'une meilleur qualité des soins au niveau de nos hôpitaux n'est pas un concept nouveau, ni une mode. C'est une réalité qui s'impose de plus en plus aux établissements hospitaliers comme le moyen pour bon nombre d'entre eux, de s'affirmer sur un marché de soins ou la concurrence ne fait que croître. Il n'y a qu'à voir le nombre de cliniques privées hyper équipées en technologie de pointe pour ce faire une petite idée. Dans un monde où il n'y a pas de place pour les médiocres, pour les faibles et incompétents, il est inimaginable d'exceller, d'aller de l'avant, de progresser. Cela est vrai pour tous les secteurs d'activités et encore plus quand il s'agit de la santé. A cet égard, le ministère de la santé s'attache avec détermination à rendre plus efficace nos structures hospitalières, ainsi que les établissements de soins de santé de base (ESSB), en milieu urbain et en milieu rural, afin de permettre au plus grand nombre de pouvoir être mieux soigné, mieux pris en charge. De telles actions nécessitent des moyens humains, matériels, financiers et autres, qui parfois font défaut. Pour mesurer à sa juste valeur tout le travail accompli par le département de la santé, et afin de pouvoir mieux comprendre les réels enjeux et défis de notre système de santé, quoi de plus normale, que de passer en revue les différentes réalisations, qui ont marqué le secteur de la santé durant l'année 2018. Une année riche en réalisations de nouveaux chantiers, de nouvelles structures hospitalières et de centres de santé destinés à renforcer et à rapprocher encore plus les prestations sanitaires de nos citoyens là où ils se trouvent, l'optimisation des services des urgences… Un service public hospitalier accessible et efficace En termes de chiffres, le ministère a procédé au renforcement de l'offre de santé publique, en mettant en service l'hôpital provincial de Salé d'une capacité litière de 250 lits, pour un montant de 339 millions de DH, de même que l'hôpital de proximité de Demnat, d'une capacité litière de 45lits, pour un investissement de 66 millions de DH. Sur ce même volet, le département de la santé a également parachevé la 2e tranche de l'hôpital provincial Al Hoceima, équipé le Centre d'oncologie de la ville, le CHU d'Oujda et de Marrakech (salles d'opérations) pour une enveloppe de 549,02 millions de DH. Dans le cadre du plan national du secteur de la santé à l'horizon 2025, le ministère a lancé des chantiers de deux centres hospitaliers universitaires (CHU) dans les villes de Tanger et d'Agadir (respectivement 771 et 867 lits) et 11 centres hospitaliers provinciaux. De même que la construction d'un hôpital psychiatrique à Kenitra (120 lits), l'agrandissement et le réaménagement de 13 centres hospitaliers, avec une capacité globale de 329 lits. Renforcement de l'offre de soins en milieu rural Pour sa part, le renforcement de l'offre de soins en milieu rural s'est traduit sur le terrain par l'organisation de 282 caravanes médicales dans 28 provinces, dans le cadre de l'opération «Ria'ya». Au total, ce sont 10.438 consultations de médecine générale, 5720 consultations spécialisées, 421 interventions chirurgicales, 4023 examens biologiques et 3075 examens radiologiques qui ont été réalisés. L'objectif étant de garantir à tous les citoyens une offre de soins digne de ce nom. Pour rapprocher les populations rurales de la santé, le département de la santé a également lancé des activités de téléconsultation dans trois structures situées dans des zones rurales difficiles d'accès, notamment le Centre de santé du village d'Anfgou ( province de Midelt), le centre de santé d'Imilchil à Midelt et le centre de santé de ZaouïatAhensal à Azilal. Pour faciliter l'accès aux soins, le personnel de santé a également été renforcé pour l'année 2018, par 4.000 postes budgétaires, 500 médecins généralistes, 14 chirurgiens-dentistes, 22 pharmaciens, 524 médecins internes, 2700 infirmiers et 240 administratifs et techniciens. La capacité des étudiants inscrits au niveau des instituts supérieurs des professions de santé et techniques sanitaires a atteint 6450 étudiants. La formation continue a quant à elle bénéficié à 19.444 professionnels de santé. Mise à niveau des urgences Les services des urgences sont l'une des priorités du département de la santé, une priorité constante eu égard aux rôles essentiels que jouent ces services dans le maintien et la sauvegarde de nombreuses vies. La médecine est en constante évolution, les techniques de réanimation font appelle à de nouvelles technologies, de nouvelles molécules, ce qui nécessite une nouvelle approche, une nouvelle conception et des professionnels de santé qualifiés et en nombre. De ce fait , on comprend mieux pourquoi le ministre de la santé Anas Doukkali a fait sienne la mise à niveau des services des urgences. Le ministre de la santé ne manque jamais de rappeler que les urgences sont l'une des priorités de son département. C'est ce qui explique et motive les actions qui sont aujourd'hui entreprises et qui consistent à développer, équiper et restructurer les différents pôles d'urgences spécialisés, qui accueillent plus de 6 millions de Marocains par an. Pour permettre une mise à niveau des services des urgences, 100 infirmiers spécialisés dans la prise en charge des urgences ont été affectés dans différentes structures, ainsi que 35 techniciens spécialisés dans le transport et premiers secours et 50 auxiliaires. De même, 30 ambulances médicalisées de type « A », entièrement équipées de la haute technologie ont été acquises. Le parc des ambulances a été renforcé par l'acquisition de 24 ambulances type A et 60 ambulances de type B pour 39 .425.600 millions de DH. 144 couveuses fixes et 24 couveuses mobiles ont été par ailleurs reparties sur l'ensemble des établissements hospitaliers régionaux, pour un budget de 104 millions de DH. Meilleur accès aux médicaments L'accès pour tous les Marocains aux soins et aux médicaments est un sujet d'actualité qui ne laisse personne insensible car il s'agit de la santé de chacun de nous et en tant que telle c'est ce que nous avons de plus précieux. Pour permettre un meilleur accès aux médicaments afin de pouvoir traiter efficacement les différentes pathologies, la voie la plus démocratique c'est de favoriser l'accès des malades aux produits de grande qualité à des coûts abordables. Ainsi, en matière de baisse des prix de certains médicaments, le ministre de la santé a rappelé qu'en 2018, ces baisses ont concerné plusieurs centaines de médicaments, très utilisés pour le traitement des maladies chroniques et certaines pathologies sévères. Dans ce sens, l'accès pour tous aux médicaments est en première ligne des priorités du ministère de la santé, un engagement matérialisé sur le terrain par une nouvelle dynamique du médicament générique qui a de nombreux avantages Tous gagnants avec le générique Les médicaments génériques sont moins chers. Ils coûtent 30 à 50% moins cher que les médicaments dits originaux. C'est donc une solution qui a le mérite de permettre aux économiquement faibles, à ceux qui ont des revenus modestes de pouvoir se faire correctement soignés en ayant accès à des médicaments efficaces, qui ont toutes les garanties dont la fameuse autorisation sur le marché (A.M.M), et bien entendu la bioéquivalence. S'il fallait citer un seul exemple de médicament générique pour schématiser tout l'intérêt, les avantages, les raisons qui militent pour ces médicaments moins chers, on citerait sans hésiter le SSB 400, premier générique anti-hépatite C 100% marocain à base de Sofosbuvir, qui est commercialisé à un prix de 3.000 dirhams la boîte. C'est aujourd'hui un traitement qui va permettre à plus de 600.000 personnes atteintes d'hépatite C d'avoir accès à un traitement à moindre coût, le coût de la cure de 12 semaines est de 451.000 dirhams en France et de 800.000 dirhams aux Etats Unis. Au Maroc, le prix de la cure de 12 semaines est de 9.000 dirhams pour le SSB 400 au Maroc, c'est dire tous les avantages que représente la promotion des génériques. L'équité dans l'accès aux soins Il ne fait aucun doute que notre pays sous la conduite éclairée de sa majesté le roi Mohamed VI , qui entoure de sa haute sollicitude le secteur de la santé , que le Maroc mène actuellement une politique courageuse volontariste dans le domaine de la santé afin de garantir à tous les citoyens les meilleurs soins possibles, élargir la couverture médicale pour arriver à une couverture universelle. Dans ce même sens, le ministre poursuit des efforts constants de généralisation de la couverture médicale qui englobe désormais 62% de la population, soit 28% de bénéficiaires du RAMED et 34% l'AMO, rappelant que le nombre de bénéficiaires du RAMED (régime d'assistance médicale) a atteint 12 millions de personnes entre 2012 et octobre 2018. Rappelons que l'AMO des étudiants couvre 76140 étudiants qui en bénéficient à ce jour. Quant à la couverture médicale des indépendants, elle est en bonne voie et sera gérée par la CNSS. Dans un premier temps, ce seront les professions médicales qui verront leur situation réglée conformément à la loi 98/ 15. Les autres professions suivront étape par étape afin d'asseoir sur des bases solide la couverture médicale des indépendants. Santé reproductive, maternelle et néonatale Les mesures et actions menées dans le domaine de la santé ont ainsi permis des progrès en matière de santé reproductive, maternelle et néonatale, mais aussi dans la prise en charge des adolescents et des catégories sociales à besoins spécifiques.La mortalité infanto-juvénile et maternelle a ainsi enregistré une baisse significative, comme l'ont démontré les résultats de l'enquête nationale sur la population et la santé familiale (ENPSF) 2017-2018.Le taux de mortalité infanto-juvénile (enfants moins de 5 ans) est passé ainsi de 30,5 à 22,16 décès pour 1.000 naissances vivantes. Quant à la mortalité maternelle, elle abaissé significativement, passant de 112 décès pour 100.000 naissances vivantes durant la période 2009-2010 à 72,6. Dans ce même cadre, la proportion des femmes ayant bénéficié des consultations prénatales qualifiées, a évolué de 11 points entre 2011 et 2018 pour atteindre 88,4%, tandis que la proportion des accouchements assistés par un personnel qualifié est passée de 74% en 2011 à 86,6% en 2018. Qui du plan santé 2025? Le Plan Santé 2025 exprime une démarche volontariste de portée sociale, inscrite dans des politiques publiques amenées à relever les défis du développement humain du 21ème siècle Ce plan a pour première ambition de placer le citoyen au cœur d'un dispositif de santé performant, innovant et de qualité Il répond également à la volonté du Maroc de renforcer les droits humains, tel que préconisé par la communauté internationale à travers les Objectifs du millénaire pour le développement et l'adoption, en 2015, des Objectifs de développement durable (ODD) déclinés en matière de santé par l'ODD 3: «Permettre à tous de vivre en bonne santé et promouvoir le bien-être de tous à tout âge». De manière plus large, cette vision est un véritable plaidoyer pour gagner l'adhésion de l'ensemble des parties prenantes au développement du secteur : praticiens et professionnels, représentants institutionnels, chercheurs et universitaires, société civile et acteurs communautaires, secteur privé, médias. Le Plan Santé 2025 s'appuie sur des valeurs propres à un projet d'envergure nationale: l'équité dans l'accès aux soins, la qualité des services, la performance des professionnels de santé, la responsabilité et la reddition des comptes, qui sont autant de conditions à remplir si l'on veut atteindre l'objectif de construire, ensemble, un secteur de santé au service des Marocaines et des Marocains.