Un programme de développement de plus de 6,5 millions de dirhams visant à améliorer l'accès aux services de santé dans la province d'Essaouira pour la période 2011-2015, a été mis en place, a fait savoir à la MAP, le délégué de la santé publique d'Essaouira, Dr. Khalid Zenjari. Par Abdessamad MOUTEI.
Ce programme se fixe pour priorités le développement et le renforcement des prestations hospitalières sur le plan local, la promotion de l'accès aux services de santé en milieu rural et la prise en charge des cas urgents et des maladies chroniques, a-t-il ajouté.
+De nouvelles infrastructures pour une offre de soins équitable+
Selon la délégation provinciale de la santé publique à Essaouira, la province dispose actuellement de quelque 67 établissements de soins de base dont 11 centres de santé avec maison d'accouchement, 3 Centres de santé urbains et 45 centres de santé communaux, ainsi que 8 dispensaires au niveau rural. La ventilation de l'offre de soins par habitant révèle que, la province compte un établissement pour 6.700 habitants contre 1 pour 9400 habitants au niveau régional et 11.800 habitants au niveau national.
L'objectif est de développer davantage ces infrastructures et d'en créer d'autres afin d'assurer l'équité de l'offre entre les milieux urbain et rural, souligne M. Zenjari, ajoutant que l'investissement alloué à ce programme qui fait partie de la convention-cadre pour l'amélioration de l'accès aux services de base dans la région de Marrakech-Tensift-Al Haouz, signée lors d'une cérémonie présidée par SM le Roi Mohammed VI à Marrakech, permettra la construction d'un hôpital, 8 logements de fonction l'acquisition de 3 ambulances et de 3 unités médicales mobiles ainsi que la construction et la réhabilitation de 8 centres de santé.
Dans le milieu urbain, il sera procédé à la construction d'un nouveau pavillon à l'hôpital provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah, ainsi que 2 centres de santé urbain aux quartiers Al Bouhaira et Al Ghazoua, d'un coût de 1,7 MDH. S'agissant du milieu rural, a-t-il dit, un enveloppe budgétaire de plus d'un million de dirhams sera consacré pour la réhabilitation de plusieurs centres de santé dans les communes rurales de Smimou, Ait Aissi, Bouzemmour, Tahalwant et Mkhalif.
Quelque 8 logements de fonction seront également crées dans les communes de Hanchane, Talmest, Sidi Laaroussi et Bir Mezouri, afin d'améliorer les conditions de travail des ressources humaines du secteur de la santé dans la province, a-t-il noté.
Il sera également procédé à l'acquisition des équipements des analyses médicales et d'un cardiographe pour un coût global de 480.000 dhs. L'offre en médicaments sera également renforcée en 2011.
Selon la délégation, un stock de 10 MDH en médicaments sera consacré à la province d'Essaouira en 2011 contre 8 MDH en 2007. "Quelque 11.000 kits d'accouchement seront réservé à Essaouira contre 5.700 en 2007", précise la même source qui ajoute que 25.000 flacons de l'insuline mise à la disposition de la délégation à Essaouira en 2011 contre 14.300 en 2007". +Plus de compétences pour l'amélioration de la qualité de service+ La province d'Essaouira dénombre déjà quelque 85 médecins dont 34 spécialistes, pour 450.000 habitants à Essaouira en 2010, soit un ratio de 2 pour 10.000 habitants contre 2,5 pour 10.000 habitants au niveau national, ainsi que plus de 370 infirmiers soit 8,3 pour 10.000 habitants contre 8 pour 10 000 habitants au niveau national, a relevé Dr Zenjari.
Le programme prévoit également de développer les compétences médicales de la province. Un manque en médecins spécialistes est toujours enregistré, ainsi que le besoin de développement des pôles d'excellence au niveau de l'hôpital provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah comme la cardiologie, l'oncologie et l'addictologie.
L'hôpital provincial Sidi Mohammed Ben Abdellah dispose actuellement de 25 spécialités contre 17 au niveau national mais le besoin d'améliorer le staff technique et de renforcer les ressources humaines afin d'améliorer la qualité de service est à l'ordre du jour, a-t-il ajouté.
+Maladies chroniques et urgences médicales : un maillon faible renforcé+ Les maladies chroniques à Essaouira comprennent des maladies comme l'insuffisance rénale, les bronchites chroniques, les maladies cardiovasculaires, le cancer ou le diabète, et des troubles mentaux de longue durée (schizophrénie, dépression).
Pour pallier au manque en infrastructures dédiées aux maladies chroniques, a-t-il dit, la province se dotera dans les années à venir d'un cente de référence de diabète, d'un centre d'oncologie de proximité (programmé dans le cadre du Plan Cancer développé avec ALSC), alors que le projet d'extension du centre d'hémodialyse est en cours et la création d'un hôpital psychiatrique et d'addictologie de 40 lits sera d'un grand apport pour la population Souirie.
Sur le plan économique, poursuit-il, la prise en charge des maladies chroniques est un défi majeur au niveau de la province. Même si la couverture de l'Assurance maladie obligatoire (AMO) atteint 100 pc de la tarification pour les prestations liées à plus de 41 maladies chroniques et 180 autres qui en résultent, la couverture médicale pour cette catégorie de patients n'est pas totalement assurée pour cause d'absence d'affiliation.
S'agissant des urgences médicales, M. Zenjari a noté que la province dispose de 45 ambulances dont 14 relevant du ministère de la santé publique, ce qui représente 10 ambulances pour 100.000 habitants au niveau de la province d'Essaouira contre 6 ambulances pour 100.000 au niveau national.
Or, note-t-il, le besoin d'un service mobile d'urgence et de réanimation(SAMUR) reste une priorité. Pour lutter contre la mortalité maternelle et infantile, un mini-SAMU (Service d'Aide Médicale Urgente) des urgences obstétricales ont été mis en place à la commune de Tamanar (Province d'Essaouira), afin de réduire les barrières d'accès aux soins et réguler les urgences obstétricales et néonatales.
M. Khalid Zenjari, a souligné que ce SAMU s'inscrit dans le cadre des actions du ministère visant à réduire le taux de mortalité maternelle de 227 à 50 pour 100.000 naissances vivantes et le taux de mortalité infantile de 40 à 15 pour 1.000 naissances vivantes à l'horizon 2012.
Il vise également à améliorer l'état de santé de la population des zones défavorisées et renforcer les compétences des associations locales en la matière, a-t-il dit, ajoutant que l'enjeu reste le renforcement ce mini-SAMU obstétrical et les équipes mobiles dans la province.